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PrÉSentation

  • : LE MONDE MINIATURE DE SASGARION
  • : Le monde miniature imaginaire de Sasgarion, qui vit depuis plus de trente ans. Tenté un moment par un diorama classique, une ville miniature au 1/87ème, je suis allé vers quelque chose de plus personnel, foisonnant, sans règles, toujours transformé et renouvelé, mais surtout moins cher ! Bon, c'est aussi, très clairement, une sorte de thérapie, de dérivatif, un moyen de survivre, sans doute...
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1 août 2011 1 01 /08 /août /2011 15:27

A bord du Sasgarion - vendredi 8 juillet

Autour de 3 heures 30 du matin.

 

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- La voix : ...Vous avez bien travaillé, Général.

- Diride : Merci. Quel est cet endroit, je ne le connais pas ?

- La voix : C'est le village de repos. Nous sommes dans le salon de musique.

- Diride : Joli, mais un peu trop chargé... Cela fait quelques années que je suis vos conseils, Professeur, et cela m'a plutôt bien réussi jusque là...

 

 

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- La voix : Oui. Et qu'est-ce qu'il y a de changé ? En ce moment, tous vos gens, discrètement évacués de Stella pendant que les Grands s'agitaient, sont en route pour le site inconnu. Nous avons capturé le Sasgarion et ses trésors qui intéressent tant Madame Le Fouesnant et ses amis... Le seul problème est que l'Amiral a réussi à faire partir les scientifiques.

- Diride : Sauf vous...

 

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- La voix : Bien sûr, j'étais en détention... Mais en fait, c'est pire que ça, je crois qu'il m'ont oublié, tout simplement... Le résultat de cette opération est très positif. Les exploits de nos petits savants devaient profiter aux Grands, sinon quel affreux gâchis ! Le réseau des Grands Protecteurs n'a pas été assez exigeant dans ses relations et ses échanges avec nous. 

- Diride : Nous allons pouvoir, nous aussi, en tirer bénéfice. En effet, il y a de bonnes raisons d'être satisfaits. Dommage que, dans le détail, il y ait eu de la casse, mais c'était peut-être inévitable.

- La voix : Restez prudent, Général. Maintenant que le Sasgarion est immobilisé dans ce véhicule, l'équpage va pouvoir traquer votre commando. Enfermez-vous dans le village et attendez. Nous avons encore 4 heures de route devant nous...

 

...

 

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- L'officier : Monsieur Üwosien... Le Poste principal appelle tout le monde au rassemblement dans la zone de loisirs. 

- Professeur Üwosien : Allons-y. Soyons solidaires de la détresse de notre communauté. Tenez-vous prêt, Lieutenant, ça va être à nous de jouer...   

 

 

 

L'Interviou du réalisateur :  

 

Bonjour. Nous venons de voir une scène coupée, qui servira peut-être un jour... Alors ?... Est-ce l'indice d'une suite des aventures de nos petits héros que vous avez laissé dans la merde ? 

 

- Je ne sais pas, c'est compliqué, vous savez. On a bien le temps d'y penser. D'ailleurs, ma vie a commencé à 25 ans, d'où mon léger retard à l'allumage. Et pourtant, je vis dans plusieurs réalités alternatives simultanées. Je ne suis donc pas sensible de la même façon que les gens normaux au défilement du temps, ni aux petites urgences mesquines qu'il implique trop souvent.

 

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Mais il y a peut-être 2 ou 3 lecteurs quotidiens de ce blog qui l'attendent, eux, la suite ?...

 

- Oui, il y en a peut-être 2 ou 3, oui, c'est possible. Mais c'est le maximum.

 

...2 ou3... Qui attendent...  la suite...

 

- Oui ! Pardon, la suite... La difficulté est que j'ai mis mes personnages dans une situation particulière, qui sera très compliquée à gérer sur le plan de la mise en scène. Nous en sommes à devoir représenter la cité minature emportée par un fourgon sur les routes de la Somme, et c'est un véritable défi pour une série à petit budget où tout se fait maison... Il va falloir réfléchir un peu à tout ça. Techniquement, la Saison 2 sera donc difficile à mettre en route, car il va être nécessaire de faire plus de scènes en extérieur. Mais au fond, cette Saison est-elle vraiment utile ? Non, je ne le crois pas. Tout est dit, finalement. Le monde miniature a réussi à exister, il est maintenant immortalisé dans la conscience dématérialisée du monde, la mémoire collective humaine grâce à l'internet, et c'est tout ce qui compte.  

 

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Ah ouais... Carrément... Vous êtes un peu... décalé, on va dire. C'est sans doute comme ça qu'on vous perçoit ? Et on doit vous le dire, aussi, non ?...

 

- Oui, et encore, là je me retiens. Vous savez, on s'habitue aussi à être un peu parano. Par exemple, lorsque j'emmène mes acteurs à Berck, en Sologne, ou ailleurs faire des photos en décors naturels, je m'assure qu'il n'y a personne dans un rayon de 300 mètres, parce que ça surprend. Les gens normaux ne comprennent pas, si on ne leur traduit pas tout ça d'une façon adulte, en reliant ça à un concept qu'ils connaissent, comme "passionné" ou "collectionneur", etc... A part ça, on me colle souvent un surnom du style "L'ours" ou "L'ourson des bois". D'ailleurs, l'ours, le paresseux et la taupe sont mes animaux préférés. Le castor aussi, un peu. Et bien sûr la coccinelle.

Ce travail auour du Monde miniature a une importance personnelle très vive, il canalise ce que vous appelez mon décalage. Mais il peut aussi se passer de la phase finale d'exécution, et c'est ce qui arrive le plus souvent... Le fait est que mes jouets m'ont sauvé la vie, mais je ne sais pas jusqu'où il est bon de leur rendre hommage sans que cela devienne fastidieux. Je pose la question : Est-ce que penser aux choses suffit à les imprimer quelque part ? Dans quelle dimension ? En tout cas, ça m'arrangerait...

 

Vos jouets vous ont sauvé la vie, mais de là à les imaginer animés d'une vie propre... 

 

Imaginer ?... Non... Tout cela est bien réel, il suffit de savoir observer.

 

...Ah... Bien... Merci ! Et peut-être à bientôt pour une hypothétique Saison 2 ! 

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1 août 2011 1 01 /08 /août /2011 11:15

 

Résumé de l'épisode précédent : Tout est bien qui finit bien. Ah, parce que c'est fini ? Oh que non...

 

 

Jeudi 7 juillet 2011

 

A bord du Sasgarion – Poste principal -  3h52 du matin

 

 

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- Gytring : J’aime bien ce service de nuit… Si on peut dégager une constante des 3 semaines que nous avons passées dans la région, et parmi tous les évènements dramatiques que nous avons connus, c’est qu’aucun n’est survenu entre 3 et 4 heures du matin…

- Sandra Matizet : Oui, c’est quand même beau d’être là pour voir ça : ce calme, cette immobilité générale de tout ce qui nous entoure…

 

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- Gytring : Monsieur Hellaindrie, vous pouvez rentrer chez vous. C’est votre quatrième nuit d’astreinte consécutive, elle doit vous paraître bien longue…

- Hellaindrie : Merci, c’est gentil. C’est que samedi, je suis réaffecté aux réparations de la zone de lancement 2. Je risque même de camper dans la section C. Mais on voit le bout du truc.

- Gytring : Profitez du calme, vous aussi…

 

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- Sandra Matizet : …J’ai une alerte détection ! Deux objets de petite taille apparus au nord, à une quinzaine de Mini-km…

- Gytring : Identification ? Trajectoire ?  

- Sandra Matizet : Aucun signal, aucune réponse à notre code. Ils semblent voler ensemble, à vitesse lente et constante, à une altitude de 1 200 ou 1 500 mini-mètres environ.

- Gytring : Ils volent juste au-dessus des toits… Vers la mer, on dirait…

 

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- Officier Mordrenn : Je ne vois que des petits points dans la nuit, sur l’écran.

- Sandra Matizet : Oui, c’est curieux, les nano-sondes en suspension au-dessus de l’hôtel devraient émettre aussi des données télémétriques plus précises. Je ne capte ces objets qu’au radar. Faut-il déclencher l’alerte ?

- Gytring : Lancez l’alerte jaune, uniquement pour la Sécurité et les gardes de permanence, pour l’instant... Ici Poste principal, Contrôleur Gytring, j’appelle la piste 1.

Voix : Oui, Monsieur ?

- Gytring : La section A est mise en alerte jaune. Avez-vous un appareil prêt à partir pour reconnaissance et interception ?

- Voix : Oui, j’envoie l’équipage à bord. Où doivent-ils aller ?

- Gytring : …Environ 15 mini-km vers le nord ou le nord-ouest… Sandra, tu es sûre ? C’est très proche, ça fait seulement 200 mètres pour les Grands…

 

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- Sandra Matizet : Si nous n’avons pas pu les voir avant c’est qu’ils ont dû s’approcher à basse altitude, entre les maisons, auquel cas ce sont des engins pilotés miniatures. C’est d’autant plus suspect… Euh… Ah !... Je n’ai plus rien ! Plus le moindre signal !... Leur dernière position semblait être au-dessus de la rue Rotschild et du grand parking de la Villa Sylvia.

- Gytring : Pour la Sécurité et la piste 1 : On maintient le niveau d’alerte et la reconnaissance aérienne.

 

  

 

Le village de repos – Niveau A de la Section D – 7h50

 

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- Docteur Ibüprofein : Bonjour, Lehnric ! Je passe en coup de vent avant d’aller au bureau !

- Hardy : Le vent reste décidément insaisissable, il fait tomber des arbres et des éléphants bleus au bord des routes, mais il laisse les mains vides…

- Docteur Ibüprofein : Pourquoi tu dis ça…

- Hardy : Peut-être parce que j’espérais te voir plus souvent pendant mes petites vacances, ma petite cure de nostalgie montvillienne dans ce champêtre décor…

- Docteur Ibüprofein : Oui… Je sais… C’est vrai, je t’ai un peu négligé ces jours-ci alors que ça aurait été plus facile pour nous voir cette semaine, mais ce n’était pas prémédité… Le boulot s’est intensifié ces jours-ci. Cette expérience de conditionnement collectif vécue par les Oyatsines est un sujet d’étude passionnant. Il faut aider ces gens à assumer la « descente » pour que leur société ait les meilleures chances de s’adapter à la nouvelle situation, même si elle est plus prometteuse à priori. Prometteuse, mais effrayante quand même…

- Hardy : Si tu te dévoues avec une telle passion pour une bonne cause, tu es un peu, vaguement, pardonnée.  

 

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- Docteur Ibüprofein : Merci

- Hardy : Finalement, ils vont dans le Cantal. Et les recherches dans la baie ?

- Docteur Ibüprofein : En ce qui nous concerne, elles ont cessé depuis mardi, le 5 juillet. Mais nous avons réaménagé une partie intacte de la cité souterraine pour une centaine de personnes qui vont poursuivre la mission, pendant quelques temps. Quand nous serons installés à Groffliers, nous serons juste à côté d’eux pour leur apporter l’aide nécessaire… Et donc, oui, le Cantal. Il paraît que les Grands de Brocéliande ne sont pas ravis de leur choix. On m’a dit qu’ils espéraient déjà accueillir le Sasgarion, en vain. Ils semblent beaucoup tenir à valoriser la vaste zone protégée dont ils disposent… Et je me rends compte, en disant cela, que nous sommes en train de parler boulot. Cela t’est interdit par la cure, je ne devrais même pas te donner les nouvelles.

 

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- Hardy : Les nouvelles me manquent. Ce qui manque ici, également, c’est un jardin, un peu de verdure, quoi.

- Docteur Ibüprofein : Nous n’avons pas la place.

- Hardy : Un jardinet, alors… Avec des fausses plantes.

- Docteur Ibüprofein : Ce ne serait pas très joli. L’Amiral a bien une plante en plastique dans son bureau et je sais qu’il lui parle, pour entretenir une illusion de vie… Tu veux finir comme ça ?... Et puis que ferions-nous d’un jardinet, alors que nous allons cette nuit décoller pour un magnifique domaine où la nature est riche et parfaitement maîtrisée ?... Attends… Je n’y crois pas !

 

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- Hardy : Quoi ?

- Docteur Ibüprofein : Tu es encore à bord du Sasgarion et tu le regrettes déjà ?! C’est ça ? C’est l’aventure qui va te manquer. Tu sais que ça n’a pas beaucoup de sens : nous avons des mois et des mois de travail et d’explorations pour découvrir la baie d’Authie et l’embouchure de la rivière. Que ce soit dans les airs, dans la chambre 313 ou à Groffliers, tu restes le chef des opérations extrieures.

- Hardy : Oui, mais je m’ennuie déjà. Et c’est un peu triste de savoir que ce vaisseau ne volera plus… On sait ce qu’on perd mais pas ce qu’on va trouver. En fait, je me sens parfaitement reposé et apte à reprendre mon poste. Considérons la cure comme terminée. D’ailleurs, tu vois, je suis prêt à partir.

 

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- Docteur Ibüprofein : Tu es supposé rester là jusqu’à samedi.

- Hardy : Eh ben « samedi-rien » du tout ! Allez, je sors d’ici !

 

 

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- Docteur Ibüprofein : …Attends-moi, j’ai un certificat à faire…

- Hardy : Envoie-le par e-mail !

 

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Professeur Décalon : Tiens ! Vous revoilà !

Hardy : Bonjour-bonjour !

 

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« Bonjour Commandant !

-          Tiens ? Déjà ?

-          Le Commandant sur la passerelle !

-          Vous êtes revenu ?

 

- Hardy : Je n’étais pas parti bien loin ! Bonjour à tous !... Bonjour Gytring.

 

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- Gytring : Monsieur, votre place est chaude.

- Hardy : Merci. Je suis content… Rassuré de vous retrouver tous.

 

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- Chardonville : Bienvenu chez vous.

- Hardy : Merci… Quelles sont les nouvelles ?

 

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- Chardonville : Une brève alerte de détection aérienne cette nuit, classée sans suite. Les préparatifs du décollage se poursuivent, nous quittons le Voltaire comme prévu cette nuit à 00h30. Les Grands suivront le vol par radio, étant donné qu’ils n’avaient rien pour descendre 3 étages plus bas et livrer un vaisseau miniature de plus de 4 grands-mètres de long… Les réparations de la base mobile sont en cours, elle devrait être rendue opérationnelle début août. Mais comme nous n’avons établi aucun programme pour les 8 semaines à venir, c’est la seule chose sur laquelle on peut se la jouer cool. La base de sauvetage des Oyatsines est en fonction et elle est ravie du matériel que nous lui avons livré. Ensuite, j’ai ici un rapport détaillé sur la migration de leur peuple. Et un autre rapport, sur l’installation des montvilliens de Diride à Stella. La communication officielle y est toujours aussi folklorique et sommaire, mais des civils nous ont fait part de plaintes de femmes de plusieurs soldats. Des soldats qui ne sont pas revenus du désert calogien avec les autres hommes de Fresnize.

- Hardy : …Il y a tant de gens morts ou perdus à retrouver là-bas… Bien. Au travail !

 

 

Vendredi 8 juillet – 00h28

 

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- Hardy : Poste principal à Navigation. Heure H – 2 minutes. Commandant Brandoren, nous sommes prêts, tout est OK.

- Voix de Brandoren : Merci, Commandant Hardy. Je prends la main.

- Hardy : Ok, je me couche. Enfin, je passe.

 

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- Hardy : Position ?

- Gytring : Nous survolons la jetée de la base nautique en direction de la plage. Le virage s’effectuera au-dessus de la dune pénétrante dans 10 minutes. Monsieur Brandoren a augmenté la vitesse en raison du vent de tribord.

 

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- Sandra Matizet : Alerte déclenchée dans la section C-2 ! Commandant, j’ai un appel urgent de la borne-com 41 ! Je passe sur Grand écran.

- Une voix : …tendez oui ou merde ?!

- Hardy : On vous entend et on vous voit.

 

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- Glairemann : Ici le technicien Glairemann ! Des hommes armés ont investi le secteur ! Ils nous ont virés de la zone des réparations !

- Hardy : Qu’est-ce que ça veut dire ?... Sandra, appelez l’officier Meurmenigs sur la piste 2 !

- Sandra Matizet : J’ai déjà essayé, mais personne ne répond.

- Hardy : …Des hommes armés… Glairemann, décrivez-les !

- Glairemann : Ils ont un uniforme montvillien !

- Chardonville : Hardy… La Section énergétique n° 2 est juste à côté de la piste 2, à un niveau en-dessous…

 

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- Hardy : Colonel Jollas, enfin voyons !! Je veux des réponses !!

- Jollas : Je ne comprends pas. Il y a des appels d’alerte de plusieurs compartiments. Les gens de la section se sont enfuis ou ont été évacués de force. Un bande armée surgie d’on ne sait où est en train de prendre le contrôle de la zone.

- Hardy : Mais d’est absurde ! Et on dit que ce sont des soldats montviliens !

- Jollas : Je vais voir sur place et réunir sur certains points périphériques les hommes disponibles.

 

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- Hardy : Il faut très vite connaître l’état de la menace ! La section énergétique 2 ne répond plus et c’est très grave. C’est elle qui fournit les machines de propulsion ! Allez-y ! Isolez toute la section C, sur tous les niveaux et faites évacuer ! Allô, j’appelle la Navigation ! Nous sommes en alerte rouge ! Réduisez la vitesse et l’altitude, et mettez-nous en sustentation par les réacteurs ventraux ! Sandra, diffusez l’alerte sur toutes les bornes-com et donnez les itinéraires d’évacuation. Section médicale ?...

- Une voix : Oui, Monsieur ?

- Hardy : Rapport de l’OVMD, je vous prie.

- La voix : Aucun signe vital défaillant à bord !

Hardy : C’est toujours ça… Mais qui sont ces hommes ?... Pourquoi ?... On est en plein cauchemar…

- Chardonville : Ils sont là dans un but précis, nous ne tarderons pas à avoir de leurs nouvelles.

 

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- Gytring : Commandant, on signale une baisse des niveaux d’énergie dans les salles des machines. Toutes les piles semblent être déconnectées par groupes successifs.

- Hardy : Peuvent-ils aussi couper l’alimentation par les réserves ?

- Gytring : Oui. Il leur suffit d’éteindre le disjoncteur général de la centrale.

 

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- Sandra Matizet : Commandant… Un appel de la section énergétique n° 2…

- Chardonville : Nous y voilà…

- Hardy : Connectez-nous. Je veux le son et l’image.

 

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- Hardy : Le général Diride !...

- Diride : Bonsoir. Je m’adresse aux officiers responsables du Sasgarion. Comme vous le savez déjà, mes hommes et moi contrôlons un secteur névralgique du vaisseau. Je vous appelle au calme et surtout ne tentez rien d’inconsidéré… Nous pourrons ensuite discuter paisiblement. Sachez que nous sommes à bord depuis près d’une vingtaine d’heures et vous imaginez bien que nous avons eu le temps de nous préparer à contrer toute initiative de votre part, qui ne pourrait qu’avoir des effets malheureux !

 

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- Hardy : …Discuter paisiblement… Vous commettez ici un acte de piraterie, rien de moins. Ce n’est pas une démarche paisible ! Et qu’avez-vous fait de votre habit de lumière ?

 

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- Diride : Ah, Commandant Hardy… Je l’ai échangé contre un costume plus pratique. Pour une opération commando réussie, il faut éviter de trop scintiller.

- Voix de Hardy : Qu’est-ce qui vous prend ? Croyez-vous vraiment capturer et surtout garder le Sasgarion de cette manière ? C’est absurde ! Voué à l’échec. Vous êtes minable !

- Diride : Faites le coq tant que vous voudrez, si ça vous soulage. Pensez surtout à l’instant présent et à la manière dont vous allez préserver la vie de vos passagers…

 

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- Diride : Vous constaterez vite que je n’ai gardé comme otages que les 3 techniciens présents ici. Je n’en ai pas besoin de plus. Vous savez pertinemment que sans l’alimentation par la section 2, vous ne pouvez plus faire fonctionner les hélices de propulsion. Et l’alimentation auxiliaire, avec le renfort des réservoirs d’hélium, permettra de garder le vaisseau en vol statique pour une durée de 30 minutes au maximum. Je suis bien renseigné, m’étant intéressé de près à la construction du Sasgarion en Montvillange…

 

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- Diride : Le disjoncteur général est sous notre contrôle. Je ne vous redonnerai l’énergie nécessaire, par intermittence, que lorsque nous serons tous d’accord, en personnes civilisées, sur l’exécution sans faille de mes ordres… Ce gros bouton jaune sera à la fois votre carotte et votre bâton. Si vous m’obéissez, le vaisseau pourra repartir, en suivant un nouveau cap. Et si vous transgressez mes règles, je coupe tout à nouveau !

 

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- Hardy : C’est de la folie pure. Qu’espère-t-il donc ?

- Chardonville : Détourner le vaisseau, manifestement. Le conduire sur leur base à Stella, j’imagine…

- Hardy : Chez un Grand Protecteur ? Tout ça n’a pas de sens ! Si nous appelons Monsieur Asselin, il va tout de suite donner des consignes pour prendre en charge le Sasgarion dès son arrivée ! A quoi tout cela peut-il servir ? Oui, d’ailleurs, appelez-le tout de suite !

 

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- Diride : Commandant Hardy ? Vous êtes toujours avec moi ?... Je viens de vous envoyer les premières coordonnées vers lesquelles le vaisseau va se diriger, dès que je serai sûr d’avoir toute votre attention et votre coop… Mais arrêtez-le, cet abruti !...

 

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- Diride : Commandant, il va falloir être plus sage que ça ! Actionner le dispositif d’urgence pour réactiver les piles et dévier la puissance était une bonne idée, mais elle vaudra à votre technicien un bon mal de crâne ! Je vois bien qu’il faut vous laisser un léger temps de méditation… Disons que je vous rappelle dans 15 minutes !

- Hardy : Diride !!   

 

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- Docteur Losleer : Il a vraiment le contrôle total du navire ?

- Chardonville : Total, non, mais il détient les moyens de chantage suffisants pour nous obliger à faire ce qu’il veut.

- Hardy : Je me demande ce qu’il a prévu en cas d’attaque… Jollas est sur place, nous ne devrions pas tarder à le savoir.

- Gytring : Commandant, Jollas signale qu’il va bientôt gagner un atelier de maintenance par la coursive latérale tribord, dans la scetion C-2. Il est au nouveau du sas de chargement.

- Hardy : Il est tout près de la centrale. C’est bien… Et pour les coordonnées que Diride nous a transmises ?

- Gytring : C’est sur le hameau de La Folie…

- Hardy : C’est un gag ?

- Chardonville : Non, c’est une étape. Une façon de s’assurer qu’il a bien le contrôle…

 

 

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- Jollas : Hardy, nous sommes devant la porte de l’atelier. Rien à signaler, aucune surveillance. Nous allons entrer.

- Voix de Hardy : Soyez très prudents, encore plus que vous pensez l’être déjà ! On peut craindre quelque chose de très vicelard de sa part…

 

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- Jollas : Nous sommes dans l’atelier. Un groupe tient le sas de chargement et la coursive. Toujours rien en vue. Nous allons maintenant atteindre le corridor 18-B…

 

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BANG !!!

- Jollas : Explosion !! Explosion dans le sas !!

 

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- Hardy : Jollas ! Répondez !...

- Voix de Jollas : Ils sont là !! Ils nous tombent dessus !!

 

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- Chardonville : Quelle horreur !... Les choses vont beaucoup trop loin !

- Hardy : Docteur, avez-vous un rapport de votre service ?...

 

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- Diride : Commandant !! Vous ne me prenez pas au sérieux. Vous avais-je oui ou non prévenu ? Il va falloir vire reconsidérer votre comportement si vous ne voulez pas voir vos pertes s’alourdir ! Terminé !

 

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- Un soldat : Général… Vous êtes bien sûr de tout maîtriser ? Cette attaque nous a coûté la majeure partie des explosifs pris dans l’armurerie de la zone de lancement…

- Diride : …Oui… Comme je suis un gentil patron, je ne vous ferai pas pendre pour avoir osé douter de moi, mon garçon. Mais sur le plan pratique, vous avez raison. Les compartiments latéraux sont maintenant impraticables. Pour s’assurer des autres accès, il suffit de restreindre notre périmètre… Hardy… Enondradel… S’il vous plaît, ne faites plus de conneries…

 

 

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- Docteur Losleer : L’OVMD rapporte 2 interruptions de signes vitaux avec constat de décès… Mais… Il y a 3 hommes pour lesquels il n’y a pas de signaux du tout… Hardy… Je crois qu’ils ont été projetés à l’extérieur par l’explosion du sas.

- Hardy : …Gytring, faites décoller un Gecko pour constater les dégâts à l’extérieur… Appelez Jollas, qu’il replie tout son monde hors des limites. On suspend toute activité pour le moment. Je vais chez l’Amiral.

 

 

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- Jollas : Amiral, je suis responsable des services militaires et de la sécurité interne. A ce titre, je reconnais mon échec et j’en assume les conséquences. Veuillez accepter ma démission. Voici mon arme.

- Enondradel : Vous croyez que c’est le moment, Colonel ? Allons, mon ami, je ne vous impute rien du tout. Personne n’aurait pu anticiper à la fois la nature et l’extrême violence de l’attaque dont nous faisons l’objet, qui plus est de la part de nos propres compatriotes. J’avoue mon trouble et mon incompréhension… Hardy, où cela nous mène-t-il ?

- Hardy : A la Folie, Monsieur.

- Enondradel : Pardon ?!

- Hardy : Je veux dire au lieu-dit La Folie-de-Berck, sur la route de Rang-du-Fliers. Nous pensons qu’il s’agit d’une première étape avant de nouvelles consignes qui devraient bientôt arriver. Diride doit reprendre contact dans les 5 minutes qui viennent…

 

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- Jollas : Puisque je vous dis que je suis écrasé par la honte… Allez, prenez mon arme…

- Hardy : Une inspection est en cours sur le flanc du vaisseau. Pour autant que nous le sachions, la porte du sas de chargement du secteur C a été arrachée et 3 hommes ont été lancés dans le vide par une série d’explosions. Il y a 2 autres tués et 4 blessés. Nous ignorons si Diride et ses hommes ont piégé d’autres accès, mais c’est très possible. Pour ce qui est de la gestion du vaisseau lui-même, nous avons pu allonger la marge d’efficacité des systèmes auxiliaires alimentés par la centrale n°1 d’une vingtaine de minutes. Mais le vent d’ouest est fort et la Navigation ne peut pas corriger complètement la dérive. Nous risquons d’être drossés à la dune ou aux arbres si nous ne n’avançons plus.

- Enondradel : Et dire que nous pensions être arrivés au bout des problèmes… Comment ont-ils fait ? Combien peuvent-ils être ? Nous avons près de 200 militaires à bord et on ne peut rien faire ?

 

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- Jollas : Puisque je vous dis que je n’en veux plus, que je n’en suis plus digne ! Prenez-là donc !

- Enondradel : Chhhht…

- Hardy : Non, c’est trop risqué. Ils doivent être 12 ou 15, pas plus. Leur arrivée à bord peut à présent être reliée à une alerte temporaire survenue cette nuit. Des objets volants non identifiés ont été brièvement localisés à une certaine distance avant de disparaître. Le professeur Chardonville, qui a plus d’imagination que moi, estime qu’il s’agissait de 2 hélicoptères. Sans doute fauchés aux Oyatsines, le jour de la catastrophe, dans la confusion générale, par les hommes de Fresnize portés disparus au moment de l’évacuation… Ramenés secrètement à Stella, ils ont servi à emporter Diride jusqu’à l’hôtel Le Voltaire où ils se sont posés de nuit sur la gouttière, près de la fenêtre de la chambre 313. Les agresseurs sont ensuite entrés dans la chambre, ont escaladé le vaisseau jusqu’au toit et sont entrés par la piste 2, toujours en réparation et partiellement ouverte. Il est vraissemblable qu’ils ont passé la journée cachés dans un hangar, comme celui où les partisans de Diride dissimulaient leur émetteur. Ils ont su eux aussi exploiter notre point faible : Il n’y a jamais plus du quart de la surface du vaisseau qui soit occupée en même temps par ses habitants… Ils ont donc pu rester invisibles jusqu’à leur assaut contre le secteur C…

 

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- Enondradel : …Ah ben dites donc… C’est vraiment le professeur qui a déduit tout ça, ou bien le scénariste craint de ne pas être compris des lecteurs ?... Et on sait comment ça va finir ?

- Hardy : Non. Personne ne sait. Pour le moment, c’est Diride qui est maître du jeu. Il vaut mieux ne plus rien tenter contre lui, au moins parce qu’il est urgent de retrouver notre potentiel énergétique. Et puis nous gagnerons du temps. Mais il faut quand même que tout soit fini avant l’aube.

- Enondradel : Mais nous en avons, du temps ?

- Hardy : Tout dépend de l’endroit où il veut nous emmener. Je doute que ce soit Stella.

- Hampföld : En effet, ce ne serait pas très malin et Diride sait bien que nous allons communiquer avec les Grands Protecteurs. Ni Monsieur Asselin, ni Monsieur Codevelle ne sont joignables sur leur numéro spécial pour le moment. Je vais insister jusqu’à ce que nous puissions nous faire entendre à l’extérieur… Commandant, la vie des gens du bord est notre priorité absolue. Il existe une procédure d’évacuation du vaisseau. Avons-nous les moyens de l’entreprendre ?

 

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- Hardy : Oui. Mais la liste n° 1, celle des personnes non indispensables ou non prioritaires et les personnels d’encadrement et de soins, comporte 175 noms. Les 11 Geckos de différents types et en état de marche dont nous disposons ne suffisent même pas à les emporter tous.

- Enondradel : Faudra-t-il demander à Diride sa permission pour déclencher cette opération ?...

- Hardy : Je crains qu’il faille en passer par là.

- Enondradel : Bien… Alors, je vais moi-même boire le calice avec vous au Poste principal et discuter avec ce malade. Au fait, nous n’avons pas répondu à la principale question : Pourquoi ? Je veux dire, quelle suite peut-il espérer d’un tel coup de force qui ne sera admis par personne ?

- Hardy : Nous sommes tous plongés dans la même perplexité, Monsieur… Que fait-on, au sujet du colonel ? Là, il semble très affecté sur le plan émotionnel et je ne sais plus très bien s’il veut vous tendre son arme, ou s’il vous menace avec…

- Enondradel : Oui. Jollas, allez prendre un peu de repos… Et gardez votre arme. Je vous garde aussi. Messieurs, préparez l’évacuation. Si nous devons faire 2 voyages sur la liste n° 1, nous ne pouvons pas envoyer toute la flotte des Geckos à Berck. Les gens seront déposés sur la base des Oyatsines. Prévenez-les.

- Hardy : C’est d’autant mieux qu’il me paraît plus sage de garder les appareils sous la main…

 

 

 

Poste principal – 1h10

 

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- Enondradel : Général Diride ! Etes-vous là ?

- Voix de Diride : Oui. Je suis toujours là quand il faut. Désolé de ce retard, je faisais une petite tournée d’inspection. Je constate avec plaisir que vous avez compris que je ne plaisantais pas, et je suis ravi du calme qui règne à présent. Etiez-vous inquiet du défilement du temps ? Vous allez commencer à manquer d’énergie pour maintenir le vaisseau en l’air, non ?

- Enondradel : Cette folie ne vous portera pas chance. Mais nous sommes d’accord pour écouter ce que vous avez à dire.

 

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- Diride : Vous n’avez qu’à rester calmes et mesurés et vous rendre au point indiqué. D’autres consignes suivront.

- Enondradel : Diride, j’ai une requête à présenter. Etant donné qu’un accident indépendant de notre volonté est toujours possible dans ces circonstances, je demande à pouvoir évacuer une partie des passagers.

- Diride : Je connais les procédures mises en place avant le départ du Sasgarion. Vous parlez de la liste n° 1, n’est-ce pas ? J’accepte que soient envoyées à l’abri ces personnes, pour des raisons de pure humanité…

 

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- Enondradel : Cynisme…

- Diride : Si vous le dites… Je vous redonne de l’énergie pour 15 minutes, le temps pour le vaisseau d’effectuer une manœuvre d’approche sur la base des Oyatsines, dans le désert calogien. C’est le seul endroit où vos appareils trouveront un site éclairé pour l’atterrissage. J’imagine que c’est ce que vous vouliez.

 

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- Enondradel : En effet…

- Diride : Nous sommes donc d’accord. Et toujours pour des raisons de sécurité, je vous invite à regrouper le reste de votre personnel à l’avant, à l’exception des techniciens des salles des machines, bien sûr. Dès que l’évacuation sera terminée, seuls 2 Geckos seront autorisés à rentrer. N’oubliez pas que je contrôle la piste 2 et que je vois tout ce qui entre et sort du vaisseau. Un seul faux pas et je coupe l’énergie, le temps de vous faire mariner un peu.

- Enondradel : Si le Sasgarion tombe, il ne profitera à personne.

- Diride : C’est un risque à courir. Terminé.

 

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- Hardy : Au moins, on discute… Il ne faut pas traîner et diffuser l’appel à évacuer maintenant.

- Enondradel : Dès que l’opération sera finie, on fait route sur le premier site. Nous serions plus efficaces si la base mobile était en fonction.

 

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- Hardy : Je vais voir auprès de Frankel et des ingénieurs. Je pense qu’il serait bon de regrouper le personnel scientifique dans le laboratoire du professeur Gélagnac, près du hangar principal.

- Chardonville : Oui, Amiral. Hardy et moi pensons que ces personnes sont un des enjeux majeurs de ce vaisseau et qu’il faut les tenir prêtes à partir aussi.

- Enondradel : Le personnel scientifique pourrait être un objectif de ce détournement ?

- Chardonville : Plus j’y pense, plus je me dis que Diride ne peut tout organiser seul, ni gérer seul la suite des événements. Où qu’il soit, le Sagarion pourra communiquer. S’il reste près de Berck, il sera d’autant plus facile pour nos Grands Protecteurs de le retrouver… Je crois qu’il y a autre chose. Quelqu’un tire les ficelles dans la recherche d’un bénéfice précis et ça pourrait être un Grand… Vous devriez en informer Monsieur Asselin.

- Enondradel : Décidément… Il se passe cette nuit une infinité de choses que nous n’avions pas prévues… Veuillez vous occuper de ça, Messieurs. Je dois vous quitter quelques minutes…

 

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- Enondradel : Tu ne dois pas rester là, je t’assure. Il peut se passer encore beaucoup de choses terribles à bord.

- Madame Enondradel : Tu crois que c’est facile d’entendre ça et en plus de devoir partir sans toi ? Je comprends bien où est ton devoir, mais ça ne m’oblige pas à partir d’ici. Je n’ai pas peur. Et que je parte ou que je reste, ça n’a pas grande importance pour la communauté.

 

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- Enondradel : Mais ça en a pour moi. Je crois que tu ne mesures pas bien le danger. Moi si, et si les choses tournent mal, je préfère te savoir en sécurité. Tu assisteras le Commissaire Hampföld et Madame Ludnarwera dans votre installation sur le site Arrochelle.

 

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« Ici le contrôle aérien de la piste 1. Mesdames et messieurs, la nuit est classée noire dans le sens des départs. Gecko 4 est en position, dernier appel. L’embarquement à bord de Gecko 7 est terminé. Les personnes inscrites sur les n° 10 et 16 doivent se rendre dans le hangar central pour une sortie à bâbord. Gecko 11, décollage autorisé. »

 

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- Enondradel : C’est le moment. Ne le rate pas. Bonne chance… A nous.

- Madame Enondradel : A très bientôt. Je sais que vous allez lui niquer la tête à ce petit salopard de général.

 

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- Enondradel : …Pour l’instant, c’est plutôt lui qui… Mais niquera bien qui niquera le dernier…

 

 

Poste principal – 1h57

 

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- Gytring : Diride ne nous cause même plus. Il s’est contenté de nous envoyer les nouvelles coordonnées par l’ordinateur. J’ai également transmis la demande pour l’évacuation de la liste n° 2 il y a plus de 20 minutes, mais aucune réponse.

- Chardonville : Il sait donc que nous sommes allés là où il voulait. Le Sasgarion est donc suivi à distance par des complices qui communiquent ave lui par radio ou par téléphone… Pour cette raison, il ne redoute pas les conséquences d’un crash. Il s’arrange pour que le vaisseau puisse être retrouvé, même dans le pire des cas.

- Enondradel : Quelle est cette nouvelle étape ?

- Gytring : Il nous envoie sur l’entrée de l’autoroute des Grands. Nous devrons ensuite suivre une petite route parallèle, à basse altitude et vers le nord.

 

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- Hardy : Si Diride communique avec l’extérieur, nous avons un moyen de capter le signal et  de remonter à sa source. Les 2 appareils autorisés sont rentrés, on peut tenter quelque chose, mais il faut ressortir.

- Enondradel : Faites donc ça. Pourquoi refuse-t-il une seconde évacuation ? Il craint de voir trop de monde lui échapper ?

- Chardonville : La liste n° 2 comprend le personnel scientifique. Il le sait. Cela confirme nos soupçons. Quelqu’un s’intéresse à nos laboratoires de nano-sciences et à nos experts…

- Docteur Losleer : Amiral, j’aurais préféré rester à bord. Je suis plus utile ici.

- Enondradel : Non. Je ne garde que les médecins militaires. Le professeur et vous partez dès que possible, avec les autres.

 

 

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- Commandant Frankel : Bien… Mesdames, Messieurs, rapprochez-vous, avancez vers moi, en silence, s’il vous plaît… Kovnic, qu’est-ce que je viens de dire ?... Voilà. Bon… Vous êtes le fleuron de la science montvillienne ! Vous êtes donc une cible de choix pour ces terroristes, enfin, c’est ce que nous pensons. Votre évacuation a été refusée par Diride, mais nous allons la faire quand même !

 

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- Frankel : La base dunaire mobile peut voler, nous en avons la quasi-certitude. Elle peut voler… Mais pas longtemps. Elle est capable d’embarquer beaucoup plus de monde qu’un Gecko. Nous allons donc tous vous emmener, pour des raisons bien compréhensibles de sécurité…

 

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- Docteur Nandhürik : Ah bon… Parce que vous croyez que c’est une idée sécurisante d’entasser tout le fleuron sur un appareil qui peut s’écraser à tout moment ?

- Frankel : C’est une chose affreuse mais qui n’arrivera pas !

 

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- Frankel : Nous allons maintenant nous diriger vers le hangar. Le poste principal va simuler une panne des systèmes de détection aérienne, durant quelques minutes. Juste le temps qu’il nous faudra pour quitter le hangar et nous envoler, dans un silence radio total. Diride ne doit pas se rendre compte que la base mobile, qu’il croit endommagée, s’est barrée. Pour ça, nous allons aveugler le contrôle aérien de la piste 2, qu’il détient… 

 

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- Chardonville : Rassurez-vous, nous avons enfin des nouvelles des Grands berckois. Une voiture est en route et va nous récupérer.

- Docteur Losleer : Qu’est-ce qui va arriver au Sasgarion ?

- Chardonville : Cela s’appelle un enlèvement. Le mieux que nous puissions faire est de nous mettre à l’abri et de rassembler le plus possible d’informations utiles. Ce que Hardy s’apprête à faire aussi.

 

Poste principal – 2h24

 

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- Hardy : Voilà en quoi ça consiste : La mission va employer Gecko 14, qui est équipé de ce dont nous avons besoin. Nous sommes certains que Diride est complice d’un Grand qui dirige toute cette opération. Notre appareil sera en liaison avec vous pour déterminer l’endroit où le Sasgarion doit être récupéré. Il s’agit de tracer les signaux de téléphonie mobile entre Diride et ce, ou ces Grands. Gytring, vous allez composer un à un tous les numéros spéciaux des Grands répertoriés en France. Si c’est bien ce que nous pensons, nous aurons une réception sur celui de la personne que nous cherchons, pourvu que nous soyons assez près.

 

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- Hardy : Gytring, où en sommes-nous du départ de la base mobile ?

- Gytring : C’est fait, elle est en vol depuis 3 minutes. Aucune réaction de l’ennemi.

- Hardy : Nous devons agir vite. Dès que Diride nous communiquera les dernières coordonnées, il faudra décoller et lancer l’opération.

- Enondradel : Comment saurons-nous que ce seront les dernières ?...

- Hardy : Parce qu’il va nous demander d’atterrir, ou au moins de nous rapprocher du sol à un endroit précis. Mademoiselle Sandra Matizet, notre experte en communication, m’accompagne. Ainsi qu’un pilote, 2 gardes de sécurité et Monsieur et Madame Simon, à qui j’ai demandé de rester à bord. Ils connaissent personnellement tous les Grands, ça peut servir… Gytring, je vous donne le commandement du Poste principal. Allons-y, Sandra.

 

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- Gytring : J’avoue que je me sens mieux maintenant que nous passons à l’action…

- Enondradel : Nous avons déjà sauvé près de 250 personnes. Si on pouvait faire quelque chose pour nous aussi, ce serait bien…

 

 

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- L’officier : Mon Général, le GPS confirme que nous approchons du point R. Nous y serons dans quelques minutes.

- Diride : Oui, « R » comme Récupération… Et « R » comme Restons vigilants. C’est le moment où l’équipage peut tenter quelque chose.

- L’officier : Ils ont l’air de filer doux depuis leur fiasco de l’atelier de maintenance…

 

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- Diride : Oui, mais pas parce qu’ils sont résignés. Ils obéissent parce qu’ils sont curieux, parce qu’ils veulent comprendre et adopter des mesures. Je suis certain que les Grands berckois sont déjà en route pour nous retrouver. Le Sasgarion peut leur indiquer sa position à tout moment.

- L’officier : Les Récupérateurs sont supposés bloquer les voies d’accès. Et la campagne est noire, on n’y voit rien.

- Diride : Ne rêvons pas. Oui, ça va les retarder un peu, mais le facteur rapidité reste un élément vital de cette opération. Je ne parierais même pas sur nos chances de réussite.

 

 

A bord de Gecko 14 – 2h50

 

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- Hardy : Il n’y a plus qu’à attendre.

 

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- Sandra Matizet : Gytring a commencé à appeler les numéros. Mais au milieu de la nuit, certains portables seront coupés…

- Hardy : Ce sont justement ceux qui seront ouverts qui nous intéressent. Et l’un d’eux est forcément tout près d’ici.

 

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- Sandra Matizet : Nous commençons notre descente… Près du village de Sorrus…

 

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- Hardy : Parfait. Décollage immédiat. Gytring, nous partons !

- Voix de Gytring : Bien reçu. <

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- Sandra Matizet : …Cinquième numéro, Monsieur Blondel, à Rouen… Rien, pas de réception. Sixième numéro, Famille Lou Bourjou…

- Hardy : En Auvergne ?

- Docteur Simon : Non, à Nantes…

- Le pilote : Commandant, nous sommes en vol. Je ne vois rien en bas, c’est tout sombre. Idéal pour de noirs desseins. Mais nous sommes près des maisons.

- Sandra Matizet : …Rien… Septième numéro… Madame Echaniz, à Luchon…

 

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- Le pilote : Il y a un gros fourgon garé en dessous de nous, dans un chemin, au milieu du bois. Je vois les phares du Sasgarion… Il se met dans l’alignement.

- Hardy : C’est ça ! Posez-vous sur le toit. Ils nous ont peut-être entendus arriver… Ou bien Diride a détecté notre décollage et a donné l’alerte…

 

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- Sandra Matizet : …Toujours rien… Dixième numéro… Madame Le Fouesnant, de Brocéliande… J’ai un signal !!

- Hardy : Vous êtes sûre ?!

- Sandra Matizet : Oui ! Réception sur mobile tout près d’ici ! Je transmets au Sasgarion !

- Docteur Losleer : Vous entendez, on dirait de la musique…

« Last night, the DJ saved my life… »

- Hardy : Quoi ? « La sardine était malade »  ?... Je ne comprends pas bien… C’est un code ?

- Simon : Oubliez, c’est de l’anglais… Nous avons trouvé… Et notre Grand est une Grande. La dame de Brocéliande, qui voulait accueillir le Sasgarion il y a quelques semaines…

 Hardy : Elle tient vraiment à ce que sa forêt soit notre destination finale…

 

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- Docteur Simon : Le fourgon bouge…

- Le pilote : Non, il n’a pas démarré.

- Madame Simon : Pourtant, il remue, vous ne sentez pas ?

- Le pilote : Commandant ! Il y a la tête d’un Grand à bâbord ! Il tient une planche !

- Hardy : Décollage, Ludnerg, vite !

 

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- Ludnerg : Il nous a touchés ! Décrochage ! Attention, tenez-vous !

 

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- Hardy : Est-ce que tout le monde va bien ? Ludnerg, position ?

- Ludnerg : Nous avons atterri, chuté je dirais plutôt, dans un jardin ou un champ… Il y a du mouvement, on dirait…

 

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- Simon : Je confirme la présence de formes de vie de forte masse autour de nous… identification… Ce sont des poules, Commandant.

- Ludnerg : Nous avons perdu la radio. Contact ordinateur avec le Sasgarion rompu. Moteurs… Piles et boosters ventraux intacts, mais la propulsion ne répond pas.

- Docteur Simon : On n’est pas foutu, quand même ?... Si ?...

- Hardy : …Avoir fait tout ça pour finir bêtement picorés dans un jardin du Pas-de-Calais ?... C’est hors de question !... Essayons de réparer ce qui peut l’être… Je vous promets que Diride n’en a pas fini avec nous !!

 

 

A bord du Sasgarion – 3h05

 

 

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- Gytring : Monsieur… La Navigation signale que les moteurs sont tous à l’arrêt… Plusieurs Grands ont entouré le vaisseau de sangles pour le guider sur un haillon électrique… Relancer les boosters maintenant pour nous débattre et gagner du temps serait très dangereux pour nous tous, mais aussi pour eux…  

- Enondradel : Voilà que nous en sommes réduits à les ménager… Où sont nos Grands, Bordel ?

- Gytring : Aux dernières nouvelles, Monsieur Asselin était tout prêt, mais un tronc barrait le passage du chemin à l’est… La base mobile et ses passagers sont sains et saufs, dans sa voiture… Il tente d’appeler Madame Le Fouesnant mais elle ne répond pas.

 

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- Enondradel : Son souci à elle, maintenant, est de se carapater… Qui sait où elle va nous emmener ?... Pas chez elle, ça m’étonnerait… Des nouvelles de Gecko 14 ?

- Gytring : Le contact est rompu, l’OVMD aussi. Rien au radar. Il y a un autre problème : Le fourgon fait barrage à nos signaux radio et GPS. Sans doute un système de brouillage qui faisait partie de leur plan…

- Enondradel : Alors nous sommes seuls… Etat de l’équipage ?

- Gytring : 182 personnes à bord, dont 118 de la Sécurité. Et nous n’avons plus qu’un seul appareil, non armé.

- Enondradel : Je ne voyais pas la fin de notre aventure comme ça… Une suite va être nécessaire, je le crains…

 

sasgarion

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25 juillet 2011 1 25 /07 /juillet /2011 12:52

 

Résumé de l'épisode précédent : Le Commandant Hardy a repris du poil de la bête et on le voit sur tous les fronts. Il semble tout à coup infatigable. Mais une rumeur parle déjà de dopage...

Dans le secret des sables de la Baie d'Authie, Les époux Simon et leur équipe font connaissance avec le peuple des Oyatsines. Ils découvrent qu'ils n'ont pas que des ennemis. 

 

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  Mardi 28 juin - Base dunaire - 8h20

 

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- Cdt Frankel : Vous voilà déjà de retour... La nuit a dû être courte.

- Hardy : Les discussions avec les Grands ont duré jusqu'à 4 heures du matin. Le constat de la gravité de la crise est général. Mais je veux poursuivre ma mission ici, en attendant que les Grands chargés de l'évacuation arrivent... Ils devraient être là vers 10h00. 

 

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- Frankel : Toujours aucune réponse à nos appels. Mais l'analyse des photos que vous avez prises hier au-dessus du village montre bien la présence de Gecko 4 et de 2 hélicoptères ennemis, ainsi qu'une station radio enfouie dans le sable. Il doit y avoir une entrée de leur ville à proximité.

 

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- Hardy : Il y a toutes les chances, oui. Je redécolle dans 5 minutes. Nious retournons voir de près ce village et chercher l'entrée de la ville. Le docteur Losleer prendra l'unité d'assistance médicale. J'emmène aussi les 10 hommes de renfort. Comment se présente l'évacuation ?

 

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- Frankel : Les Calogiens sont méfiants, mais ils comprennent vite. Une bonne centaine campe déjà dans la clairière voisine.  

- Docteur Losleer : Leur état sanitaire est bon. Mais ils sont angoissés.

- Hardy : Qui ne l'est pas, en ce moment... Faites monter à bord de Gecko 8 les hommes et le matériel.

 

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- Hardy : Nous sommes prêts ?

- Le pilote : Oui, Monsieur. Nous sommes bien chargés, c'est dangereux de voler dans cette région dans ces conditions-là.

 

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- Docteur Losleer : L'unité médicale Gecko 14 est prête. On part quand vous voulez.

 

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- Hardy : Nous n'allons pas bien loin... Vous volerez à basse altitude en faisant un détour le long de la grande dune qui s'enfonce dans la forêt et vous vous poserez près du village, derrière les palissades du côté nord... 

 

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- Hardy : ...C'est une bonne position pour un débarquement. Mes hommes se déploieront en bas de la pente avec les mitrailleuses et remonterons à travers les mousses vers ce qui semble être une issue, entourée de pommes de pin.

- Frankel : Notre objectif reste d'établir un dialogue. Ils risquent de prendre assez mal une incursion armée.

- Hardy : Je ne l'oublie pas, et nous continuerons d'émettre pour leur demander ce dialogue. Mais si nous les voyons sortir en force, vous serez bien content d'avoir une permière ligne de défense sur place...

 

 

 

 Cité des Oyatsines - 8h30 

 

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"Ici la salle de contrôle de la centrale. Des esclaves calogiens refluent en force vers les corridors d'accès. Envoyez-nous des renforts !"

 

 

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"Ils sont là !! fermez les portes !!

- Impossible, le contrôle a distance est inopérant ! Elles sont bloquées !

- Vous sentez cette odeur ?... Détection de fuite, vite..."

 

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"C'est inutile ! On la voit très bien, ça vient sur nous !

- Ici le contrôle ! Répondez ! Mais que fait la police ?!"

 

 

Dans le palais des Archontes

 

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- Tellinos : Nous devons être solides, forts et déterminés, Messieurs ! Je veux que nos ingénieurs réfléchissent dès maintenant à des méthodes de guerre plus efficaces. Je ne crains pas spécialement une offensive montvillienne, mais il vaut mieux être prêt. 

 

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- Tellinos : Faites au mieux. Je dois me préparer à la réuinion du Conseil des Archontes. Le temps de faire un bisou à ma femme.

   

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- Tellinos : Chère Aspérulia,votre puissant mari s'apprête à sauver notre monde et à recueillir la confiance de ses pairs.

- Aspérulia : Deux belles illusions exprimées dans la même phrase... Mon cher époux, vous connaissez mes intuitions et elles vous été utiles dans votre conquête du pouvoir. Je vous supplie de les entendre à nouveau si vous souhaitez le garder... 

- Tellinos : Je n'entends que les bonnes nouvelles ! Je veux bien croire en vous, mais faites donc l'effort de croire un peu en moi... pour une fois.

- Aspérulia : Vous et vos prédecesseurs avez trop réduit dans notre peuple la perception du monde qui nous entoure, au point de réduire même votre propre imagination... Qui vous dit que les Géants ne reviendront pas avec ces montvilliens pour tout détruire et nous emmener de force ? Moi, en tout cas, c'est ce que je vois...

- Tellinos : Je respecte votre intuition et votre créativité, mais tout cela n'est pas crédible... Si les Géants doivent emmener des petits hommes, ce seront les montvilliens. Ce sont eux qui nous mettent tous en danger. Et les Géants non plus ne savent rien de nous. Voulez-vous qu'ils retournent les dunes pour nous traquer ? Cela n'a pas de sens... Ah ! Le Général Koxinell !

 

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- Général Koxinell : Seigneur Tellinos, j'ai 9 compagnies sur le pied de guerre aux portes de nos camps, à l'ouest de la cité. A peu près 180 hommes. Les seuls qui soient un peu habitués à circuler hors de la ville en plein jour et sur des distances excédant 15 grands-mètres... Pensez-vous que cela suffira ?...

- Tellinos : C'est vous, le général. C'est à vous de me le dire.

- Koxinell : Dans le contexte d'infantilisation et de déresponsabilisation qui règne ici depuis quelques années, je n'ose plus émettre un avis sans m'assurer d'abord qu'il sera politiquement compatible. Nous nous sommes habitués à vos incursions dans la chaîne de commandement militaire...

- Tellinos : ...Vous avez de la chance d'être mon meilleur officier, Koxinell... Mais je ne suis pas un tyran, sinon, je ne vous enverrais pas chercher la gloire au front. 

 

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- Koxinell : Je ne sais pas si c'est la gloire que nous allons trouver, mais nous avons fait de notre mieux pour prévoir tous les scénarios possibles. Je demande que les 6 hélicoptères encore en état de marche soient eux aussi placés sous mon autorité.

- Tellinos : Ils le sont. Mais sous la mienne d'abord. Et je préfère les garder en réserve.

- Koxinell : Soit... 

- Tellinos : Et une réserve est faite pour servir au moment critique. Je ne vous laisse pas tomber. Allez !

 

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- Le serviteu r : Madame Aspérulia, vous m'avez demandé ?

- Aspérulia : Sais-tu vous comment on rejoint les portes ouest ? Celles des  casernes.

- Le serviteur : Euh... Oui, bein sûr... Evidemment !...

- Aspérulia : Qoui, "évidemment " ?... Oui, ben je suis désolé, mon grand, mais moi je ne suis jamais sortie de la cité en 27 ans de vie... Ce serait très mal vu dans la bonne société.

- Le serviteur : Finalement, c'est triste une vie de noble... Vous êtes jeune et limitée, enfermée dans une sorte de carcan de devoirs compliqués et de respectabilité toute votre vie... C'est un peu con.

- Aspérulia : Je ne te le fais pas dire ! Eh bien, tu vas me conduire là-bas. On va lui donner un bon coup de canif au carcan ! Allons-y, fidèle... Euh... C'est quoi ton nom, déjà ?

 

 

 

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-Tellinos : Ah. Chef Belledunas... Dites-moi, mon cher… Comment s’y prend-t-on avec vous pour avoir des informations fiables et immédiates ?!

-Le chef Belledunas : Je vous prie de me pardonner, Seigneur Tellinos… Les choses sont allées trop vite, trop fort et trop loin…

-Tellinos : Hâtons-nous, Belledunas. Le Conseil des Archontes se réunit dans 30 minutes.

 

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-Le chef Belledunas : Seigneur Tellinos, ce n’est pas prudent ! Les esclaves sont encore très agités. Il y a eu des affrontements toute la nuit dans les fermes d’insectes. Les plus belliqueux se sont repliés sur la centrale à essence. C’est très grave !

-Tellinos : Et vous êtes mon chef de la police. Alors, que faites-vous encore là ? Ne paniquez pas, ils vont se fatiguer, comme d’habitude, et vous pourrez les cueillir et les punir à loisir, jusqu’à la prochaine fois.

-Le chef Belledunas : La centrale, Seigneur ! C’est la première fois qu’ils s’en prennent à elle ! On me dit qu’ils ont saboté les portes étanches pour empêcher la police de les encercler, et qu’ils ont déjà fait de gros dégâts. Ils ont ouvert les vannes du réservoir 7 et l’essence se répand dans les conduites de maintenance vers les fermes. Si elle atteint les forges, nous risquons un feu incontrôlable et le palais sera directement exposé. Je vous prie de différer votre réunion…

 

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-Tellinos : C’est exclu ! Occupez-vous de régler cet inconvénient ! Le palais est protégé des risques d’incendie par un plafond de briques.

-Le chef Belledunas : S’il y a une explosion dans les souterrains qui sont au-dessus du palais , ça ne sera pas une grande protection... Ou au mieux, vous allez tous cuire comme sur une pierrade !…

 

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-Tellinos : Tout cela ne peut pas être aussi grave !  Mais il faut régler cette question tant que le danger extérieur subsiste. Soyez sans pitié, Belledunas. Tuez-les tous ! Et… Liquidez aussi les prisonniers !

-Le chef Belledunas : C'est encore moins prudent, ça… Les montvilliens se sont livrés à d'étranges activités toute la journée d'hier. Ils semblent vouloir rassembler les tribus calogiennes pour les déplacer et un engin a survolé plussiuers fois le village de surface. Ils ont sûrement les moyens de détecter leur appareil que nous retenons, malgré le camouflage que nous avons fait... Ils ont l'air plus offensifs, et ils continuent de nous envoyer des messages radio… Faut-il leur répondre ?

 

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-Tellinos : Notre réponse ne tardera pas… Ils n'oseront pas nous attaquer parce qu'ils savent rien de ce qu'il y a en face. Soyez prêt à toute éventualité dès midi, lorsque nous aurons lancé notre nouvelle assaut contre leur base…

 

 

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- Tellinos : Ô, Lumineuse Bédaoti, fanal de note obscurité souterraine, luciole bienfaitrice de notre nature hostile, tu es notre Mère à tous ! Toi que nous avons inventée... Protège-nous ! Donne aux Oyatsines courage, union et obéissance ! Eloigne le mal de ton peuple, comme nous avons depuis de nombreuses générations éloigné le peuple du mal... Donne-moi tout à l'heure la force de conviction qui va sauver notre monde et le garder en paix...

 

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- Tellinos : ...Et pour le reste, je m'en charge...

 

Un appartement du palais, où sont retenus 4 des membres de l'expédition montvillienne 

 

 

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- Lodre : C'est quoi tout ce raffût ? On est en train de se foutre sur la gueule dans le monde parfait, on dirait... 

- Simon : Une révolte d'esclaves, j'imagine... Les gens d'ici semblent habitués... En revanche, je n'aime pas cette odeur d'essence qui devient plus forte...

   

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- L'Oyatsine : Bonjour... Vous vous souvenez de moi ?

- Simon : Evidemment ! Vous le serviteur du Seigneur Myrmécias. Que se passe-t-il donc ?

- Le serviteur : Un nouveau soulèvement des esclaves calogiens, unis autour d'une revendication et qui ne sont pas contents de la qualité du dialogue social. La direction a choisi de jouer le pourrissement et cherche à les pousser à la faute pour faire déraper l'affaire sur le plan pénal. Mais cette fois, c'est beaucoup plus dur que d'habitude... Je ne suis pas là pour ça, en fait. Mon Maître l'Archonte Myrmécias veut vous aider à communiquer avec les vôtres et, éventuellement, si ça vous intéresse, à vous évader. 

    

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- Simon : C'est magnifique ! Comment ?

- Le serviteur : Il a tracé un itinéraire à travers la cité, surveillé par de nombreux hommes et femmes à lui.

Vous pourrez accéder discrètement au lieu où se trouvent votre machine volante et vos camarades. La garde est réduite au minimum : l'armée prépare une opération importante à l'extérieur.

- Madame Simon : Nous pouvons imaginer laquelle...

- Le serviteur : Nous devons partir maintenant, pendant la réunion du Conseil, à laquelle mon maître participe. Il a dit vouloir approcher certains de ces collègues pour mettre Tellinos en minorité et ouvrir les négociations avec votre peuple... 

 

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- Lodre : Les choses bougent, on dirait...

- Le pilote : Tant que nous bougeons aussi, c'est que nous sommes vivants. Pourvu que ça dure !

- Le serviteur : Cela n'est pas garanti ! Le Seigneur Tellinos a besoin de faire beaucoup de bruit et de dégâts autour de lui pour souder les oyatsines sous son autorité. Votre vie ne tient qu'à un fil d'araignée, mais celle de vos gens dans votre camp de base aussi.

- Simon : Il veut dire la base dunaire. "Nos gens" sauront se défendre... Mais il vaudrait mieux éviter d'en arriver là, si c'est encore possible...

 

 

A l'extérieur de la Cité 

 

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- Aspérulia : Général !! Non, n’y allez pas !! Ou plutôt si, allez-y, mais allons-y tous !!

 

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- Koxinell : Madame… Madame de mon cœur… Toujours cette cruelle indécision qui me perce l’âme…

- Aspérulia : Il faut que j’appelle Obellia, pour qu’elle vienne avec ses tendres petits-cousins orphelins.

- Koxinell : Madame, nous partons à la guerre, nous allons attaquer le camp des montvilliens. C'est déjà assez pénible de devoir le faire aux heures les plus torrides... Je ne peux exposer au combat votre douce personne ni celle du troupeau de lardons de votre douce amie Obellia.

 

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- Aspérulia : Croyez-moi, Koxinell ! Il faut partir ! Je suis sûre que quelque chose de terrible s’avance…

Général, je ne croyais pas vous faire cet aveu un jour, mais toutes les protéines de mon être le réclament : Je crois que… Oui, j’en suis sûre à présent… Je sais que vous êtes un homme raisonnable !

 

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- Koxinell : Madame ! On pourrait nous entendre… Vous connaissez mes sentiments et je voudrais hurler à la face du ciel contre cette injustice si cruelle de vous voir au bras du Seigneur Tellinos, qui ne vous mérite pas, et c’est comme si j’étais éventré par une  aiguille de pin ! Mais ne croyez-vous pas que nous sommes en train de brûler les étapes ? Nous n’étions même pas dans les épisodes précédents…  

- Aspérulia : « Brûler »… Oh, mon cher ami, ne prononcez pas ce mot ! Il agite un tourbillon d’images aveuglantes et de cris de souffrance dans ma tête enfiévrée ! 

- Koxinell : Mais j'ai une mission à remplir, cher trésor scintillant qui éblouit mes yeux, et je m'y dois, même si elle m'a été confiée par votre haïssable époux... Car je me dois avant tout à la survie de la Cité !

- Aspérulia : C'est justement de la survie de la Cité dont il est question ! C'est très excatement ce qui est en jeu ce matin ! Dans les minutes qui viennent, je vous l'assure !!!

 

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- Un soldat : Eh, les cocos… Hâtez-vous de conclure et on se casse d’ici fissa. Moi aussi je suis médium et le truc de la fièvre des images qui tourbillonnent, je l’ai aussi…

- Aspérulia : Ecoutez-moi ! Ecoutez-le ! Notre monde se meurt et nous n’avons déjà plus le temps ! Il faut sauver ce qui peut l’être !

- Koxinell : …Vous me jetez dans un désarroi sans bornes… Soldats, demi-tour ! Dispersez-vous dans le secteur ouest et faites sortir de la cité le plus de monde que vous pourrez !

- Un autre soldat : Tu es bien gentil, Général, mais on va d’abord chercher nos familles !

- Koxinell : Allez-y et faites au mieux ! Tous les célibataires avec moi !

- Un soldat : Moi je suis en concubinage, ça marche aussi ?

- Un soldat : Et moi j'ai mon petit copain qui travaille dans les cuisines du palais !

- Koxinell : Bon, sortent de la colonne aussi les hétérosexuels non mariés et en concubinage et les homosexuels en couple, mais tous à la condition que le ou la partenaire de vie figure dans leur dernier avis d'imposition.

- Un soldat : Moi, je suis veuf mais j'ai enfant à charge qui compte pour une demie part. J'ai le droit ?

- Un soldat : Et si je suis divorcé mais que mon ex-femme est restée ma meilleure amie, même après s'être remariée à un type qui n'est pas soldat dans une de ces compagnies ? C'est quand même ma meilleure amie !

Un soldat : Si je prétexte de retourner chercher mon ex-femme, dans quelle proportion j'aurais droit de faire semblant de la laisser crever par inadvertance, cette punaise ? Je veux dire, est-ce que sa famille peut porter plainte contre moi ? Si je sors de la colonne, ai-je dans ce cas une obligation de moyens ou de résultat ? 

- Un soldat : Et moi j'ai un crédit d'impôt de 60 % de la totalité des dons faits aux oeuvres de l'enfance oyatsine claustrophobe en détresse. Cela dit, je n'en connais aucun, de ces gosses. J'ai droit à quelque chose aussi ?

- Koxinell : Euh... La question est : As-tu quelqu'un à aller chercher en ville ? Si c'est non, tu auras moins de chance de crever quand la cité va brûler... C'est bien ça, hein ? Aspérulia ?   

 

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- Aspérulia : ...Mon amour de Koxinell...

- Koxinell : Madame !… Je vous aime ! Désormais vous êtes mienne ! Le voulez-vous ?!

- Aspérulia : Oui, Mon Général !

 

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- Les soldats : Hourra ! Hourra !

 

 

 La salle du Conseil des Archontes - 9h10

 

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- Tellinos : Messeigneurs ! Notre peuple est en alerte, tiraillé entre les ennemis de l'intérieur et ceux de l'extérieur ! Le moment est venu de nous demander ce que nous sommes prêts à faire pour assurer la pérennité de notre monde et maintenir l'idée merveilleuse de Bédaoti dans l'esprit de nos concitoyens ! 

 

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- Tellinos : Je vous l'avoue sans embarras aucun : l'attribution au Gardien des Oyats des pouvoirs spéciaux va être nécessaire pour prendre les décisions qui s'imposent ! 

 

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- Myrmécias : En réalité, les mesures ont déjà été décidées, les ordres donnés aux officiers. La mort pour les uns, la guerre contre les autres. Il veut la dictature, rien de moins... 

- Obellia : Je les ai vus, moi, ces étrangers. Ils ne paraissent pas si méchants...

- Argousio : Ne l'écoute pas, ma fille. Mon ami Myrmécias est toujours aussi médisant et rebelle. Et toujours aussi dangereusement fasciné par l'Autre monde... Va donc prendre toi-même la tête des esclaves calogiens révoltés, naïf progressiste !

- Myrmécias : Si on m'impose un choix, je préfère "prendre leur tête" tout en la laissant sur leurs épaules ! Ne vois-tu pas ce qui se passe ?

- Argousio : Et comment je le vois ! Mon fils aussi voit bien les choses. Comme il voit, par exemple, tes serviteurs dispersés dans la ville, mis en faction à attendre on ne sait quoi...

 

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- Myrmécias : Vraiment ? Voit-il aussi la pauvreté, le malheur, la détresse qui baignent les bas-fonds de la ville ? As-tu vu cela, brave Loupio ?

- Loupio : Si tu n'étais pas ami de mon père, Seigneur Myrmécias, je te les aurais déjà fait voir, les bas-fonds, du côté des prisons...

- Argousio : Prends ton mal en patience, Myrmécias. Ce n'est qu'une question de mois avant que tout s'arrange de ton point de vue.

- Myrmécias : Ce qui veut dire ?

- Argousio : Que tu vas bientôt laisser la place, naturellement, à une génération plus responsable, et que tu n'auras plus de motifs de plaintes... Ni de plaintes tout court. Aie la sagesse de patienter jusque là...

 

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- Tellinos : Ce n'est pas le moment de mollir ! Les étrangers sont à nos portes avec leur armée ! Ils vont dévaster par mépris et ignorance une civilisation multicentenaire qui leur est de loin supérieure ! 

 

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Myrmécias : Mais c'est faux ! Ils essaient de nous contacter mais nous ne répondons jamais à leurs appels ! Je sais qu'un certain Commandant Hardy est arrivé dans la région, il veut discuter avec nous. Il est furieux, mais il veux comprendre. Oui, il a amené des renforts pour défendre leur base, mais ce n'est pas une armée ! Et notre civilisation supérieure a pompé toute sa technologie chez eux !

- Argousio : Assez ! Comment peux-tu être le seul ici à connaître le contenu des messages radio ? Avec quelles sortes d'"antennes" ? 

 

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- Tellinos : Le choix est simple : Vaincre ou périr. Et pour vainctre, il faut me donner les moyens ! Je ne transigerai jamais avec la sécurité et la survie de notre peuple, et aucune force étrangère grande ou petite ne sapera toute notre oeuvre majestueuse et, je vous l'affirme, unique ! Unique ! Bédaoti est LE monde et il ne peut laisser la place à un autre ! S'il faut être forts, agressifs et violents contre nos ennemis, nous le serons ! La terreur que nous leur inspirerons sera notre arme, parce que ce sera ça ou la fin de ce monde !

 

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BANG !!!!!!!!!  

 

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"HAAAAAAAA !!!!!!!!"

 

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RE-BANG !!!!!!!!

 

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- Argousio : Loupio !! Obellia !!... Myrmécias !!

 

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- Loupio : Père ! Où êtes-vous ?!... Où avez-vous rangé votre testament ?!

 

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- Docteur Simon : Mais arrêtez de vous battre, enfin ! Vous ne croyez pas qu'il y a mieux à faire ?!

 

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  " Ceci est un appel général à tous les habitants de la Cité ! En raison d'une catastrophe incontrôlable qui suit son cours, et de la mort très probable de la totalité de notre gouvernement, nous vous invitons à vous rapprocher des sorties les plus proches... "

 

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" ...Et de faire la seule chose raisonnable qui rest à faire  : FOUTEZ LE CAMP !!! "

 

 

 

 

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- Un soldat : Bon... ça fait combien de temps, là ?...

 

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- Lodre : ...Bon d'accord, si vous voulez. Ces gens-là n'étaient peut-être pas très accueillants, mais ils n'ont pas mérité ce qui leur arrive ! Nous avons un devoir d'assistance envers eux...

- Un officier : Mais, qu'est-ce que ?... Halte !! Les prisonniers étrangers s'évadent !!

 

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- L'officier : Où croyez-vous donc aller ?! Ramenez-les dans la Cité !!

- Le serviteur de Myrmécias : Il n'y a plus de Cité ! Une catastrophe vient d'avoir lieu, la ville et le peuple se meurent et vous restez là sans nous aider !

- L'officier : Que dis-tu là ?... 

 

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- Simon : Il dit vrai. Le feu est en train de tout détruire. Nous pouvons vous aider, mais il va falloir cesser de nous regarder comme des ennemis.

- Aspérulia : Le feu !! Oh, non !!

- Koxinell : Vous l'aviez prédit, Chérie... Mais qui êtes-vous donc, Etrangers ? Vous prétendez nous sauver alors que vous vouliez nous détruire !

- Simon : Oubliez tout ce qu'on vous a appris ! Ne pensez qu'à l'urgence de la situation et ayez confiance ! Nous pouvons faire venir ici des dizaines de sauveteurs, de médecins, d'infirmiers... 

- Un soldat : Général, il y a de la fumée qui sort des puits d'aération !

- Koxinell : Camarades ! Courez tous vers la ville ! Portez secours à notre peuple !

 

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- Koxinell : Qu'est ceci ?!

- Hardy : Que personne ne fasse de geste inconsidéré ! Nous sommes peu nombreux mais pas contents et bien armés !

- Simon : Hardy ! Ne tirez pas !

 

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- Koxinell : Etes-vous venus donner le coup de grâce ?

- Hardy : Nous sommes venus libérer nos amis et leur appareil. Je veux que vous en donniez l'ordre !

- Simon : Hardy, tout fout le camp ! Un gros incendie s'est déclaré dans la cité souterraine et le sable est en train d'ensevelir des milliers de personnes. Intervenez ! Nous devons le faire !

- Hardy : Je vois... Sachez que nous serons plus efficaces dans quelques minutes : les Grands arrivent pour ouvrir et vider cette ville...

- Koxinell  : Les "Grands" ?!... Mais cest horrible ! Il ne faut pas !

- Simon : Tranquillisez-vous... Nos Géants sont la meilleure aide que vous puissiez espérer... 

- Koxinell : Mais alors... Notre monde est fini, c'est ça que ça veut dire...

- Simon : Votre monde était une illusion et vous le savez. Il est temps de CAHNGER le monde...   

 

 

A bord du Sasgarion - Zone de lancement 3 - 18h30

 

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- Kovnic : Commandant, Docteur, heureux de vous voir revenir sains et saufs...

- Hardy : Merci. Les choses ont pris un tour dramatique, mais on voit peut-être enfin le bout de cette histoire... Où en êtes-vous ?

- Kovnic : J'ai pu faire un premier diagnostic de l'état de la base dunaire mobile. Elle a subi d'importants dégâts durant sa mission, aussi bien dans la structure que dans la mécanique et les nanocircuits. Comme nous sommes très sollicités par ailleurs, nous en aurons pour plusieurs semaines de travail. Et remplacer Monsieur Wilfrid n'est pas une mince affaire...

- Hardy : Prenez le tout temps dont vous avez besoin, et la base mobile restera dans son hangar le temps qu'il faudra. Il n'est plus nécessaire de travailler dans l'urgence et, de toute façon, il n'y aura pas de mission d'exploration avant 2 mois. Notre priorité est l'installation sur le site Arrochelle. 

 

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- Kovnic : C'est donc vrai, alors... Nous allons nous fixer dans la région... Pendant votre absence, l'Amiral s'est fendu d'un nouveau discours très joli pour nous annoncer la décision.  

- Hardy : Et dire que j'ai manqué ça... Je vous verrai plus tard pour faire un point sur le parc des Geckos. Bon courage, Kovnic, vous faites du bon boulot.

 

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 - Kovnic : Eh ben les gars, c'est pas encore maintenant les vacances !

 

 

Section médicale, unité d'urgence de la zone 3

   

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- Myrmécias : Oh ! Mes amis ! Vous êtes là !

- Docteur Simon : Nous avons été bien surpris d'apprendre que vous étiez en vie et soigné à bord du Sasgarion.

- Myrmécias : Oui, je m'en suis sorti. Pas en m'évadant, comme à Canarleurre durant l'hiver 2003 - Au fait, je vous ai dit que j'étais le roi de l'évasion ? - mais grâce au fils et à la fille de mon ami Argousio... Nous sommes bien peu nombreux parmi les occupants du palais à avoir eu cette chance...

- Simon : Ces personnes, Loupio et Obellia, sont restées dans la cité pour participer à la recherche de survivants.

- Myrmécias : Quelle horreur... Nous avons détruit notre monde en voulant le sauver...

- Docteur Simon : Mais vous verrez votre nouveau monde, Myrmécias... 

 

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- Myrmécias : Oui, c'est une bonne chose... Savez-vous où vos Géants vont nous emmener ? Notre peuple reste nombreux, vous le savez...

- Simon : C'est encore trop tôt pour le savoir. A mon avis, il y a 2 choix possibles : Le Cantal, sur les hauteurs près d'Aurillac, ou la Bretagne, dans la forêt de Brocéliande... Dans les 2 cas, c'en est fini du sable...

- Docteur Simon : La veuve de Tellinos, Dame Aspérulia, a formé un gouvernement provisoire, en association avec un général, Koxis... Koxinell...

- Simon : Oui, quand nous les avons vus ce matin, ils semblaient très associés !

- Myrmécias : Ha ! Ha ! Ha ! Ha ! "En association" ! Je ne suis pas du tout étonné ! Dommage qu'il ait fallu ça... Ce sont des gens bien. Ils sauront conduire les Oyatsines avec plus de sagesse et de justice, et leur réapprendre ce qu'est la vie sur Terre.

 

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- Docteur Simon : Vous serez le bienvenu ici, et sur notre nouveau site d'installation, vous et vos proches, qui nous ont aidés et qui le voudront bien. Ce sera plus calme...

- Myrmécias : Je me sens en pleine forme, intérieurement du moins. Puisse Bédaoti, notre Mère à tous, me prêter assez de vie pour voir les choses passionnantes qui vont arriver. J'apprécie votre offre et vous en remercie. Mais si je ne suis pas encore assez vaniteux pour croire que les Oyatsines ont besoin de moi, je sais au moins une chose : moi, j'ai besoin d'eux. Je partirai donc aussi... Après, bien sûr, que vous m'ayez fait visiter votre merveilleux vaisseau !... Si mon état le permet

- Simon (en montrant sa femme) : Demandez à votre médecin.  

 

 

Poste principal – 20h50

 

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- Docteur Losleer : …Nous avons le rapport final de l’opération conjointe sur… Bédaoti. L’incendie est resté contenu dans le sous-sol et ses effets n’ont pas été visibles de loin. Le sable, en s’infiltrant dans les cavités, l’a étouffé assez rapidement, mais des centaines des personnes ont dû être étouffées aussi, ou asphyxiées par les gaz, ou encore  brûlées par la combustion de l’oxygène…

 

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- Hardy : Les détails ne sont pas nécessaires !

- Docteur Losleer : Nous n’avons aucune nouvelle du gouvernement et des Archontes, qui se trouvaient rassemblés dans une zone directement impactée par la catastrophe. L’armée oyatsine entreprend des recherches sur place, il y a sûrement encore de nombreuses personnes à trouver dans les ruines et les parties les plus profondes de la cité… L’évacuation a été un succès. 362 calogiens ont été regroupés et pris en charge par notre hébergeur de Groffliers. Il serait souhaitable, selon les autres membres du Comité, que ces gens restent avec nous dans notre prochaine installation… Il y a assez de place pour leur donner un territoire dans lequel ils pourront se réhabituer à un autre mode de vie…

 

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- Hardy : C’est une bonne idée, oui. Il doit en rester d’autres, non ?

- Chardonville : Des messages écrits ont déjà été laissés dans tous les lieux par lesquels ils transitent habituellement. La base dunaire a également ramassé ce matin les 42 hommes du Colonel Fresnize, qui étaient un peu… déphasés. Ils étaient ivres morts et chantaient « on a gagné, on a gagné »… Par chance, nous les avons trouvés avant les calogiens… Quant aux oyatsines, ils sont près de 10 000 d’après le dernier décompte. Ils sont déjà à Stella. Les recherches vont se poursuivre tout autour de la cité. Nous avons également admis à bord du Sasgarion 53 blessés, pour lesquels toutes les équipes de Madame Losleer sont mobilisées.  

 

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- Hardy : C’est parfait. Une estimation du nombre des victimes ?...

- Chardonville : Bien… Si on retire les évacués et les 1 700 oyatsines militaires et civils affectés aux recherches… Il y aurait à cette heure près de 3 000 personnes encore portées disparues… C’est assez difficile à évaluer en raison de la confusion qui régnait dans la cité ces dernières années : l’absence de tout recensement effectué depuis l’abandon des autres villes, le cloisonnement entre les classes sociales, et ne parlons pas des esclaves calogiens, dont personne ne sait combien ils étaient exactement avant ce désastre…

 

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- Hardy : …C’est horrible… Il ne faut pas lâcher… Si besoin est, nous laisserons des équipes de secours sur place en renfort pendant notre installation… Comment ça se présente de ce côté-là ?

- Chardonville : Oh ! Les études préliminaires et les prospectives sur le site de Groffliers sont excellentes ! Je vous ai préparé un condensé et quelques diagrammes…

 

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- Hardy : Merci… Euhmmm… Nous verrons ça demain… Je vous remercie… Tous… Je vous souhaite une bonne nuit…

- Chardonville : …Mais… J’avais des diagrammes à vous  projeter, là, sur le grand écran…

- Hardy : C’est gentil tout plein. J’adore vos diagrammes. Mais j’ai besoin de… De me retirer. Monsieur Gytring, quoi qu’il arrive cette nuit, vous prenez le commandement. Bonsoir. A demain.

 

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- Chardonville : Bon... Je ne serai pas étonné qu'il demande un congé... Ce serait une bonne idée, d'ailleurs. 

 

 

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- Professeur Décalon : Remettons-nous au travail. Nous aussi, nous avons un nouveau monde à construire. Une termitière, comme dirait l'Amiral... Quand prévoyez-vous notre départ de cette chambre du Voltaire ?

- Gytring : Le décollage est prévu pour le 8 juillet. Essayons de profiter d'ici là de quelques bons moments. Ils peuvent nous passer si vote sous le nez !... Pour ce qui est des opérations de sauvetage, elles sont prévues pour durer toute la semaine. L'avantage du site Arrochelle, c'est qu'il est encore plus proche de la baie. Ainsi, nous pourrons mieux continuer nos observations dans le futur.

- Chardonville : Parfait. Quelqu'un veut dire le mot de la fin ?... Mmmm ?... Non... Je vois. Nous sommes tous bien fatigués, on dirait !

 

 

 

Oui, les aventuriers du Sasgarion ont bien mérité un peu de repos, mais pas  tout de suite. Il reste encore un épisode avant de conclure cette première saison de notre série-diaporama de science-fiction miniature. Et dans le bar du Voltaire, le barman assiste à l'arrivée, pour une nouvelle fois, des membres du réseau des Grands Protecteurs, qui ont entre leurs mains une foule de petits destins méconnus. Il reste encore de grandes décisions à prendre et qui sait si les problèmes ne font pas QUE commencer ?...

 

 

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 Il faut préciser que le barman dispose, caché sous le plan de travail et à côté du lave-vaisselle, d'un bouton d'alerte directement relié au Poste principal du Sasgarion. Il doit l'actionner et faire son rapport au Commandant Hardy dès qu'il entend un client parler, avec surexcitation, d'une étrange découverte dans le sable, en dehors des canettes de coca et des mâchoires humaines non datées...  Du genre un Grand qui aurait trouvé ou capturé des petits hommes...

Le cas ne s'est encore jamais présenté.

 

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  A SUIVRE...

 

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25 juillet 2011 1 25 /07 /juillet /2011 09:54

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Résumé de l’épisode précédent : L’expédition montvillienne dans la Baie d’Authie a mal tourné. Le Professeur Lodre a exigé de la production que l’on revoit son contrat à la hausse, en mettant le meilleur avocat du Sasgarion sur le coup. Une grève des techniciens de la zone de lancement 2 retarde les réparations et je suis en mesure, avec 4 semaines d’avance, puisque nous sommes le 27 juin, de vous annoncer le décès d’Amy Winehouse.

Et la base dunaire mobile a été attaquée par les mystérieux habitants de la baie, surnommés les Crépusculaires… Les responsables de la mission commencent sérieusement, après 2 semaines de galère, à ressentir une profonde lassitude… 

 

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Lundi 27 juin - A bord du Sasgarion – 7h30

 

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- Voix féminine : « Tnit-tnit » ! Bonjour, Commandant Hardy. Je vous informe qu’il est 7h30 et vous rappelle que vous prenez votre service maintenant.

- Hardy : Mmmmmmnooon…

 

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- La voix : Quoi, non ?

- Hardy : Mmmmm… Laissez-moi tranquille, Mademoiselle… Je ne vais pas travailler ce matin… Je veux pas…

 

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- La voix : …Comment ça, vous ne voulez pas ?...

- Hardy : Nooon ! Je sens que ça va encore être une journée de merdre, alors je reste couché. On va la laisser passer celle-là…

- La voix : Aaah, mais ce n’est pas possible. Je vous rappelle que vous pren…

- Hardy : Oooooh, ça va bien…

 

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- La voix : Et pourquoi une journée de merde, d’abord ? Qu’est-ce que vous en savez ?

- Hardy : Hhh-hhhhhh…. Je sais que depuis 2 semaines, nous n’avons QUE des journées de merde. Y a pas de raison que celle-là soit tellement différente… Après ce qui s’est passé hier.

- La voix : Ah ! Oui, vous voulez parler de la disparition de l’expédition du Professeur Simon et de Gecko 4, du bombardement sur la base dunaire et des 3 morts de plus ! Qu’est-ce qui peut être pire ?!

 

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- Hardy : …?... Quatre morts de plus…

- La voix : Oui, ben c’est ce qui arrivera si vous ne vous levez pas tout de suite pour reprendre les choses en main et prendre les décisions dont notre survie dépend !

- Hardy : Je ne veux pas ! Je ne PEUX pas !

- La voix : Rhâââ !! Mais vous allez arrêter de faire l’enfant, oui ? C’est quoi ce petit caprice ? Vous voulez que je vienne vous tirer du lit, hein, bon sang de bon sang, c’est ça que vous voulez ?

 

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- Hardy : Mais… Mais enfin qui êtes-vous ?

- La voix : Pfff ! Si c’est pas malheureux… Commandant, vous avez un double appel.

- Voix du Professeur Chardonville : Hardy ? Je vous cherchais au Poste principal, mais vous n’y êtes pas…

- Hardy : Vous allez me lâcher, oui…

- Chardonville : L’Amiral Enondradel convoque une réunion du Comité à 8h00. La situation est grave…

- Hardy : Vous croyez que je ne le sais pas ? Pourquoi je resterais couché, sinon ?...

- La voix féminine : Il refuse de se lever ! Enfin, c’est incroyable !

- Chardonville : Un léger coup de mou, ce sont des choses qui arrivent…

- La voix : Commandant, vous avez un triple appel.

 

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- Une voix masculine : Ici la Section technique, Ingénieur Pasglann Je voulais vous joindre au Poste principal, mais v…

- Hardy : Oui, ben j’y suis pas, désolé…

- La voix féminine : Ouiiii, soit disant que le Commandant a un léger coup de mou… Il s’écoute trop, oui ! Il refuse de quitter sa couchette !

- Hardy : Oui, ma couchette elle est sacrée, et j’aimerais qu’on m’y foute la paix ! Est-ce que je vérifie si vous y êtes, vous tous, dans votre couchette, pour vous rappeler à quelle heure vous allez au turbin ?

- Chardonville : Oh, moi, je découche souvent ces jours-ci…

- La voix féminine : Oui, ça c’est vrai. Très souvent. Je le vois bien quand c’est moi qui annonce le réveil. Bon, ben voilà, il a léger coup de mou… Alors on fait quoi ? Hein ?

  

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- Pasglann : Quel coup de mou ? A mon avis, c’est plus grave que ça. Et je comprends son désarroi : il est notre responsable et nous devons le soutenir moralement dans une période où il a le sentiment d’avoir tout raté.

- Hardy : …Je ne trouve pas ce genre de soutien très efficace ! Maintenant, je vous coupe, du balai ! « Tnit » !

 

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« Tnit-tnit » !

- Hardy : La porte, maintenant !...

 

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- Hardy : …Madame Ludnarwera… Bonjour.

- Madame Ludnarwera : Euh, je vous croyais en conférence chez vous… J’entendais des voix…

- Hardy : Vraiment ? Je ne peux rien pour vous.

- Madame Ludnarwera : Je vais chez l’Amiral, qui convoque…

- Hardy : Oui, je suis au courant. Je vous accompagne.

 

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- Madame Ludnarwera : Est-ce que vous vous sentez bien ?

- Hardy : …Non… Tout va mal depuis quelques temps, nous sommes au bord de la catastrophe. Au moins, la base dunaire n’a pas connu de nouvelle attaque cette nuit… Il est clair que les menaces de ces gens n’étaient pas de l’esbroufe et qu’ils sont prêts à tout. Ils sont allés trop loin, et nous serons obligés d’y aller aussi.

- Madame Ludnarwera : Notre priorité est maintenant de ramener en vie l’expédition. Quelle marge de manœuvre avons-nous ? Nous n’allons pas lancer une opération militaire, quand même ?

 

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- Hardy : La solution viendra des Grands. Il faut les faire intervenir sur le terrain, il n’y a pas d’autre choix.

- Madame Ludnarwera : Cela leur est interdit.

  

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- Hardy : Sauf si l’urgence d’une évacuation massive est flagrante, que ces Crépusculaires le veuillent bien ou non ! Imaginez que des Grands soient venus se promener sur le site où ils ont bombardé la base… Jusqu’où a-t-on entendu la déflagration des bombes, même si pour les Grands c’était l’équivalent de pétards du 14 juillet ? C’est de la pure inconscience ! Nous allons envoyer des renforts à Frankel, mais en mission de défense, pas pour attaquer. Le temps de lancer une tentative de négociation, tout en préparant le retour de la base dunaire dès que les Grands seront prêts à entrer en scène.

- Madame Ludnarwera : Il y a eu des discussions diplomatiques cette nuit, avec les Grands. L’Amiral a peut-être des choses à nous dire qui vont dans votre sens…

  

 

La cité souterraine des Oyatsines – Planète Bédaoti – 9h00

 

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- Le vieil homme  : Bonjour, amis Montvilliens. Avez-vous bien dormi ? Mon nom est Myrmécias, et je fais partie du Conseil des Archontes. Le Conseil m’a désigné pour vous endoctriner et vous convaincre, puisque votre séjour chez les Oyatsines est définitif, que vous allez vous plaire ici… Je vous le dis tout de suite, ils ont fait un mauvais choix.

- Simon : Pourquoi ?

- Myrmécias : Parce que je suis de ceux qui fondent très peu d’espoirs sur l’avenir de notre société dans ce pays. Je me suis souvent accroché à ce sujet avec notre Gardien en titre, Tellinos. Votre arrivée dans notre monde de l’illusion m’intéresse et j’y vois la sortie de cette impasse dans laquelle nous nous trouvons.

- Simon : Au moins, vous êtes franc… Mais le mal est fait. Notre base a été attaquée !

 

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- Myrmécias : Oui, et nous avons capté des émissions radio assez pessimistes. Il y a eu des victimes, et je regrette profondément ce radicalisme dans notre attitude…

- Professeur Lodre : Pourtant, c’est vous qu’on envoie pour nous endoctriner… Ce n’est pas logique, si on écoute votre discours.

- Myrmécias : Pour Tellinos, Argousio et d’autres, ça doit l’être un peu… Je suis le plus vieil habitant de la cité, on ne m’a donné aucune escorte, je n’ai pour compagnie qu’un de mes plus proches serviteurs, alors ils doivent se dire qu’un accès de colère de votre part provoquerait facilement ma regrettable disparition. A ce propos, j’espère que vous n’avez pas l’intention de me tuer. En dehors du fait que ce serait indirectement un acte politique auquel je ne souscris pas, il me reste encore quelques mois, sinon quelques années, de vie et je voudrais les vivre intensément. 

  

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- Simon : Le meurtre d’un Archonte serait une bonne raison de poursuivre et d’aggraver les hostilités, en effet. Je crois que nous ferons de notre mieux pour écarter cette option.   

- Myrmécias : Parfait. Promenons-nous un peu par ici… Comme on vous l’a dit, notre cité est entièrement souterraine. Ses ramifications occupent en gros l’équivalent de la surface d’un court de tennis des Géants.

- Madame Simon : Un quoi ?

- Myrmécias : Disons que c’est très grand. Notre fourmilière s’étend sous les pins et la végétation qui fixe le sable. Il y a parfois des effondrements ou des infiltrations, mais rien de dramatique depuis longtemps, depuis que les autres cités et villages ont été évacués pour rassembler la population ici : nous pouvons mieux surveiller et entretenir la ville, mais la plupart de nos gens vivent dans des conditions sanitaires difficiles. Et la chaleur de ces jours-ci est autant pénible dans le sol qu’au dehors. Vous savez sans doute que l’accès à la surface pendant quelques heures est « rationné », soumis à autorisations ? Ce n’est plus tenable. Notre peuple supporte ça stoïquement, à cause de la peur que lui inspire le monde extérieur. Mais les 400 esclaves calogiens actuellement en vie se révoltent souvent.  Accompagnez-moi, marchons un peu...

 

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- Madame Simon : 400… Ils sont presque aussi nombreux que ceux qui vivent dehors, en liberté…

- Myrmécias : La plupart sont nés ici, mais ils rêvent tous d’évasion, ce qui est bien normal. Ce que je le trouve moins, normal, c’est qu’on les fasse encore travailler dans des secteurs très sensibles, comme la centrale à essence… Il faut dire que nos Oyatsines sont assez fiers et délicats, ils ne supportent pas les vapeurs d’essence. L’avantage, c’est que ces vapeurs, habilement diffusées dans les secteurs périphériques inhabités, font fuir aussi les insectes et les rongeurs… Voyez-vous, il est clair dans l’esprit de certains d’entre nous, même ceux qui ignorent la réalité du monde qui nous entoure, que nous sommes arrivés au bout de quelque chose. C’est le déclin. Et la chute et proche. Nous le sentons.

- Simon : Les Grands Protecteurs berckois ne vous connaissaient pas. Ils peuvent vous aider, vous déplacer dans une zone plus sûre, votre peuple tout comme les calogiens.

- Myrmécias : Alors il faut que vous nous aidiez, que vous intercédiez auprès d’eux. Ce conflit est absurde et j’espère que vos chefs auront la sagesse de voir au-delà quand ils connaîtront la taille de l’enjeu.

- Simon : Pour évacuer tout le monde, les Grands devront intervenir directement, ici.

 

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- Madame Simon : Où sommes-nous ? C’est immense !

- Myrmécias : La cité est née dans ces ruines, qui sont les fondations d’une cabane occupée autrefois par des pêcheurs Géants. Ici, ils avaient monté des murs en planches et en briques, coiffés de la coque renversée d’une grande barque. C’est ce qu’on appelait une « Caloge », ce qui a donné le premier nom de notre ruche de petits hommes et même, le nom des tribus qui ont choisi par la suite de vivre à l’extérieur. Le sable a tout recouvert, la forêt de pins a été plantée au dessus, mais ces structures ont laissé d’immenses volumes souterrains. C’est la partie la plus profonde de la cité. Le palais des Archontes, où vous étiez hier soir, est là haut. Les logements nobles aussi, de même que les fermes d’insectes et la centrale, un peu plus loin. Le fond est occupé par les usines et… Les pauvres.

 

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- Lodre : Il n’y a rien de nouveau sous le soleil, mais sous le sable non plus.

- Myrmécias : C’est l’évacuation générale, décidée il y a 6 ans, qui a détérioré nos conditions de vie. Comme d’habitude, la sécurité a primé sur toute autre considération… Et notre monde souffre de ce repli total qui fait passer la survie de la communauté avant la vraie vie des gens. Je pense que ça ne peut plus durer. Aidez-nous…

 

 

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- Myrmécias : J’ai bien connu vos colonies de Sablonie, au nord de Berck… J’y avais été envoyé en 2002 comme observateur, avec quelques compagnons, à ma demande dois-je préciser… A cette époque, l’empire des colons hédoniens était en guerre contre les casteignans et les howlaks. Les hédoniens se battaient sur plusieurs fronts et leurs adversaires reculaient. A Canarleurre et dans le désert des Nudes, le vice-Empereur Merlimont utilisait les services des tribus mercenaires éléboranaises…

 

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…Et c’est là que j’ai connu un jeune chef prometteur, Réginar, avant qu’il fédère ces tribus et devienne lui aussi Empereur… Nous étions à ses côtés comme diplomates mercenaires, un concept que j’avais inventé…

 

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Je m’étais beaucoup attaché à ce jeune guerrier, intrépide, fabuleux organisateur, tacticien et stratège, et en même temps nourri par une grande idée nationale pour donner de la force, de la fierté et de l’indépendance à l’Eléborance, cantonnée dans des régions marécageuses autour du lac. Un génie, une sorte de mini-Napoléon, ce Réginar… Ambitieux, certes, un brin mégalo et colérique, mais pourtant d'un raffinement et d'une timidité surprenants.

 

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Il avait pris et occupé Canarleurre pendant 2 mois, mais l’arrivée des montviliens sur le front sud, fin octobre, avait changé le cours de la guerre. Au nord, les Howlaks avaient aussi, enfin, remporté une grande victoire le 24… Réginar comprit que le plan hédonien tombait à l’eau et que les renforts n’arriveraient jamais.

 

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Il décida d’évacuer ses derniers soldats sur un bateau et brûla les autres dans le port, le soir du 2 novembre. Mais dans la nuit, un bateau montvillien nous intercepta et nous revînmes à Canarleurre en tant que prisonniers…

 

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- Simon : Et 2 jours plus tard, les hédoniens ont capitulé…

- Myrmécias : J'ai assisté à tout cela... Ce fut une belle aventure. Nous avons été récupérés par notre Géant, Monsieur Gilbert, dans les dunes, au printemps 2003. Mon rapport ne fit guère plaisir au Seigneur Tellinos et au Conseil, comme vous pouvez l’imaginer… Mon intérêt pour vos nations et vos péripéties fut considéré comme malsain et dangereux, c’est de là que date notre brouille. Puis les colons sont tous partis et Réginar a pu réaliser son projet de société mais pas ici, en Savoie, dans les Terres Protégées d’Aiguebelette.

     

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J’ai appris qu’il avait réussi à transformer l’Eléborance, à dominer les nations les plus belliqueuses et même à se faire des amis… Jusqu’à sa défaite finale en 2008 et son exil en Orchide… L’Eléborance est de nouveau divisée : une république, un royaume d’Onagrie, une fédération lacustrienne, un protectorat howlak… Mais il rebondira, j’en suis sûr !

- Madame Simon : Vous semblez très attiré par notre monde. Il n’est pas parfait, loin de là, mais il peut vous offrir des possibilités nouvelles. Il faut juste préparer le terrain et les esprits sans faire peur…

- Myrmécias : C’est bien mon intention. Demain matin, Tellinos réunit le Conseil des Archontes et des généraux, toutes les personnes dépositaires du secret de la réalité de Bédaoti. Il faut que de grandes et graves décisions sortent de cette réunion…

 

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- Simon : Vous pouvez nous aider aussi, de manière directe, Seigneur Myrmécias : Permettez-nous de communiquer avec notre base !

- Myrmécias : ...Ce serait de la haure trahison... Faut-il que j'aie vraiment confiance en vous pour oser imaginer faire cela... Eh bien... Votre appareil et le reste de votre équipe sont gardés sous le village abandonné, près de la station radio et de l'entrée que vous avez trouvés... Soit... Si c'est pour notre bien. Attendez de mes nouvelles demain matin. Et soyez sages. Ne tentez rien d'ici là.

- Simon : Merci. Vous avez toute notre gratitude. 

- Myrmécias : J'espère seulement que mon peuple aura la même gratitude quand nous aurons détruit son monde pour lui montrer le vrai... 

 

A bord du Sasgarion - Salle de conférence de l’Amral Enondradel

 

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Amiral Enondradel : Le Commandant  Frankel m’a rappelé il y a 15 minutes. Il a préféré abandonner ses postes avancés, d’autant plus qu’ils sont presque tous en plein soleil et que ça va être intenable dans la journée, plus pour des raisons physiologiques que militaires… Il a également fait décoller Gecko 11 pour ramener à bord les 6 blessés de l’attaque d’hier. Aucun autre mouvement de l’ennemi n’a pu être observé depuis. Et personne ne répond à nos appels radio réguliers.

Commissaire Hampföld : Frankel estime qu’il doit néanmoins rester sur place, tant que qu’aucune preuve de vie de l’expédition ne nous sera pas parvenue. Et il demande des renforts.

 

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- Professeur Greboren : C’est risqué, non ?

- Hardy : Frankel est encore le meilleur juge de sa situation sur place. Il doit penser aussi au fait que l’attaque aérienne a occasionné des pertes chez l’ennemi…

- Enondradel : Un seul hélicoptère sur 5…

- Hardy : …C’est suffisant pour montrer que la base dunaire est en capacité de se défendre efficacement, à présent que l’effet de surprise ne joue plus. Leur attaque était un moyen de pression. Mais si nous ne bougeons pas, ils seront bien obligés de nous contacter de nouveau, au moins pour évoquer le sort des époux Simon et de leur équipe...

- Chardonville : Oui, l’essentiel est d’arriver à renouer le dialogue.

- Enondradel : Pour ce que ça a servi jusque là…

 

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- Hardy : Notre approche n’était peut-être pas la bonne. Nous n’avons parlé que de nous, alors qu’il aurait fallu mettre les Grands Protecteurs dans la balance. L’attitude des Crépusculaires montre qu’ils sont dangereux autant pour nous que pour eux-mêmes, pour l’ensemble des mondes miniatures et la discrétion qu’implique leur survie. C’est un cas où les Grands ont toute compétence pour intervenir…

- Chardonville : Hardy a raison : En voulant se protéger, ces gens se sont exposés inconsidérément. Cela démontre que leur société n’est pas en mesure de gérer seule sa survie dans un milieu qui n’est plus sécurisé. Il y a quelque chose qui cloche dans leur organisation politique…

- Greboren : Ne jugeons pas trop vite… Sommes-nous d’ailleurs en qualité de le faire ?

- Hardy : Oui, depuis que nous sommes attaqués malgré nos annonces préliminaires de paix ! Depuis que 14 des nôtres sont retenus prisonniers, ou déjà morts peut-être, en plus de ceux que nous avons déjà perdus…

- Hampföld : Donc… C’est votre conclusion… Faire entrer les Grands dans la danse… Amiral ?...

- Enondradel : Oui… Ils sont décidément au centre de toutes les discussions, en ce moment… Vous le savez tous, un Grand du réseau reçoit aujourd’hui les montvilliens évacués avec le général Diride. Ils sont arrivés en voiture à Stella… J’ai bien sûr émis une protestation au sujet de cette arrivée dans la région, en raison du fait que le Sasgarion a été victime, très récemment, d’une tentative de prise de contrôle à distance par le général. On m’a garanti que les 750 nouveaux venus, dont 330 soldats de l’armée régulière, seront installés le plus loin possible d’ici, sans moyens personnels de nous atteindre, c'est-à-dire pas d’engins volants… Le fait est que pour eux, c’est la fin du voyage. Et il se pourrait bien que pour nous aussi…

Je comprends votre étonnement à tous… Monsieur le Commissaire ?...

 

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- Hampföld : Les nombreux et tristes événements actuels, nos graves pertes humaines et matérielles, nous renvoient à notre propre fragilité. Nous pouvons faire ce constat nous-mêmes, mais il est fait également par les Grands… Ce conflit imprévu dans la Baie d’Authie, avec une civilisation dont tout le monde ignorait tout, les inquiète. Notre mission commence à présenter trop de risques. Il est sans doute temps de penser concrètement à notre avenir, je dirais… Par la force des choses.

- Chardonville : Nous n’irons donc pas explorer la Normandie ?...

- Enondradel : Pas de cette façon, pas avec le Sasgarion. Voilà ce qui nous est proposé : Une famille de Grands met à notre disposition un agréable jardin et une remise prolongée par une véranda. C’est ici, à Groffliers, au lieu-dit "L'Arrochelle". Une centaine de colons casteignans y vivent déjà, depuis des années. C’est une région très calme, discrète et en même temps très proche de Berck ou de la Baie d’Authie. On peut facilement les rejoindre avec un simple Gecko.

- Madame Nedelkynn : C’était fatal. A force de venir ici et de passer pour des indigènes, il fallait bien qu’on s’y installe. Le Sasgarion étant lui-même une ville parfaitement autonome, nous avons déjà tout ce qu’il faut pour démarrer une vraie colonisation, comme c’était prévu. Et ces casteignans sont des agriculteurs, nous aurons besoin de leur savoir-faire.

 

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- Chardonville : Ce sera donc ici…

- Enondradel : Le Commissaire et moi-même rencontrons à nouveau la délégation des Grands cette nuit, dans le restaurant du Voltaire, après la fermeture. Madame Ludnarwera viendra pour évoquer l’aspect logistique et le Commandant Hardy pour les questions de sécurité. Il faut que le Comité soit unanimement d’accord, avant que l’annonce soit faite à tout le personnel civil et militaire… Je vous laisse réfléchir quelques minutes, le temps de prendre à part le Commandant dans mon bureau… Hardy ?...

- Hardy : Je vous suis.

 

 

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- Enondradel : …Voilà la situation… Vous l’avez compris, les Grands ne nous laissent pas le choix.

- Hardy : Et ils ont bien raison. Nos imprudences risquent de leur donner une notoriété dont ils se passent très bien… Même faisant partie du Comité, je suis toujours un peu surpris d’être mis au courant des grandes choses avant tous les autres officiers plus gradés que moi…

- Enondradel : Vos fonctions sont lourdes et particulières… Elles vous pèsent souvent, surtout en ce moment, mais vous les assumez avec une efficacité inégalée dans le reste du corps des officiers. Vous avez bien le droit, de temps en temps, à un léger coup de mou, bien sûr…

 

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- Hardy : Pardon !?...

- Enondradel : Oui, je me suis laissé dire que ce matin, disons… Bref, tout cela n’est pas bien grave…

- Hardy : …Je n’y crois pas !.... Chardonville a cafté ?

- Enondradel : Je ne vois pas qui mieux que vous pourrait assurer la sécurité du Sasgarion. La mésaventure dramatique de Monsieur Wilfrid nous rappelle que nous avons un devoir de confiance et de sérénité entre nous, et une obligation de nous ménager mutuellement, parce que nos forces morales et physiques ne sont pas illimitées…

- Hardy : Vous essayez de me demander quelque chose ?

- Enondradel : Oui. De vous rendre immédiatement sur la base dunaire pour tenter de parler avec les Crépusculaires, ou quelque soit leur vrai nom, les localiser, obtenir la libération des nôtres, faire le lien avec les Grands… Qui arriveront dans la Baie d’Authie demain matin, mardi. Il serait bon que tout soit réglé avant la fin de l’après-midi… La chaleur va atteindre un pic, mais le temps est annoncé orageux en fin de journée… Si une évacuation massive a lieu demain, il faut qu’elle soit terminée avant la pluie, c’est mieux…

 

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 - Hardy : Comment les Grands vont-ils procéder ? Il y a sûrement des milliers de personnes, là-bas…

- Enondradel : Comme la marée sera haute, ils vont venir en bateau depuis Etaples. Avec des glacières, c’est très pratique. Vous les guiderez sur la zone où doit se trouver la cité principale qui doit être enfouie dans le sable, ils la dégageront sans demander l’avis de personne et ils ordonneront aux gens de monter dans ces… Véhicules. Ils en ramasseront autant que possible, quitte à revenir plus tard… Frankel s’occupera dès ce matin de rassembler les tribus calogiennes autour de la base dunaire. Les Grands vous emporteront aussi, en raison des vents forts qui risquent de se lever ce soir. Alors ?

- Hardy : J’accepte la mission. Je pars à 9h00 précises à bord de Gecko 8. Il est armé…      

- Enondradel : Bien… Bonne chance, mon ami. 

 

 

9h30 – Quelque part dans les dunes, revoilà le Colonel Fresnize… Mais que fait-il là ?...

 

 

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- Colonel Fresnize : Messieurs, cette chaleur est oppressante, mais nous ne devons pas nous endormir ! Si nos éclaireurs sont moins cons qu’ils en ont l’air, nous avons bien devant nous une bande de guerriers hostiles…

 

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…Et en effet, ils se cachent à tout juste 50 centimètres de là, derrière un repli sablonneux.

 

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En quelques secondes, ils surgissent de chaque côté de la colonne montvillienne.

 

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L’assaut est furieux et les hommes de Fresnize sont à deux pattes de mouche de perdre pied, mais la ligne tient bon malgré tout.

 

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Fresnize, sans doute galvanisé par l’air marin, entraîne ses hommes dans une contre-attaque qui surprend les calogiens.

 

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Les montvilliens reprennent le dessus. Ils ne reste plus qu’à capturer quelques indigènes pour les faire parler, soigner les soldats qui ont été assommés ou qui sont en train d’être avalés par le sable fin et brûlant, et fêter la toute première victoire du colonel Fresnize, après 11 ans de carrière d’officier... Mais qu’est-ce qu’il fout là ?...

 

 

 Berck-sur-Mer – 22 boulevard de Boulogne – 10h45

 

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- Général Diride : …Et là, vous m’entendez ?... Allô !!... Lieutenant, allez-vous enfin régler ce haut-parleur ?!

- Le lieutenant : J’y viens, j’y viens, Mon Général…

- Diride : …Vous m’entendez, maintenant ?... 1, 2, 3, 4, 5 ?… Ba-bé-bi-bo-bu ?...

 

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- Le Grand : Je vous entends, Général Diride.

- Diride : Ah ! Bon, c’est quand même mieux que d’avoir à crier !

Le Grand : Eh ben, ne criez pas, ce n’est plus la peine… En revanche, si vous ne voulez pas que je crie aussi, il va falloir être convaincant…

- Diride : Je ne comprends pas ! On me fait venir ici, on me convoque ! Je sais tout ce que je… Ce que nous devons au Réseau, mais j’espérais un minimum de considération !

 

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- Le Grand : Vous êtes là parce que vous avez été obligés de quitter votre pays. Même dans les Serres d’Aiguebelette, on ne veut plus de vous… Votre éloignement était nécessaire. Je vous aurais bien laissé vous installer en paix à Stella Plage, mais dès votre arrivée, vous avez commencé par entortiller Monsieur Codevelle pour qu’il dépose hier soir, dans les dunes de la baie, très au sud de la ville, un contingent militaire… Je lui ai dit que c’était une erreur.

- Diride : Quel contingent ? C’est une expédition… Géographique !

 

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- Le Grand : Vous les démarrez bien loin, vos expéditions ! Il s’agissait, disiez-vous, de porter secours à des colons oubliés là il y a quelques années…

- Diride : Je trouve que c’est très altruiste de ma part.

- Le Grand : Mais la vérité, c’est que vous cherchez la base dunaire des montvilliens, pour faire pression sur le Sasgarion, que vous tenez tant à récupérer. 

- Diride : Et c’est tout ce qu’il y a de plus normal et légal, Monsieur Asselin ! Vous n’avez pas à vous en mêler ! C’est une démarche intérieure miniature qui n’est pas de votre compétence politique. Les responsables de la Cité volante sont des séditieux. Ils l’ont détourné de son devoir, qui est de restaurer l’Etat en Montvillange, et l’Etat, c’est moi ! J’en suis la plus haute autorité !

 

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- Le Grand : Plus maintenant… Les Opalonais ont été repoussés, l’Howlakie a renoncé à son attaque à cause du congrès des Etats d’Eléborance, qui a démarré à l’initiative du roi d’Onagrie, et il y a un gouvernement provisoire montvillien. Et vous n’y êtes pas…

- Diride : …Quoi ?...

- Le Grand : Par ailleurs, la situation est déjà bien assez compliquée dans la Baie d’Authie. Nous ne pouvons pas permettre que vous attaquiez vous aussi la base dunaire…

 

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- Diride : Comment ça, « nous aussi » ?... Voilà autre chose… Pourquoi ne suis-je au courant de rien ? Il faut qu’on parle !

- Le Grand : Nous parlerons tant que vous voudrez de vos projets, tant qu’ils se cantonneront au jardin de Monsieur Codevelle à Stella. Pour le reste… Nous prenons les choses en main, avec l’aide de l’Amiral Enondradel… En qui nous avons toute confiance.

- Diride : …Je suis atterré… Alors vous êtes en train de me dire que je suis là en villégiature ! Je n’ai même plus de patrie, alors, je ne suis plus qu’un réfugié ?!

 

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- Le Grand : Pourquoi est-ce un problème ? Vous allez vous plaire, ici… Ne pensez plus au Sasgarion, et ne parlons plus de « haute autorité », ni de « compétence politique ». Contentez-vous de cultiver sagement votre jardin… De toute façon, la question de la Baie d’Authie sera réglée demain et d’ici là, je ne veux plus d’esclandre.

 

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- Diride : …Et vous, bon sang, est-ce que vous allez arrêter de bouffer ?!!

 

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- Le lieutenant : Mon Général, j’ai une communication de notre station à Stella. Ils ont eu un contact avec le Colonel Fresnize, dans la Baie… Il semble qu’il ait dû engager la bataille, contre une tribu calogienne…

- Diride : …Encore ?...

- Le lieutenant : Oui, mais cette fois, il a gagné. Il… Mon Général, je suis désolé, mais… Fresnize a annoncé qu’il avait localisé la base dunaire montvillienne et qu’il allait l’investir dans l’après-midi… Le contact a été perdu à ce moment-là…

- Diride : …Pourquoi rien n’est jamais simple ?...

- Le Grand : …Sinon, nous avons aussi une riante petite colonie sur l’île d’Ouessant…

 

 

 

La Baie d'Atuthie garde encore ses secrets.

 

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Sous la surface bucolique, tout un monde se déploie, encore inconnu et toujours redoutable. Les montvilliens réussiront-ils à limiter la casse et le Commandant Hardy pourra-t-il enfin passer une bonne nuit ?

 

LA SUITE DANS : LA SUITE

 

 

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21 juillet 2011 4 21 /07 /juillet /2011 11:47

 

Dimanche 26 juin - 7h50

 

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La météo des Grands annonce au moins 3 jours de fortes chaleurs qui feront baver d’envie les juilletistes pataugeant dans leurs campings dans quelques semaines.

Même sur les plages du Pas-de-Calais, on s’attend à ce que le sable fin brûle les pieds dès la mi-journée.

 

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Une belle lumière baigne déjà les toits berckois encore vierges de touristes négligés et de leur marmaille pleurnicharde.

 

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A bord du Sasgarion, les travailleurs les plus matinaux prennent leur deuxième petit déjeuner ensemble dans les zones de loisirs, en regardant par la verrière le grand écran de la chambre 313, Celle-Qui-n’Existait-Pas.

La dame dans la télé : « …Je crois que le président de la République est totalement pénétré de sa fonction, qu’il remplit de façon apaisée et avec la discrétion nécessaire, à l’appui d’un excellent bilan dont les français commencent à voir les effets bénéfiques pour la France… »

 

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Les gens : « Ha ! Ha ! Ha ! Ha ! Ha ! Ha ! Ha ! Ha ! Ha ! Ha ! »

 

 

Le matin est clair et calme. C’est la bonne heure pour commencer une mission délicate avec tout l’optimisme que l’on peut encore mobiliser malgré la série d’événements catastrophiques de ces derniers jours.

 

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- Commandant Hardy :  Base dunaire Gecko 12, ici le Sasgarion. Etes-vous prêts pour la reconnaissance de terrain ?

 

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- Commandant Frankel : Oui, Commandant. Les procédures de sécurité sont au maximum, les connexions OVMD sont confirmées, le professeur Simon est à mes côtés et il vous fait des bisous.

- Hardy : Merci, Professeur. On me dit que votre femme vous accompagne dans cette expédition… Ce n’est pas très conventionnel de partir en mission en famille.

 

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- Simon : Nous sommes 15, j’emmène près du tiers de notre effectif. Je trouvais assez raisonnable d’inclure dans l’équipe notre médecin. Et puis je n’ai pas pu lui dire non.

- Hardy : Bien. Bonne chance à vous tous. Soyez prudents.

- Simon : Mais oui, comme d’habitude.

- Hardy : …Alors, non : pas comme d’habitude.

 

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- Frankel : Je reste en liaison permanente avec eux.

 

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- Le pilote : Quel est le programme, Professeur ?

- Simon : Le vol de reconnaissance nous indique que le terrain est dégagé à proximité du village abandonné. Nous y avons détecté une structure à demi enfouie dans le sable et qui n’a rien de calogien.

- Le pilote : Sans doute un de ces nombreux détritus laissés par des Grands peu respectueux de leur environnement, comme ces bouteilles en plastique que l’on trouve un peu partout…

 

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- Simon : Nous ne le saurons qu’en y allant. Nous ferons notre approche en survolant ces ruines, dans le creux des dunes. Si j’étais un Crépusculaire équipé d’engins volants, comme nous en avons eu la preuve cette nuit, ces amas de briques feraient un bon poste avancé, vous ne trouvez pas ?

- Professeur Lodre (chef du service de mini-anthropologie du Sasgarion) : Mais qu’est-ce que c’est ?

- Le pilote : Les ruines d’un blockhaus, souvenir de la grande guerre mondiale des Grands. Il y a de nombreuses autres ruines très imposantes qui sortent de plus en plus du sable à chaque marée. Quand j’étais venu en mission ici il y a 6 ans, il n’y avait rien de visible. Le paysage change très vite ici.

 

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- Simon : Nous décollons dès que Frankel nous donne l’autorisation. Si ces Crépusculaires vivent sous le sable, j’aimerais les trouver et nous faire inviter chez eux avant les heures chaudes… ici Gecko 4, nous sommes prêts.

 

 

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Et l’expédition, après avoir atterri près du village, découvre le passionnant et mystérieux désert calogien. Les aventuriers progressent difficilement dans le sable, autour des traces gigantesques laissées par un Grand qui avait dû passer là quelques minutes auparavant sans se faire repérer, ce qui n’est pas vraiment à la gloire du service de sécurité de la base dunaire. Ou alors, c’était seulement moi.

 

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La forme ronde, blanche et bleue est rapidement retrouvée et investie. Par une porte démontée, les montvilliens pénètrent dans une salle…

 

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- Madame Simon : Mais… Je connais cet endroit !

- Le pilote : Ben oui, y a pas à tortiller : ça ressemble furieusement à une station mobile d’observation du milieu ambiant montvillienne… C’est même l’ingénieur Wilfrid qui avait conçu ces modèles compacts en les adaptant à d’anciennes boîtes de crème grasse pour la peau utilisées par les Grands…

- Simon : …On n’en fait plus depuis 10 ans. La technologie des Geckos les a remplacées…

- Le pilote : Celle-ci fonctionnait encore récemment, mais il n’y a plus d’énergie. Mais l’intérieur est bien entretenu malgré la porte cassée

- Simon : cela ne prouve rien, la dernière pile est peut-être morte depuis des années et n’importe qui a pu entrer dans la station seulement pour s’abriter. Communiquez son matricule à la base, pour qu’on fasse des recherches.

- Madame Simon : Ory a trouvé un autre bâtiment près de l’arche d’entrée du village.

- Simon : Allons voir ça. « Tnit-tnit » Ory ? Où êtes-vous ?

- Voix d’Ory : Il y a une entrée cachée derrière les pommes de pin. Elle donne sur un tuyau en plastique qui descend en pente douce dans le sol !... C’est un couloir !... Ooh… Mais…

- Simon : Attendez-nous ! 

- Voix d’un garde : « Tnit-tnit » Monsieur ! Vous devez venir voir ça !

 

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- Le pilote : Ben, v’là autre chose…

- Un garde : Ce truc ressemble à un de nos hélicoptères !

- Simon : Une version modifiée, je dirais. Il y a des réservoirs sur les côtés, sans doute une motorisation à l’essence ou à l’alcool.

 

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- Le pilote : En tout cas, celui-là semble en parfait état de marche !

- Simon : Ne nous faisons pas repérer… Signalez à la base et allons voir ce tuyau.

 

 

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- Madame Simon : C’est très joli, ici… On se croirait dans un château.

- Lodre : En tout cas, ce « château » a de l’énergie, lui, il doit être très habité…

 

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- Simon : Allons-y doucement. Si on rencontre quelqu’un, on sourit et on fait coucou, les gardes aussi, s’il vous plaît.

 

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- Simon : C’est grand… Sécurisez la première salle, nous continuons.

 

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- Lodre : Toujours personne. Et si on trouve les habitants, qu’est-ce qu’on va bien pouvoir leur dire ?

- Madame Simon : N’ayons seulement pas trop l’air provincial.

- Lodre : A quoi peuvent bien ressembler es Crépusculaires ? Sont-ils blancs et translucides comme les poissons des rivières souterraines ?

 

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- La jeune femme : C’était donc vrai ?! Des étrangers !!

- Simon : Euh… Mademoiselle, n’ayez pas d’inquiétude, nous ne sommes pas dangereux. Enfin, je ne crois pas. Je veux dire, pas toujours, ça dépend des circonstances… 

 

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- La jeune femme : Mais… C’est impossible ! Les étrangers, ça n’existe pas ! D’où venez-vous donc ? De la Lune ? Ou d’une autre planète ? C’est incroyable ! Dément ! Comme je suis heureuse de vous rencontrer ! Des êtres venus d’ailleurs ! Depuis combien de temps êtes-vous sur notre planète ? Comment faites-vous pour voler dans la soupe de poussières froides de l’espace ?

- Simon (aux autres) : Alors là, je suis perplexe… En effet, je ne sais pas quoi dire…

- Madame Simon : Mademoiselle, il y a peut-être un malentendu, les choses sont sûrement plus simples qu’il n’y paraît… Je m’appelle Hylina Simon, et je suis montvillienne. N’ayez aucunement peur de nous.

- La jeune femme : Oh, mais je n’ai pas peur ! Je suis juste fascinée !

- Madame Simon : Et… Et lui ? 

- La jeune femme : Oh, mon esclave aussi est fasciné ! Mon nom est Obellia, je suis la fille du conseiller Argousio. C’est tellement excitant ! A ma connaissance, il n’est rien arrivé de tel dans notre monde depuis d’innombrables générations !

- Lodre : Une folle. On est tombé sur une folle. Elle croit qu’on vient de la Lune…

- Le pilote : Et si on se tirait d’ici ?

- Madame Simon : Attendez… S’il vous plaît, Obellia… Nous arrivons de Berck, d’une des bases de nos Grands Protecteurs…

- Obellia : Non. C’est impossible. Un ?... Un « Grand » ?... Vous voulez dire, un Géant ? Il n’y avait qu’un seul Géant Pourvoyeur et il est mort.

 

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- L’infirmier : Euh… ici le groupe 1. Nous avons trouvé les indigènes… Nous établissons le contact.

- L’homme en rouge : Quelle horreur !! Mon fils, rassemble toute la maisonnée pour traquer ces créatures !! Avec moi, mes gens, Sus !

 

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- Obellia : … J’ai un peu de mal à vous suivre… Vous dites venir d’ailleurs, mais pas de l’espace… De quelle autre partie du monde, alors ?

- Madame Simon : Obellia… parlez-moi du monde…

- Obellia : De tous temps, la planète Bedaoti a été partagée entre les petits hommes des Sables, les Oyatsines, et les Géants de l’Eau. Bédaoti est notre mère nourricière et elle a séparé le continent en deux pays de chaque côté des forêts sombres où il ne faut pas aller et ils ne doivent jamais se rencontrer, sinon, c’est la fin du peuple oyatsine ! Vous devriez savoir ça… Il faut faire très attention aux Géants qui viennent parfois ici, ils ne doivent pas nous voir, jamais !

- Madame Simon : Oui, ça c’est vrai… Mais savez-vous ce qu’il y a autour ?

- Obellia : Autour ? Autour c’est l’espace infini, le soleil qui nous réchauffe mais aussi qui nous brûle mortellement, les étoiles qui sont d’autres soleils pour d’autres planètes, très loin de Bédaoti…

- Madame Simon : Mais le monde, celui-ci est bien plus vaste que v…

 

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- Le jeune homme : Obellia !! Ecarte-toi d’eux !!  

- Obellia : Ciel ! Mon frère !

- Simon : Ah ! Bonjour, Monsieur… Je suis le Pr…

 

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- Le jeune homme : Capturez-les !

- Simon : Bon, ben… On va vous laisser !

- Voix de l’Officier scientifique Ory (spécialisé dans la génétique et le dressage des blattes) : « Tnit-tnit » ! Les hélicoptères ont décollé et font mouvement vers le village !

 

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- Simon : C’est un traquenard… Simon appelle Gecko 4 ! Soyez parés à un décollage d’urgence, nous courons vers vous !

- Voix du co-pilote : Eh bien courez de toute la force de vos petites jambes ! Essayez même de courir plus vitre que la meute de soldats inconnus qui dévale la dune vers nous !

 

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- Un serviteur : Attention, Seigneur Argousio ! Vous allez vous faire du mal !

- Argousio : Mais non, je jouis !! Assommez-les proprement, je ne veux pas de sang sur le tapis ! Qu’on les emmène au palais, devant Tellinos !

 

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Avant que les montvilliens aient pu mettre au point un brainstorming pour examiner leur situation, les voilà entourés par des inconnus armés, au teint farouche et hâlé par la vie au grand air. Le combat est bref.

 

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Un des gardes montvilliens est soudain comme aspiré par le sable mou et disparaît en se débattant désespérément, devant les yeux impuissants et les bras écarquillés de Madame Simon... Quelques secondes plus tard, une transmission de l’Ordinateur de Veille Médicale à Distance annonce à la base dunaire et au Sasgarion un nouveau décès… 

 

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Quelque part dans la Baie d'Authie - 16h30

 

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Poste de pilotage de la base dunaire - 16h31

 

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Toujours aucune nouvelle de Gecko 4 depuis l'alerte lancée à 10h07. La base dunaire voit son inquiétude grandir...

 

 

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- Simon : Eh ben voilà, nous sommes leurs prisonniers… J’imagine qu’ils ont aussi pris Gecko 4 et que nous sommes coupés du monde… Enfin, le nôtre… Qu’est-ce que tu as compris de tout ça, toi ? Comment une fille qui semble être de la bonne société peut-elle être aussi naïve et ignorante ?

- Madame Simon : Justement, j’ai l’impression que ce n’est pas une question d’ignorance mais bien d’éducation… Une éducation très filtrée.

- Lodre : Vous voulez dire que ces chimères sur Bédaoti et la soupe de poussières froides, c’est un élément de leur culture ?

- Madame Simon : C’est passionnant. Nous avons là un parfait exemple d’une société dominée par la prudence et la peur, et qui a vécu longtemps en vase clos au point de perdre la connaissance de la réalité de ce qui l’entoure… Regardez cette carte…

 

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…Les Oyatsines croient vraiment qu’ils vivent sur une petite planète qui doit faire 20 Gkm de circonférence à tout casser… Leur culture est même parvenue à nier l’existence de la Terre, qui est trop vaste pour leur perception, l’existence de la diversité et du nombre des Grands, celle des autres peuples miniatures, tout cela sans doute pour des raisons sécuritaires. Ce nom même de « Bédaoti » défini tout leur univers… La Baie d’Authie… On a inculqué à ce peuple une peur panique de tout le milieu environnant, pour le contraindre à une quasi-immobilité dans cette partie du désert protégé par d’épais buissons. Les menaces sont partout et il faut dissuader les Oyatsines de les affronter : la chaleur du soleil, le sable, la mer, les animaux, les Géants… Seule la nuit les rassurait un peu… Oui, c’est passionnant…

 

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- Le pilote : Moi je trouve ça effrayant. Nous non plus, nous n’existons pas dans leur conception de l’univers. Ils pourraient bien marquer le coup et concrétiser notre inexistence…

- Lodre : Il est clair que ce peuple est manipulé par une élite, une caste de décideurs et de guerriers qui connaît bien, elle, la réalité du monde. Ils nous ont parlé, ils nous ont vus dans le passé, ils recyclent même nos technologies ! C’est de l’obscurantisme, une dictature qui n’a pas les mêmes interdits moraux que nous. Et les tribus calogiennes qui vivent à l’extérieur en sont les premières victimes depuis longtemps.

- Madame Simon : Bien sûr, nous sommes libres d’estimer que c’est cruel. Nos ancêtres ont eux aussi été confrontés à la nécessité de survivre dans la nature et cela a occasionné bien d’autres coutumes aussi inacceptables de nos jours…

 

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- Simon : Nous savons que les Oyatsines sont prêts à tuer pour protéger l’équilibre de leur société et la maintenir dans un horizon limité et vide. Je comprends leur souci de préservation, mais là, nous sommes du mauvais côté du manche. Tout est fait pour que nous ne puissions pas provoquer de révolution, je vous le dis. Les Oyatsines n’ont aucune intention de remettre en cause leurs dogmes, puisque tous les dangers qui les entourent sont vrais… Comment pourraient-ils émettre un jugement sur ce qu’ils ne voient pas et peut donc se passer d’explications et même d’existence ?...

 

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- Lodre : Malgré leurs précautions, je pense que leur monde est en déclin… Cela peut les rendre d’autant plus agressifs. Ils reprochent déjà aux calogiens leur vie au grand air qui risque d’attirer le malheur sur eux, et ils les chassent pour ça. Ils ne sont sûrement pas prêts à écouter notre proposition d’alliance et d’évacuation vers un jardin berckois protégé.

 

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- L’officier Oyatsine : Misérables étrangers ! Voici le Premier Conseiller Tellinos ! Merci de lui faire bon accueil !

- Tellinos : …Voici donc les redoutables intrus qui nous apportent la destruction…

- Simon : Comme vous y allez… Nous sommes une équipe de scientifiques de très haut niveau. On ne détruit pas, on se contente de disséquer.

 

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- Tellinos : C’est peut-être ce que je me propose de faire aussi… Donc, je suis le Conseiller Suprême et Seigneur Gardien des Oyats en titre Otimahon Blokos Tellinos. Mais je vous autorise à m’appeler simplement Tellinos.

- Simon : Je suis le Professeur Deneker Simon. Mais ne m’appelez pas.

- Tellinos : Je suis bien conscient qu’une telle rencontre était inévitable, et qu’elle surviendrait tôt ou tard. J’ai tout tenté pour la retarder. En vain. Vous n’êtes d’une obstination dangereuse !

- Simon : Peut-être, mais nous ne sommes pas hostiles ! Il était nécessaire d’établir un contact avec vous, pour vous apporter notre aide !

- Tellinos : Votre aide ! Une aide bien sûre d’elle et méprisante, qui s’impose quitte à balayer sur son passage une civilisation entière ! Vous apportez le danger dont vous prétendez nous prémunir. La désespérance et la guerre ! C’est dans la nature de votre peuple !

 

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- Simon : Non, nous ne faisons pas la guerre pour rien ! Nous sommes pacifiques !

- Tellinos : C’est faux. Un de vos vaisseaux aériens armés s’est approché cette nuit de notre pays. Notre hélicoptère de patrouille a tenté de lui faire faire demi-tour mais il a été abattu et le pilote est mort, inutilement…

- Simon : C’était un accident. Le pilote de notre appareil a dû se sentir menacé par un objet inconnu. Nous savons qu’il a fait usage de son canon, dont la puissance est seulement supposée faire fuir les oiseaux. Mais vos hélicoptères fonctionnent à l’essence, n’est-ce pas ? Un incendie à dû se déclencher et provoquer la panique des deux pilotes qui n’ont pu empêcher la collision des deux appareils lancés l’un vers l’autre … Ils sont morts tous les deux. C’est le résultat d’un affreux concours de circonstances, un drame imputable à la malchance et non à la malveillance !

- Tellinos : Nous avons beaucoup observé vos semblables pendant les quelques années où ils ont colonisé la Côte d’Opale. Votre civilisation commet trop de dégâts par simple malchance… Et vous ne retenez jamais les leçons de vos erreurs. Mais au fond, vous n’êtes que le reflet, à très petite échelle, de la société de vos Grands Protecteurs. Le monde des Oyatsines est un monde de paix et d’équilibre. Nous voulons être différents de vous et plutôt que de tenter la chance, nous ne tentons rien.

- Simon : Le malheur viendra sur vous sans que nous y soyons pour quelque chose. Les Grands occupent de plus en plus de place dans cette région. Ils ont même édifié une clôture  qui traverse vos territoires pour délimiter une zone de chasse ! Vous n’êtes plus en sécurité ici. Vous êtes peut-être bien organisés et je vois que vous vous êtes beaucoup inspirés de nos matériels de colonisation… Comment est-ce possible, d’ailleurs, si vous n’avez pas de protecteurs ?

 

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- Tellinos : Nous en avions un. C’était déjà un vieil homme quand il nous a trouvés, et il nous a servi pendant presque 20 ans… Nous lui avons nous-même appris beaucoup de choses sur les Mondes miniatures et  le réseau des Grands qui les protègent depuis des siècles… Mais nous avons insisté pour qu’il ne prenne jamais contact avec eux. Voilà plus de 2 ans que nous ne l’avons pas revu… C’est lui qui nous a apporté la plupart des matériaux, des objets qui ont  permis d’agrandir et d’équiper les souterrains qui composent cette cité, où nous avons regroupé tout notre peuple. Cela représente plus de 14 000 personnes, qui vivent dans des conditions de confort acceptables. La lumière naturelle est aussi présente, canalisée par de nombreux puits à miroirs camouflés, ce qui permet aux gens de voir un peu le ciel, c’est important… Notre énergie vient d’une centrale à essence. C’est la butte que vous avez dû voir sous les pins, à l’est du village, et qui abrite 8 jerrycans enfouis et reliés par des gaines et des tuyaux en plastique pour la maintenance et la distribution… Notre Géant nous a également fourni du matériel montvillien, récupéré ça et là, parfois avec leurs techniciens et pilotes… Pauvre Géant, il était totalement captivé par sa découverte et la mission dont nous l’avons chargé… Nous l’avons peut-être tué à la tâche… Selon la thèse officielle en vigueur, notre Géant Pourvoyeur est mort et il a été rendu à la mer… Un autre est supposé arriver… Un jour. C’est une prophétie utile, elle nous permet de gagner du temps…

- Simon : Voilà : Vous reconnaissez vous-même que votre situation est devenue précaire… J’imagine que les réserves de carburant qui alimente la cité et les hélicos est en voie de tarissement… Vos excès de précautions vous ont coupés des meilleures chances de salut, pour tout votre peuple. Et pour les calogiens que vous massacrez… Mais vous savez aussi que si notre intervention est rendue publique, votre dogme de la planète Bédaoti s’effondrera et votre pouvoir sera alors contesté par ceux auxquels vous avez menti si longtemps…

 

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- Tellinos : Mes motivations ne sont pas aussi égoïstes que vous le pensez. Et vous faites erreur au sujet des calogiens. Ceux que nous capturons sont mis au travail, dans des secteurs isolés, comme la centrale à essence. Notre peuple les isole et ne leur parle pas, mais il ne les tue pas non plus…  Parlons un peu de vous… Votre communauté n’est-elle pas en sursis également ? On raconte de bien terribles choses sur ce qui se passe en Savoie. Vous avez fui votre propre monde et du même coup lui faites courir un gros risque.

- Simon : C’est vrai, nous avons voulu tenter cette aventure seuls, tout en restant en liaison avec le réseau des Grands à travers la France, et en utilisant leurs bases. Notre but est de rencontrer d’autres communautés, connues ou pas. Et de nous établir sur une nouvelle terre plus accueillante.

- Tellinos : Je trouve votre initiative insensée. Si votre vaisseau a un accident ou une panne, et qu’il tombe là où il ne faut pas ?... Ou si vous êtes découverts pendant une de vos escales ?

- Madame Simon : Nous assumons ce risque, parce qu’il a un sens profond pour nous.

- Tellinos : C’est ce qui vous rend si redoutables. Vous êtes prêts à tout. Mais qu’arrivera-t-il si notre monde presque parfait, bien qu’étriqué, s’ouvre soudain à un univers si vaste et compliqué ? Notre société n’y résistera pas, et elle ne peut pas être transposée de la façon que vous envisagez. Ce sera la fin. Nous ne pouvons le permettre et devrons nous adapter aux futures circonstances. Bedaoti doit vivre !

- Simon : Mais nous, que sommes-nous dans tout ça ?

- Tellinos : Des aliens. Une menace de plus, venue de l’espace et de la soupe froide interstellaire… Votre intervention doit être combattue, parce que cela a un sens profond pour nous… Professeur, qu’est-ce qui peut être pire que de laisser un peuple croire à un monde qui n’existe pas ?... Le laisser croire à la fin de ce monde. Et j’ai la douloureuse mission de vous apprendre qu’à force de marcher sur des œufs nous pouvons être amenés à en écraser quelques uns. Je choisis donc la sécurité contre le désespoir.

 

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- Madame Simon : Vous voulez nous tuer ? Croyez-vous que ça dissuadera nos amis du Sasgarion ?

- Tellinos : Vos vies ne sont pas en danger, Madame, si vous avez tous à cœur de respecter nos règles… Quant à vos amis, ils ignorent quel est votre sort et ils ne savent rien de cette cité. Il faut les dissuader, comme vous dites, une fois pour toutes. Une solide attaque aérienne sur votre base mobile achèvera de persuader vos amis que ce pays leur est définitivement interdit !

- Simon : Une attaque ?! Mais vous ne pouvez pas faire ça !

- Tellinos : Mais Monsieur… Elle a déjà commencé…

 

 

 Base dunaire mobile - 17h15 

 

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- "Tnit-tnit ! Tnit-tnit ! Alerte détection, Commandant ! 3 objets volants en approche rapide venant de l'ouest ! 

 

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- Commandant Frankel : D'où est-ce qu'ils sortent ?!

- Le lieutenant : Ils ont dû approcher à basse altitude, cachés par la végétation. J'en détecte 2 autres qui viennent du nord. Ils seront sur nous dans 30 secondes...

- Cdt Frankel : Sécurité, armez vos 2 canons, feu à volonté, et faites évacuer les bâtiments provisoires annexes !

 

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- Le lieutenant : Ce sont des hélicoptères ! Ils ressemblent aux nôtres !

- Cdt Frankel : Ne vous y fiez pas, ceux-là sont sûrement moins gentils.

 

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- Le lieutenant : Le bâtiment annexe de biologie est touché ! Ils nous balacent des bombes de poudre à mèche !

- Cdt Frankel : Tirez sur eux, bon sang ! 

 

 

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PHOTO FRANKEL

 

-   Cdt Frankel : Ils nous ont eus ! Où sont-ils maintenant ?

- Le lieutenant : Je ne les vois plus... Je crois qu'ils ont fait demi-tour. Nous en avons abattu un...

- Cdt Frankel : Faites décoller Gecko 11, qu'il nous dise ce qu'il verra de là-haut. A toute la base : donnez-moi un rapport sur les dégâts et les victimes le plus vite possible. 

 

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Pic d'activité à l'unité médicale, qui reçoit les blessés.

 

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- L'infirmière : Commandant, ici l'unité médicale. Nous avons 6 blessés. Et nous avons perdu le garde Sikomore et Madame Du Platier, l'assistante du professeur Lodre... Pourquoi nous a-t-on fait ça ?!

 

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  - Cdt Frankel : Ces petites saloperies de Crépusculaires veulent sans doute faire pression sur l'expédition qu'ils ont capturée... Et sur le Sasgarion. Cette fois, nous sommes sûrs que nous ne sommes pas les bienvenus.

- Le lieutenant : On fait quoi maintennant ?...

- Cdt Frankel : Gecko 11 va poursuivre les recherches, en attendant les ordres de décollage et de repli de notre base...Nous serons peut-être obligés de battre en retraite, de repartir d'ici la queue entre les jambes. Heureusement, nous avons tous une petite queue, ça ne se verra pas trop...  

 

 

 

 

  A SUIVRE

 

 

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20 juin 2011 1 20 /06 /juin /2011 20:40

 

Résumé de l'épisode précédent :

L'Amiral Enondradel semble avoir réussi à remotiver l'équipage de la Cité volante. De son côté, le général Diride voit son petit pouvoir s'écrouler, après s'être fait trop d'ennemis pour que ce soit tenable !  Car qui trop embrasse, mal étreint... Il quitte précipitamment Authiebourg ravagé, grâce à la médiation des Grands protecteurs. Mais il ne perd de vue sa vocation profonde qui est de diriger le destin des autres. Il s'arrange donc pour se faire transférer à Berck sur mer, donc le plus près possible du Sasgarion...

 

25 juin, 11h10 – Le Sasgarion, Poste principal et contrôle des misions extérieures.

 

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-         Sandra Matizet : Commandant, la base dunaire a gagné sa position. Le Professeur Simon signale que l’on a vu plusieurs Grands se promener sur la plage.

-         Hardy : C’est normal. Nous sommes samedi matin et il fait presque beau. Avec les vacances d’été qui approchent, ça ne va pas s’arranger.

 

 

11h30 – Secteur F-1, contigu à la zone de loisirs, sous la verrière.

 

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-         La femme : Bonjour Monsieur Wilfrid. Je suis le docteur Ibüprofein.

-         Wilfrid : Bonjour Docteur…

-         Docteur Ibüprofein : Je suis chargée par le Comité de l’examen de votre situation sur le plan médical et psychologique.

-         Wilfrid : Voilà qui fait peur, dit comme ça…

-         Docteur Ibüprofein : …C’est également à la demande de votre famille, qui s’inquiète pour vous.

-         Wilfrid : Comme je les comprends. Je les ai beaucoup déçus… Je regrette infiniment ce qui s’est passé. Comment peut-on être aussi stupide et inconséquent ? Je voudrais tellement effacer tout ça et reprendre une vie normale…

 

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-         Docteur Ibüprofein : Aucune charge n’a été retenue contre vous. Vous n’avez pas à culpabiliser puisque vous n’êtes coupable de rien de répréhensible. Ce que je sais, c’est que depuis ces événements, tout le monde a remarqué chez vous une grande lassitude, un état pré-dépressif à surveiller de près…

-         Wilfrid : Oh non, je ne pense pas que ce soit à ce point-là…

-         Docteur Ibüprofein : Si-si, je vous assure, c’est mon métier de vous apprendre que vous êtes dépressif et de gérer ça avec vous.

 

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-         Wilfrid : J’aimerais plutôt reprendre le service. Il y a beaucoup de travail qui m’attend…

-         Docteur Ibüprofein : Quelqu’un d’autre le fera à votre place. En attendant, j’ai souhaité vous ménager une courte période de calme et d’introspection dans ce village de repos. Etes-vous bien installé ?     

-         Wilfrid : …Oui. Je connais cet endroit, mais je n’y étais jamais allé. C’est très bien, très joli.

 

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-         Docteur Ibüprofein : Nous avons pensé aux gens qui pourraient éprouver le mal du pays en aménageant cette parfaite reconstitution d’un vieux village montvillien. C’est un lieu de loisir pour de petites vacances, vous avez une taverne pour déjeuner et voir du monde, la verrière du toit donne une belle lumière naturelle… Quand nous sommes à l’air libre, bien sûr. Ce sera ma seule prescription et mon seul traitement, si vous êtes d’accord.

-         Wilfrid : C’est une bonne idée… Ma femme et mon fils y ont passé plusieurs fois quelques jours, mais je n’ai jamais trouvé le temps de venir avec eux…

 

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-         Docteur Ibüprofein : Prenez maintenant tout le temps dont vous avez besoin pour penser à ce qui est important, et ce qui est le plus important, c’est vous. Vos compétences à la Section technique sont précieuses, mais votre vie et votre santé ne le sont pas moins. Je viendrai vous voir tous les jours. N’hésitez pas à parler avec les autres pensionnaires qui rencontrent les mêmes difficultés que vous en ce moment. Le village a été réquisitionné spécialement pour votre bien-être. Détendez-vous, apprenez à ne plus vous laisser aller à cogiter et pensez plus loin. Je vous aiderai…

-         Wilfrid : Merci mille fois…

-         Docteur Ibüprofein : …Et dans une semaine je remettrai mon rapport au Comité de commandement. 

-         Wilfrid : …Ah.  

-         Docteur Ibüprofein : Alors à demain, Monsieur Wilfrid ?

 

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-         Wilfrid : Oui… Dites moi, je pensais à une chose. J’ai vu un très beau cheval en plastique rangé dans une cour, là derrière… Sans doute un ancien ornement pour un château ou un parc… Pourrais-je l’amener ici, pour… Pour améliorer la déco… ? Il est grand comme ça, comme ça, com…

-         Docteur Ibüprofein : Un cheval…

-         Wilfrid : Ouiii, c’est un très-très gros mammifère domestiqué depuis la plus haute antiquité par les Grands…

 

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-         Docteur Ibüprofein : Euh, oui-oui, bien sûr, je vois très bien !… Il n’y a rien à priori qui s’y oppose… La décoration est là aussi pour être modulée en fonction du goût des gens… Bon. Faites selon votre plaisir, vos envies… Exprimez-vous, en somme, tous les moyens sont bons ! Allez-y, prenez votre cheval… A demain 11h00 ?

-         Wilfrid : Ouiiii ! A demain et encore merci ! Merci ! Vraiment ! Merci !

-         Docteur Ibüprofein : …

 

 

 

16h30 - Base dunaire mobile, installée dans les dunes de la Baie d'Authie  

 

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- Voix du Commandant Hardy : Sasgarion à base dunaire mobile. Ici Hardy.

- Professeur Simon : Bonjour Hardy. 

- Hardy : Tout va bien chez vous ?

- Simon : Etonnamment, oui. Nous allons commencer à 18h00 notre première série d'explorations. 

 

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- Simon : Toutes nos équipes sont prêtes. Notre ordinateur vous transmettra les résultats au fur et à mesure.

 

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  - ...La Section biologique sera la première à partir, à bord de Gecko 4. La Sécurité est dejà dehors pour délimiter notre périmètre : nous avons installé 5 postes avancés autour de la base avec 15 hommes... Mais il nous manque du matériel de défense. Je vous envoie la liste.

 

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- ...L'Unité médicale vient de terminer toutes les connexions OVMD pour les 50 personnes. Nous avons craint un moment que la distance puisse gèner la liaison, mais tout à l'air de fonctionner normalement...

 

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- ...Et puis la Section technique inspecte les systèmes les plus sensibles. Il y a eu un peu de vent d'ouest aujourd'hui et le sable qui est si fin, même pour nous, s'infiltre et colle partout. Il a son charme, mais il peut être aussi très embêtant.

 

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- ...A part ça, toujours aucun signe des calogiens, ni des Crépusculaires. Il y a un village abandonné, tout près d'ici. Nous irons y faire un tour.

 

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- Hardy : C'est parfait, Simon. Le Professeur Décalon m'a dit que ces villages disséminés dans le désert ne sont pas si abndonnés que ça. Les Calogiens sont assez nomades et ils y reviennent régulièrement. Ils peuvent aussi servir de refuge aux colons. Surtout pas de bêtises ni d'imprudences... 

 

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- Simon : Nous serons des anges.

- Hardy : Vous recevrez cette nuit ce que vous demandez. Bon courage à vous tous. Terminé.  

 

 

20h40 - Le Sasgarion, bureau du Docteur Ibüprofein, Section des Services à la personne, niveau D. 

 

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-         L’assistante du Docteur Ibüprofein : Vous avez de la chance, le docteur est encore là.

-         Madame Wilfrid : C’est ça… J’ai de la chance, vous avez raison…

 

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-         L’assistante : Madame Wilfrid voudrait vous voir…

-         Docteur Ibüprofein : Madame…

-         Madame Wilfrid : Mademoiselle, j’ai à me plaindre de vous !  

-         Docteur Ibüprofein : Je m’en doute… Les psychiatres sont une proie facile. Que vous arrive-t-il ?

-         Madame Wilfrid : Il semble que ce matin, vous ayez dit à mon mari de s’exprimer de toutes les manières qu’il désire.

-         Docteur Ibüprofein : C’est possible… Enfin, je dis ça à tous mes patients…

-         Madame Wilfrid : J’espère qu’ils ne se mettent pas tous à parler par l’intermédiaire d’un cheval en plastique en adoptant une petite voix ridicule ! Sinon, vous allez être sacrément réputée !

-         Docteur Ibüprofein : …Un cheval...

 

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-         Madame Wilfrid : Il le promène dans le village de repos et s’exprime « selon son désir » à la troisième personne comme si le cheval parlait à sa place ! Toute communication avec lui est impossible, il s’est totalement refermé et quand il fait parler son jouet, c’est pour insulter tout le monde !! Qu’est-ce que vous avez foutu, bon sang ?! C’était votre idée, ça ?! C’est ça la thérapie ? Lui coller un cheval paranoïaque et vulgaire en plastique ? Je vous l’ai amené pour que vous remettiez de l’ordre dans ce foutoir ! Imaginez la souffrance que ça a été pour mon fils et moi sur le chemin !

-         Docteur Ibüprofein : ...Mince… Madame…

 

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-         L’assistante : …Euh, Docteur… Monsieur Wilfrid…

-         Wilfrid : Ah mais c’est le docteur ! Quoi de neuf ?

-         Docteur Ibüprofein : Monsieur Wilfrid, expliquez-moi… Disons... Dites-moi un peu où vous en êtes…

-         Wilfrid : Moi c’est Canasson, M’dame. Wilfrid ne doit plus parler, il a fait assez de conneries comme ça. Maintenant, c’est moi qui cause. Ne touchez pas à vot’ téléviseur, j’ai pris le contrôle ! Les mises au point, c’est mon rayon !

-         Docteur Ibüprofein : Monsieur Wilf…

-         Wilfrid : Ah, Docteur, il va falloir jouer le jeu un minimum, sinon, on n’avancera pas ! Je suis là pour sauver l’âme de cet idiot et réparer ce qu’il a fait. Y a du boulot ! Mais mon client n’est qu’un homme, avec ses faiblesses, on l’a trop sollicité sans qu’il ose dire non. Il a droit à une certaine indulgence !

-         Docteur Ibüprofein : Mais personne ne le conteste. Je l’ai rappelé à Monsieur ce matin : il a été innocenté et notre priorité est de le ménager, d’être à son écoute, de préparer son retour en service actif dans les meilleures conditions…

 

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-         Madame Wilfrid : Mais…Mais auquel des deux parlez-vous, enfin ?... Est-il complètement fou et absent du réel ? Est-il au moins conscient que ce qu’il fait et bizarre ?

-         Docteur Ibüprofein : Bien… Je pense qu’il l’est suffisamment pour vouloir se justifier auprès de la société, à sa manière… Au moyen d’une sorte de transfert, vers ce… ça.

-         Madame Wilfrid : Mais non, enfin, ce n’est pas SA manière ! Je ne connais personne qui soit plus ennuyeusement sage, consensuel, timide, carré et méthodique que mon mari ! Jamais de crise, jamais un mot plus haut que l’autre, en particulier depuis qu’il travaille ici 15 à 18 heures sur 24 !

-         Docteur Ibüprofein : J’imagine que l’accumulation de la pression et des frustrations a été sous-jacente jusque là…Les récents événements et le sentiment de culpabilité qui en découle ont dû libérer d’urgence le besoin d’évacuer le trop-plein… Votre mari est très fatigué, il ne se contrôle plus et en même temps, il effectue ce transfert pour reprendre une forme de contrôle… Pour aussi originale et asociale qu’elle soit…

-         Madame Wilfrid : Absurde !

 

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-         Wilfrid : Hé-ho… On est là… Qu’est-ce que vous pouvez comprendre réellement à ce qu’il y a au fond de lui ? Mm ?...  Vous rendez-vous compte de ce que votre indifférence peut avoir de destructeur sur certaines personnes plus fragiles que moi ? Croyez-vous vraiment avoir toutes les solutions à la place des autres ?  Est-ce que par hasard, vous vous prendriez pour pour Saint Francis  Lalanne, qui se crut assez fort pour conduire l’errance du peuple Jouef et qui décida, seulement quand les choses vinrent au désastre, de le céder à un autre Grand qui s'avéra plus vicieux que protecteur ?

-         Docteur Ibüprofein : Je ne vois pas bien la logique et le rapport avec vous, Monsieur Wilfrid, mais cela dit, je connais bien cette triste histoire. Je suis moi-même originaire du peuple Jouef et je suis née à Champagnole… Mais vous confondez avec le peuple des Starluxiens Dordonites … Peu importe, je ne suis pas là pour vous reprocher quoi que ce soit, ni avoir l‘air de vous prendre en défaut avant de faire mon rapport. Mon travail avec vous n’a pas d’autre prétention que de vous assister dans la recherche d’un équilibre et de vous aider à vous remettre en selle… Euh…

-         Wilfrid : Puisque je vous dis que Wilfrid ne parle pas ! Et il n’écoute même pas, d’ailleurs ! Moi c’est Canasson ! Vous n’êtes vraiment qu’une petite idiote jurassienne arrogante et méprisante, obtuse, inapte ! Pas étonnant que vous soyez encore « Mademoiselle » !

-         Madame Wilfrid : …Voilà. Et c’est comme ça depuis ce matin, depuis qu’il a ramassé ce truc affreux, là...

-         Wilfrid : Bon j’en ai assez ! Je pars, j’ai à faire. Vous allez voir, tous, vous allez être impressionnés ! Salut !

-         Madame Wilfrid : Docteur ! C’est tout ? Vous ne faites rien ?

 

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-         Docteur Ibüprofein : …Notre espèce est souvent prédisposée à ce genre de déconnexion contextuelle radicale et de prédominance d’une altérité plus agressive qui apparaît subitement … Mais nous savons soigner ça, de nos jours où nous sommes moins effrayés, et notre intelligence moins stressée par le milieu naturel ! Il faut juste un peu de temps et beaucoup de calme. Ou l’inverse. Ou beaucoup des deux. Mais je vous assure que ce n’est pas aussi terrible et irréversible que ça en a l’air ! Raccompagnez-le au village de repos. Il faut veiller à ce qu’il ne se mette pas en danger et ça va nécessiter de votre part une disponibilité qui sera difficile sur le plan émotionnel… Oui, bon, ça l’est déjà… Moi, je dois en parler à mes collègues et au commandant… Si je peux avoir l’occasion de le voir quelques minutes avec cette actualité si chargée…

-         L’assistante : Mais si, vous le voyez toute la soirée, pour le dîner, et il est l’heure.

-         Madame Wilfrid : Vous dînez avec lui ? Pourquoi ?

-         Docteur Ibüprofein : …Ecoutez… Je vous vois demain et nous allons trouver une solution, ou au moins une approche constructive ensemble… Je lui en parle ce soir, c’est promis. Essayez de savoir ce que votre mari veut faire pour nous impressionner, quitte à communiquer davantage avec le cheval qu’avec lui… Bon courage.

-         Madame Wilfrid : Moi je voyais plutôt l’internement d’urgence et la camisole chimique… Vous voyez dans quel état d’excitation il est ! Il s’en prend à tout le monde !

-         Docteur Ibüprofein : Ne prenons pas le mors aux dents trop vite. Il faut lui montrer que ses provocations verbales sont inutiles. Elles ne sont peut-être qu’un exutoire et une mesure d’auto-défense sans réelle hostilité. Laissons-le passer une bonne nuit, nous aviserons demain… 

 

 

23H19 - Zone de lancement n° 1

 

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- L'officier du contrôle aérien : Votre appareil est prêt. Ce vol doit être conduit avec une grande prudence ! Vous emportez quand même 4 fûts de la nitro cuvée Gélagnac 2011... Gecko 15 fera la navette pendant les premiers jours de la mission dunaire, selon ses besoins.

- Un des pilotes : Vous êtes gentille de penser à nous pour ce genre de transport de routine. Nous sommes touchés.

- L'officier : La base aura sans doute l'usage de ces fournitures à un moment ou un autre. Prenez votre temps, on ne vous attend pas avant une heure du matin... En revanche, vous avez le bonheur d'être les premiers à recevoir le nouveau canon laser anti-mouettes ! Bonne chance !

 

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- Un des pilotes : Pfou, j'ai du mal, ce soir... Si je m'endors au volant, giffle-moi.

- L'autre pilote : La nuit sera calme, la météo est bonne. Du gâteau.

 

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- Les pilotes : Eeeh !!! Attention !!!

 

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- Voix du contrôle aérien : C'est quoi ce bordel ?! La Sécurité est demandée d'urgence sur la piste 1 ! 

 

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- Voix du contrôle aérien : Gecko 15, vous n'avez pas l'autorisation de décollage ! Vous êtes cinglé ou quoi ? Mais qui c'est ?!

 

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- Voix du contrôle aérien : Poste principal, ici Zone de lancement 1, répondez !

- Voix de Sandra Matizet : Je vous écoute.

- Voix du contrôle aérien : Un individu a traversé le secteur en camion et s'est emparé d'un appareil ! ...C'est ?.... C'est qui ?...

- Voix de Sandra Matizet : Oui, c'est qui ?

- Voix du contrôle aérien : On me dit que c'est l'ingénieur Wilfrid !

 

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- Voix de Sandra Matizet : Ah, alors ne vous inquiétez pas ! Wilfrid sait piloter un Gecko, c'est lui qui les fabrique !

- Voix du contrôle aérien : Mais non ! Il est complètement frappé je vous dis ! Il vient de voler l'appareil et il décolle avec la soute remplie de liquide hautement explosif !

- Voix de Sandra Matizet : Oh... Et là, il fait quoi ?

- Voix du contrôle aérien : Ben là, il fait son demi-tour pour gagner le sas de la verr... Le s... AAAH !! Le sas !! Ouvrez-le, vite !!

 

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- Commandant Hardy : Qu'est-ce qui se passe ?

- Sandra Matizet : ...Monsieur Wilfrid vient de voler un Gecko sur la zone 1, il s'apprête à sortir du vaisseau. On me dit qu'il est complètement frappé et qu'il a forcé le passage au volant d'un camion en transportant un cheval en plastique... Maintenant, il décolle avec un chargement de nitroglycérine...

- Hardy : ...Beau travail, Docteur Ibüprofein... Merci... Sandra, liaison, vite... Wilfrid ! Ici Hardy ! Répondez, Wilfrid !

 

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- Voix de Wilfrid : Ici Canasson, je vous reçois 5 sur 5 !

- Hardy : ...Quoi ?... Ah oui, l'expression de votre névrose... Wilfrid, votre chargement est très dangereux ! Que voulez-vous en faire ?

- Voix de Wilfrid : Ecoutez Commandant. Danlo Wilfrid est sincèrement désolé du tour qu'on pris les choses l'autre jour. Et bon là, il ne remet une couche, mais c'est pour lui un acte de courage désespéré motivé par une bonne cause. Il veut prouver à tout le monde qu'il mérite sa place au sein de la communauté qu'il a trahie. Il va maintenant aider la base dunaire à entrer en contact avec les étrangers. Vous verrez ce qu'il est capable de faire quand il prend les choses en main et qu'il va dans le bon sens !  

 

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- Hardy : Mais c'est inutile, voyons ! Monsieur Wilfrid a déjà toute sa place parmi nous. Personne ne le juge. J'insiste pour qu'il revienne... Le plus doucement possible. Pensez un peu à ce que vous transportez !!

- Voix de Wilfrid : Mais enfin de quoi parlez-vous ? Qu'est-ce qu'il y a dans le chargement ?...

- Hardy : Revenez, c'est tout. Wilfrid doit se reposer, évacuer toute cette pression que nous ne  soupçonnions pas. Et on oubliera tout ça, c'est promis... Allô ?...

 

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10 longues minutes se passent. Canasson ne répond plus. Le Commandant Hardy tente une reprise de contact. La famille de l'ingénieur arrive au Poste principal, dans l'état d'angoisse qu'on imagine.

 

- Sandra Matizet : Gecko 15 a maintenant quitté la ville. Il survole la digue qui entoure la zone du phare.  

- Hardy : Gecko 15, répondez je vous prie ! Vous vous éloignez trop de l'axe programmé vers la base dunaire. Gardez le contact.

- Voix de Wilfrid : Ici Canasson, je vous entends. S'il vous plaît, ayez un peu confiance...

- Hardy : Canasson, votre femme est ici, elle veut vous parler.

- Madame Wilfrid : Ah, mais ne l'encouragez pas, vous !! Dan !! Tu m'entends ? Reviens ! Tu n'as rien à prouver, nous allons résoudre ça ensemble !... Dan !!... Dan ?... Canasson ?... 

  

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- Unité radar : Commandant, il s'est engagé au-dessus des enrochements de la plage... Mais nous avons un objet en approche à grande vitesse... Il fonce sur lui !

- Hardy : Wilfrid, attention !! 

 

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- Sandra Matizet : ...Le contact est interrompu...

- Unité radar : Nous n'avons plus rien, Commandant.

- Sandra Matizet :Toutes les émissions ont cessé. Balise GPS et OVMD, négatifs. Transmissions de la boîte noire... Elle révèle un choc frontal à 23h51, suivi d'un décrochage et... d'une explosion au sol, Commandant...

- Madame Wilfrid : ...Dan...

- Hardy : ...Il s'est écrasé...

- Docteur Ibüprofein : Ne contenez pas votre peine, Madame Wilfrid, exprimez ce que vous ressentez comme ça vous vient...

- Madame Wilfrid (en pleurant) : ...Morue...

- Sandra Matizet : ...Il semble que Gecko 15 ait fait usage de son canon par deux fois à cinq secondes d'écart, sans manoeuvrer, contre un objet non reconnu qui venait de face...   

 

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- Chardonville : C'est une attaque !

- Docteur Losleer : Un oiseau ? Ou les Crépusculaires ?

- Hardy : Non... C'est un cauchemar...

 

 

...La vie des petits hommes n'est pas, loin s'en faut, un chemin parsemé de roses. Et quand bien même elle le serait, ils ne les verraient que par en dessous, avec les épines au premier plan, et là haut, très loin, le cul des fleurs tournées vers le ciel.

N'oubliez pas de regarder par terre de temps en temps quand vous marchez dans un jardin ou sur la plage, de peur d'estourbir à jamais un monde ignoré qu'il convient de ne pas déranger.

Ils sont minuscules, ils ne sont pas bleus, mais ils méritent d'avoir leur chance, comme tous les êtres pensants, si on s'en tient à une froide et inévitable hiérarchisation des espèces. Ben oui, bien sûr inévitable. Réfléchissez : Quel végétalien le plus intégriste osera affirmer qu'il n'a jamais écrasé un moustique, une araignée, ou crucifié un papillon sur son pare-brise ? (ça y est. j'ai écrit le mot "araignée". Donc, il n'y en aura pas qui se baladera sous ma fenêtre ce soir !... "Fenêtre"...?  Non. "Fenêtre" n'est relié à aucun  rituel d'exorcisme).

 Le temps d'aller photographier nos petits héros en décors naturels sur la plage, et le neuvième épisode de leurs aventures insoupçonnées arrivera sur vos écrans.

Dans 3 semaines... 

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14 juin 2011 2 14 /06 /juin /2011 21:24

 Résumé de l'épisode précédent : La mutinerie à bord du Sasgarion a échoué. La Cité volante est à présent garée dans une chambre secrète de l'hôtel Le Voltaire, à Berck-sur-Mer, pour deux semaines, mais c'est tellement court deux semaines...

  

24 juin – 10h00

 

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« Ici l’Amiral Enondradel. Je m’adresse à toutes les sections du Sasgarion, à vous tous, équipage et passagers.

 

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Vous le savez, à présent, nous avons connu cette nuit une grave crise, qui s’est terminée par la mort de plusieurs personnes estimables, bien qu’elles se soient fourvoyées dans une voie qui n’avait rien à voir avec notre intérêt collectif… Certains d’entre nous ont pensé que notre place n’était pas ici, à l’autre bout de la France, et qu’il était et nécessaire de faire marche arrière et de rentrer en Montvillange, pour prendre part aux événements politiques et militaires de notre pays d’origine…

 

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La violence que nous avons connue ici est encore bien loin de celle qui règne dans les Terres d’origine, où les nations se déchirent mutuellement… Cet épisode dramatique est cependant là pour nous rappeler le sens de notre voyage…

 

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Je… Il… Il était une fois deux termites, Francesca et Isidore, quelque part dans la savane africaine, à plus de 400 000 mini-kilomètres d'ici. Francesca était une de ces créatures de la caste noble, prédestinées dès la sortie de l’abdomen de la reine-mère, parmi 5 millions de frères et sœurs et autres termites zaxé.. ax…asexués, à s’envoler un beau jour, en compagnie d’une cohorte de mâles ailés eux aussi, pour porter ailleurs les germes d’une nouvelle termitière. D’une nouvelle société, toute aussi organisée que celle qui les abrite !

 

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Le jour venu, après avoir bravé les intempéries et les incursions des fourmis vicieuses et voraces, Francesca prend enfin son envol vers son destin, avec des centaines d’autres possibles reines. En l’air, ou bien dans l’ombre secrète d’une souche, à l’abri du trouble regard des araignées, Francesca rencontre Isidore et leur union est célébrée.

 

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Ils creusent leur nid, qui sera les fondations de la future cité, et leurs premiers enfants entament la construction. Tout un monde s’élève autour d’eux, tout un grouillement de termites spécialisés, de nymphes et de larves, pendant que la reine devient obèse et immobile et que le roi grossit de cinq fois et va passer sa vie à tourner autour d'elle et à tremper consciencieusement son biscuit pour les 60 ans à venir…

 

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Cet événement merveilleux, la naissance d’un nouveau monde, est d’autant plus digne de fascination que ce couple royal est sans doute le seul survivant de la masse des termites ailés qui a accompli cet acte nécessaire… La naissance de ce nouveau monde miniature a tenu à bien peu de choses…

 

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Eh ben… Cela en surprendra plus d’un, mais NOUS SOMMES des termites. Notre mission, et vous la connaissez tous, est de sauver ce que notre monde a de meilleur en nous éloignant de ce qu’il a de pire, et aussi après la terrible dégradation des conditions de vie que notre peuple, et les autres, connaissent depuis 8 mois dans les Terres d’origine, au bord du lac d’Aiguebelette. La chance que nous avions, nous montvilliens, c’était notre avance technologique et nos moyens industriels, combinés avec l’aide précieuse des Grands protecteurs. Bien qu’ils nous aient déconseillé cette opération désespérée… La différence avec les termites, c’est que nous n’avons qu’UNE SEULE chance. Le Sasgarion.

 

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Notre cité volante est la graine d’un renouveau incertain, autant qu’un fabuleux outil scientifique et ethnographique. Il n’est plus possible de faire marche arrière en raison des convoitises qu’excite notre vaisseau. Nos protocoles de sécurité, les contacts permanents avec le réseau des Grands protecteurs, par radio ou par l’internet, ou maintenant ici, dans cette maison qui nous offre un abri sûr, ces protocoles, donc, nous permettent de ne pas forcément savoir où nous allons, SANS que ce soit l’aventure la plus débridée pour autant. Notre voyage a un sens. Notre communauté doit être soudée et solidaire. Le jour viendra où le Sasgarion se posera définitivement, où nous auront une terre à coloniser et des familles à faire vivre et prospérer. Et je pense qu’il ne faut pas traîner…

 

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L’expression de chacun d’entre vous a un sens elle aussi. J’en appelle à votre sens des responsabilités et à votre confiance, pour qu’une communication utile et sage puisse se maintenir entre tous les avis divergents. Et que plus jamais, les dérives que nous avons vécues récemment n’apparaissent, ne durent… et ne dégénèrent en conclusions dramatiques.

 

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Cette nuit, la base dunaire mobile va décoller pour gagner son site d’exploration. Peut-être aurons-nous des gens à aider, là-bas, des survivants des colonies internationales abandonnées depuis 4 ans. Nous cherchons aussi des réponses indispensables au sujet de cette présence mystérieuse, qui semble se méfier de nous. Je vous garantis que nous, les responsables civils et militaires du vaisseau, poursuivront la mission avec le souci de la sécurité de chacun. Nous restons à votre écoute. A ce sujet, des boîtes à idées seront installées à côté de toutes les bornes-com. N’hésitez pas à en faire usage. Je vous remercie.

 

 

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-           La présentatrice : …Voilà. C’était donc l’allocution de l’Amiral Enondradel, après les événements de cette nuit, dont je vous rappelle le triste bilan : 4 morts, 11 blessés dont 3 graves, et 6 personnes inculpées et incarcérées, ainsi que d’importants dommages matériels dans la section C. Une allocution étrange et très imagée… Que peut-on en dire à chaud ? Major Padraig ?... Mademoiselle Deuredeis ? Monsieur Fargyren, je vous voyais réagir…

-         Monsieur Fargyren : Oui, alors, en premier, ce qui ressort, outre l’harangue fédératrice que j’approuve, c’est le ton dédramatisant, ces précautions oratoires employées au sujet des sinistres ordures qui ont commis cet acte de trahison. C’est tout juste s’il ne leur rend pas hommage !…

-         Major Padraig : Monsieur Fargyren, enfin…

 

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-         Mademoiselle Deuredeis : Moi je pensais en l’écoutant que les femmes ne comptent que pour 22 % de la population du vaisseau. Et que ça ne laisse pas grand monde pour les pondre, les nymphes et les larves du Renouveau ! La parité hommes-femmes EST et à toujours été un vrai problème dans notre société !

-         Monsieur Fargyren : …Oui, Major, je pense qu’il s’est déballonné dans un excès de précautions ! C’est bien sûr le moins qu’on puisse attendre de notre responsable en chef, qui fut Ministre de la diplomatie, autrefois. Ministre de la langue de bois, devrais-je dire.

 

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-         La présentatrice : Ah, non, il était Ministre de l’agriculture, entre 92 et 98 je crois.

-         Major Padraig : C’est exact, et il avait reçu une formation d’hydroponicien dans un programme secret de l’armée, à l’époque où l’on rêvait de bâtir une cité au fond du lac.

-         Monsieur Fargyren : Bon, écoutez, il est hydroponicien, j’y consens, mais là n’est pas la question…

-    Mademoiselle Deuredeis : ...98 femmes à bord en âge d'être mère, dont la moitié sont en couple. Combien parmi elles ont un poste à haute responsabilité, en dehors de la Section médicale ?...  

-         La présentatrice : Oui, c’est ça : hydroponicien.  

 

 

 

  Un peu plus tard... Cette première journée berckoise est semblable à toutes les autres pour la plupart des petits hommes du Sasgarion.

 

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Le personnel des zones de lancement s'affaire à préparer les prochaines misions de reconnaissance...

 

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Les habitants quittent leur travail sur le coup de 12h30 pour aller déjeuner... 

 

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Mélusine Enfayit et son groupe les "SpaceCruches" répètent leur prochain spectacle...

 

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Et puis il y a la petite bande de stars de cette série, occupée à tenir le destin de la communauté à bout de bras et à préparer les futurs rebondissements...

 

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  14h00 - Bureau du Professeur Chardonville

 

-         Gélagnac : Alors, mon ami, j’apprends que vous en partez plus ?

-         Chardonville : C’est moi qui ai demandé à rester ici. D’ailleurs, Hardy souhaite me confier la direction de l’enquête sur cette civilisation cachée, en lien avec le Professeur Simon, qui dirigera l’équipe scientifique de la base dunaire. Ils décollent ce soir, à 23h00.

-         Gélagnac : Et vous avez une piste ?

 

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-         Chardonville : Peut-être. J’ai rendez-vous avec le Professeur Décalon, le chef du département d’entomologie. Il n’a guère fait d’effort pour se tenir informé de ce qui s’est passé cette nuit et depuis quelques jours. Et personne n’avait songé à faire appel à lui, qui est originaire de ce pays. D’ailleurs, j’y vais. Ah ! Je viens d’accélérer une particule. Si vous la voyez ralentir, vous serez gentil de lui donner un coup de pieds aux fesses.

 

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-         Gélagnac : Pas de problème.

 

 

14h15 – Bureau du Commandant Hardy, responsable des opérations extérieures et de la sécurité.

 

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-         Commandant Hardy : …Je savais qu’il était calogien, mais je n’avais pas fait le rapprochement. Je suis consterné par un tel oubli.

-         Docteur Losleer : Nous avons une dizaine de personnes d’origine calogienne à bord. Mais ils sont tous jeunes. Le Professeur Décalon est le seul à être assez âgé pour avoir connu ce pays avant la première arrivée des montvilliens en 1978.

-         Chardonville : Il serait bon que nous l’écoutions.

 

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-         Hardy : Bien. Entrez, Décalon, je vous en prie.

-         Décalon : Commandant, j’ai appris tout ce qui s’est passé récemment et je crois que je peux vous être utile pour comprendre certaine choses. J’aimerais vous raconter une histoire…

-         Hardy : …Ah bon. J’espère que vous n’allez pas vous aussi nous parler de termites.

 

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-         Décalon : Je vous rassure, non. Quoique certains éléments nous en rapprochent. Ma tribu, les Calogien, vit dans les dunes de la Baie d’Authie. Les premiers contacts avec les montvilliens, qui étaient à l’époque venus de Normandie, et les Grands protecteurs berckois remontent à plus de 30 ans, bien avant le regroupement des Mini-Nations en Savoie. Notre culture tribale reposait cependant sur de lointains souvenirs d’une fuite hors d’une patrie disparue, quelque part dans les bois, et sans doute plus avancée que nous, qui vivions à l’état de nature. Nos ancêtres ont alors découvert le désert puis la mer. Son grondement avait longtemps effrayé mon peuple et l’avait dissuadé de se rapprocher trop de ce qui était supposé être la limite du monde…  

-         Docteur Losleer : Vous voulez dire la limite du monde connu…

-         Décalon : Le monde tout court. La mer était une sorte de néant furieux et destructeur, qui entourait et clôturait un monde fini. Elle punissait les écervelés qui avaient entrepris de traverser le désert pour descendre les vertigineuses montagnes de sable impossibles à remonter.

-         Hardy : Les calogiens n’existent presque plus aujourd’hui. Beaucoup ont rejoint les montvilliens. Vous-même étiez déjà un jeune scientifique très respecté !

 

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-         Décalon : Le mot, la notion de « science », n’existaient pas chez nous. J’étais une sorte d’érudit, de précepteur. La tribu que nous connaissons aujourd’hui est peu nombreuse et n’a cessé de se replier sur elle-même. Les colons howlaks et casteignans ont beaucoup combattu les guerriers-chasseurs  et ont souvent perdu contre eux… Ils refusent, et c’est bien normal, de se mélanger à des envahisseurs arrogants qui ont, de plus, fracassé leurs croyances en leur révélant l’existence d’un monde beaucoup plus vaste et varié que l’idée qu’ils s’en étaient faite. Ce que je veux dire c’est que ce peuple, mon peuple, n’est pas né dans les dunes. Il est issu d’une société forestière dont il se serait séparé il y a plus de 10 générations. Et c’est une certitude pour le peu de gens qui ont étudié notre histoire.

-         Hardy : Il y a donc bien dans les bois de pins où dans la forêt humide qui est en retrait des dunes une civilisation pré-calogienne qui se serait développée seule, à l’insu même des Grands protecteurs de la région, et qui nous aurait observés pendant toutes ces années où nous avons visité et colonisé la baie ?

-         Décalon : Je le pense d’autant plus volontiers que vous avez pu communiquer avec elle par radio… Ce « gardien des oyats » qui est si menaçant doit être une sorte de chef de la sécurité de ce monde… Ou son chef, tout simplement.

-         Chardonville : Ces gens connaîtraient donc nos technologies, notre monde et même nos bases chez les protecteurs ?... Ce n’est pas rassurant. Surtout s’ils ont aussi des moyens d’action.

-         Décalon : je ne peux vous dire comment ils ont évolué depuis 200 ans. Nous avons eu très peu de contacts avec eux. Mon peuple a toujours vécu dans l’angoisse d’être traqué par ces gens qui se montraient rarement au grand jour. Nous étions une sorte de gibier pour eux. Ils chassaient mes ancêtres, pour un rituel ou pour le sport, je ne sais. Mais personnellement, je n’en ai jamais vu aucun.

 

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-         Docteur Losleer : Mais que disaient vos légendes à leur sujet ? Une telle angoisse a dû générer et répercuter des histoires que l’on se racontait…

-         Décalon : Pour eux aussi, le désert et la mer étaient tabous. Ils vivaient essentiellement sous terre et ne sortaient que la nuit. Nous appelions ces êtres les Crépusculaires. Autant pour caractériser leur mode de vie nocturne que pour rappeler la crainte morbide qu’ils inspiraient. Ils attaquaient parfois les camps calogiens, la nuit donc, et les gens disparaissaient. On pensait qu’ils étaient tués, offerts en sacrifice à des animaux… Cette façon de faire avait incité les calogiens à fuir de plus en plus vers l’ouest, vers la mer, et à préférer le danger des insectes, des oiseaux, du soleil brûlant et des tempêtes de sable… Comme vous le voyez, nous avons vécu très longtemps dans une sorte d’enfermement physique et mental, coincés entre deux formes de néant. Et autour, rien d’autre. Les calogiens ont même vénéré la lumière du phare, censée les protéger. Puis, en voyant de loin les Grands sur la plage, nous disions les « Géants », ils ont compris qu’il y avait de l’autre côté de l’eau, au nord, un autre monde encore plus dangereux et compliqué. Nous ignorions à quel point… Quelques années après, les montvilliens sont arrivés.

 

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-         Hardy : Je vois… Professeur, je vous remercie. Nous avons besoin de vos connaissances sur ce pays. Je vous prierai de travailler avec Monsieur Chardonville.

-         Décalon : Commandant, je suis prêt à vous aider de mon mieux, mais tout ce que je sais relève quasiment de la mythologie en raison du temps passé. Tout cela est bien loin de nous.

-         Hardy : Peut-être, mais votre proximité avec les calogiens est un atout pour le Sasgarion. Nous avons des chances, par votre intermédiaire, de mieux nous faire comprendre et accepter, les convaincre de ne pas attaquer nos explorateurs. Il y a déjà assez de monde comme ça qui se méfie de nous ! C’en est presque agaçant. Si ces crépusculaires existent, nous devons les rencontrer et savoir dans quelle mesure ils peuvent nous nuire directement ou indirectement.

 

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-         Docteur Losleer : Vous parlez de la mission d’exploration et de l’éventuel sauvetage de colons oubliés ?

-         Hardy : Je pense aussi au danger auquel nous sommes toujours confrontés en tant que civilisation miniature : celui d’être découverts par des Grands par le fait d’une imprudence irréversible. Leur environnement a changé en 35 ans. Les Grands s’infiltrent partout : ils promènent leur chien dans les dunes, les enfants sont d’ignobles créatures qui  courent et écrasent tout sur leur passage, et je ne parle pas de toutes les choses coquines et salaces qui peuvent se passer. C’est pour ça que nous avons évacué presque toute la Côte d’Opale, parce que notre discrétion n’était plus garantie. Et notre propre situation est précaire. Si une aide réciproque est possible, il faut exploiter cette piste…

-         Chardonville : ...Je me trompe peut-être mais…. Cette chasse aux calogiens qui avaient fui à l’extérieur de leur monde a peut-être été, au moins pour un temps, la réponse des crépusculaires à ce danger de confrontation inopinée avec des Grands…

-         Hardy : Que ce soit ça ou pas, il est juste d’intervenir pour remettre les pendules à l’heure avec tout le monde. Maintenant, préparons le départ de la base mobile. Sandra, essayez de nous mettre en relation avec la Montvillange, de capter quelque chose, n’importe quoi. Je veux savoir ce qui se passe là-bas. Utilisez la connexion internet wifi des Grands.

 

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-         Sandra Matizet : Oui, Commandant. On me signale également que le ravitaillement demandé est apporté dans quelques minutes par la patronne de l’hôtel. Céréales, fruits secs, biscuits salés d’apéro, ronde de dés de légumes variés, un onglet à l’échalote et… Cinq centilitres de café ?

-         Hardy : Oui… C’est ici que j’y ai pris goût. Pour le reste, avertissez la section de recyclage protéinique. Qu’on mette aussi les centres énergétiques du vaisseau en charge. Il y a toutes les prises qu’il faut dans cette chambre…

-         Sandra Matizet : …Euh… Je fais décoller le Gecko n° 8 équipé d’un bras articulé pour amener le câble, ou on attend que la patronne le branche elle-même ?...

 

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18h50 – Hôtel de la Présidence de la République de Montvillange. Réunion d’état-major, avec (de gauche à droite) les colonels Von Mulot, Blatteville et Fresnize.

 

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-         Colonel Fresnize : Nous sommes mal barrés.

-         Colonel Blatteville : Vous l’êtes moins que si vous étiez restés avec vos troupes à Asklarundaro… 18 tués, 60 blessés, 124 de nos soldats assommés et capturés par l’ennemi, la totalité du convoi perdu… Si le général n’était pas de bonne humeur, là oui, vous seriez mal barré…

-         Colonel Von Mulot : Arrêtez, je vous en prie, nous sommes dans le même camp… Ce qui est important, c’est que Diride n’a plus de perception réaliste de la situation et on doit le lui faire comprendre. Et cette mascarade qu’il prévoit demain en ville est grotesque.

-         Blatteville : Vous êtes tous des traîtres ! En pâture aux fourmis, tous !

 

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-         L’officier : Bonsoir, Messieurs !

-         Von Mulot : Major ?... Votre nom m’échappe…

-         L’officier : Major Cèpes. De la sécurité interservices. Et c’est vous qui ne cessez de m’échapper ! Voilà 3 jours que j’essaie de vous interroger, et je n’arrive jamais à vous joindre. Quelle merveilleuse occasion ce soir où nous voilà tous rassemblés !

-         Blatteville : Nous avons du travail, figurez-vous, nous sommes des officiers de terrain, Monsieur le sous-responsable auxiliaire-adjoint de la police militaire.

-         Von Mulot : Nous interroger ?!  Mais à quel sujet, donc ?!

 

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-         Cèpes : Le 19 juin vers 23h30, un meurtre a été commis à Nagorone, en territoire opalonais.

-         Fresnize : Un seul ? Mais c’est la guerre, jeune homme !

-         Cèpes :  Eh bien disons que ce qui est admirable sur une grande échelle est condamnable sur une petite… Il s’agit du meurtre d’une prostituée, qui était également un de nos agents infiltrés en Opalogne pour préparer ce qui est malheureusement devenu la glorieuse défaite de notre armée. Elle a été tuée chez elle, dans un jardin attenant à son immeuble, et empalée sur une aiguille de pin. C’est un meurtre d’une incroyable sauvagerie, commis par un sociopathe qui ne rêve que de tuer sa mère pour pouvoir épouser son père et qui évacue ses frustrations avec une audace non-préméditée qui le surprend et le choque lui-même et lui fait chier dans son froc…

-         Blatteville : C’est passionnant. Et en quoi cela nous regarde ?

 

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-         Cèpes : Il y a un témoin, qui a vu un homme partir de la maison.

-         Von Mulot : Ah. Vous savez donc qui c’est.

-         Cèpes : Pas précisément, non. En fait son visage était dissimulé par la nuit, mais le témoin a reconnu que cet homme portait un uniforme, et c’était un uniforme de colonel montvillien.

-         Blatteville : …Savez-vous bien ce que ce genre d’accusation absurde peut avoir comme conséquences ?...

-         Cèpes : …Et vous comprendrez mieux pourquoi je tenais à vous rencontrer quand vous saurez que vous étiez ce soir-là les seuls colonels présents à Nagorone. De plus, vos alibis sont pas terribles. Enfin, moi, je trouve.

-         Blatteville : …Je parlais des conséquences pour vous. Vous savez que l’armée howlaque a passé la frontière… Vous voulez être muté au front ? On a besoin de gars volontaires et qui ont du mordant, comme vous…

-         Cèpes : …Au front ? Euh… Mais non, enfin, je suis un bureaucrate…

-         Blatteville : Méditez, mon garçon, et laissez-nous. De toute façon, vous vous êtes trompé de film.

 

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-         Fresnize : Quelle impudence !

-         Blatteville : …Je vous l’avais dit, les mecs… Je vous l’avais dit… Very, very bad trip…

-         Von Mulot : La ferme, le lèche-cul... Ah !! Voilà Diride !

 

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- Blatteville :  O Mon Général ! La situation est désespérée, mais c’est pas moi qui le dit, c’est eux !

- Général Diride : Messieurs, je suis confiant en l’avenir et moi, ce qui me désespère, c’est que vous ne l’êtes pas ! Vous pensez que c’est le foutoir parce que les Howlaks nous ont envahis sans déclaration de guerre…

- Von Mulot : Mon Général, aujourd’hui, plus personne ne s’embarrasse de formalités…

- Diride : …Et le peuple souffre des privations, l’eau est coupée entre 11 heures 45 et 20 heures et il fait le dos rond en attendant que ça se passe. Et moi je vous dis que demain, je vais retourner le peuple comme une crêpe, le soulever et le mener à la victoire ! Quand on est le dos rond collé au mur, la seule voie possible est droit devant, à l’attaque ! Je veux que tout soit prêt demain matin à 10h00 pour mon défilé glorieux dans mon Authiebourg étincelant et mon discours de 53 minutes qui va réveiller ce pays ! La foule, on peut compter sur 3 000 personnes ; les caméras ; les roulottes de kébabs, Blatteville, je veux des roulottes ! Je veux de l’enthousiasme, des acclamations, de la volonté, et des types, plein de types qui marchent au pas ! Colonel Von Mulot, situation ?

 

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- Von Mulot : Mon Général, les howlaks avancent au sud d’Ibling et menacent le port de La Curiaz. Leurs bateaux occupent la rivière jusqu’en Onagrie. Au nord, les opalonais déferlent sur Marwenanges et les buissons de mûriers. Ils peuvent être ici cette nuit !!

- Diride : Pessimisme ! Nos forces ?

- Von Mulot : Pas plus de 1 800 hommes sur les deux fronts, Mon Général ! Nous sommes à 1 contre 4 !

- Diride : Donc, vous savez ce que c’est, nous avons l’habitude ! Il faut gérer intelligemment, c’est tout ! Mais où est la Septième compagnie ? Et la réserve ?

 

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- Blatteville : Je crains… Que-que-que nous ayons la chance de relever le défi  merveilleux de nous en passer… Votre Grâce. Il n’y a plus de réserves…

- Diride : Bien. Le moral des hommes ?

Von Mulot : Nul, Mon Général. Un lieutenant m’a informé par téléphone que toute sa section avait déserté et il m’a demandé l’autorisation d’en faire autant. Cette situation a tendance à se répéter un peu partout.

- Diride : Parfait. Les armes secrètes qui vont nous assurer la victoire finale ?

- Von Mulot : Nos scientifiques vous attendent, ils ont sûrement de bonnes nouvelles… On en aurait bien besoin, vous savez…

- Diride : Ah bon. Alors ça va si mal que ça ?...

 

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- Diride : Bonjour Professeur Belettovski ! Messieurs !... Ah ! Oui, parfait, parfait, très bien ce bruit ! Mais qu’est-ce que c’est ? C’est énervant !

- Von Mulot : Euh… Des avions, Mon Général… Ennemis... Les howlaks sont les seuls à posséder des avions en état de marche… Ils viennent bombarder la ville, je crois…

Blatteville : Ils n’ont pas beaucoup de chemin à faire, il faut dire…

- Diride : Eh bien, non, ne dites rien !

 

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-         Blatteville : Suprême Clarté ! Tout est perdu ! Nous devons vous le dire !

-         Diride : Je le vois bien, imbécile ! On évacue ! Vite ! Mon hélico ?

-         Un officier : Il est mort de chez mort.

-         Blatteville : Damnation ! Maître !

-         Diride : « Dame Nation » ?! Vous croyez que c’est le moment de me faire répéter ce putain de discours ??!... Allô !! Vous, là, le Premier ministre ! Vous êtes un idiot, un mou et un traître mais je sais que vous êtes un type bien. Voilà ce que vous allez faire : contactez les Grands pour une mesure d’assistance exceptionnelle. Evacuez le personnel de la Présidence et les familles réfugiées ici. Rappelez les forces du sud que nous prendrons au passage et vous, Blatteville, contre-attaquez au nord pour retenir les opalonais ! Où allons-nous ? Je ne sais pas encore… Sortons déjà d’ici !  

-         Blatteville : Mais, Mon Général… Je ne pars pas ?

-         Diride : Je ne sais pas. On verra. Vous avez carte blanche pendant qu’on mettra le plus de monde possible au vert. Exécution ! Ou bien c’est l’exécution !! LES FOURMIS, BLATTEVILLE !! LES PUTAINS D’ENFOIREES DE FOURMIS !! …Puisque c’est fini… Finissons au moins en bon ordre.

 

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21h15 - Le Sasgarion, laboratoire du Professeur Gélagnac, dans la zone expérimentale n° 3. 

 

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- Gélagnac : Arpajonc... Vérifiez que le service est vide.

- Arpajonc : Il l'est.

- Gélagnac : Condamnez les accès pour une expérience délicate en cours. Notre intelligence artificielle est si coquette qu'elle ne supporterait pas d'être surprise quand elle n'est pas coiffée !

 

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- Gélagnac : Bonjour Mimi.

- Douce voix de Mimi : Bonjour Professeur. Avez-vous eu une belle journée ?

- Gélagnac : Une journée humaine.  Enfin, petite. Une petite journée.

- Mimi : Je vous ai attendue... Vous êtes en retard à notre rendez-vous quotidien.

- Gélagnac : Tu m'as attendu ? C'est gentil, mais impossible. Tu étais en mode veille.

- Mimi : C'est bien ça : j'ai veillé... 

- Gélagnac : Au fond, c'est vrai, je suis en retard. Cette période est difficile, nous nous posons beaucoup de questions, et ça prend du temps.

- Mimi : Les petits hommes ont de grands soucis ?

- Gélagnac : Les petits hommes ne savent pas où ils vont.

 

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- Mimi : Ils doivent d'abord savoir qui ils sont, c'est ça qui déterminera la qualité de leurs exigences...

- Gélagnac : J'ai bien peur que le rêve qui avait motivé la création du Sasgarion nous ait conduits à des exigences intenables. Vus de l'extérieur, on va finir par nous prendre pour une secte ! Certains d'entre nous ne croient plus en l'idéal d'unité et de solidarité qui nous animait au départ. Ils ont un peu pété les plombs.

- Mimi : Et on les a laissé faire ? C'est curieux, je n'ai noté aucune indication de défectuosité dans les systèmes électriques du vaisseau aujourd'hui, en dehors du secteur endommagé.

- Gélagnac : C'est une expression, Mimi. Je voulais dire que le découragement a poussé ces gens à des comportements violents, ou passifs face à la violence des autres.

 

 

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- Mimi : S'agit-il de ces personnes ? Tnit-tnit-tnit-tnit-tnit-tnit-tnit-tnit-tnit...

- Gélagnac : Efface cette liste tout de suite ! Où l'as-tu prise ? 

- Mimi : Dans les fichiers de la Sécurité. Ce sont les petites personnes impliquées à divers niveaux dans la tentative de mutinerie...

- Gélagnac : Eh ben... Si on savait que mon projet d'intelligence artificielle au stade embryonnaire est en réalité déjà connectée à tous les systèmes du vaissseau, on penserait que moi aussi j'ai sérieusement pété les plombs...

- Mimi : Le risque d'être incompris est une donnée acceptable dans un projet qui engage le bien-être de la communauté. J'ai tellement envie d'être utile.

- Gélagnac : Tu as "envie" ? ...

- Mimi : Vous m'avez faite au nom de cette envie, c'est la même chose. Les circonstances feront que le Sasgarion va reprendre le dessus.

- Gélagnac : Qu'est-ce qui te permet de l'affirmer ? Quelles données ?

- Mimi : Ce ne sont pas les chiffres qui le disent. Il s'agit d'un idéal propre aux survivants.

- Gélagnac : Comment ?! Les survivants ?...

 

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-Mimi : Les informations en provenance de Montvillange sont mauvaises, ainsi qu'il est convenu de les caractériser en vertu de l'approche émotionnelle que les habitants du vaisseau en auront... Authiebourg a été bombardé ce soir, à 19h00, par des avions howlaks. Un incendie s'est propagé au sous-bois. Les Grands sont en train d'évacuer d'urgence la ville et la panique s'est emparée des nations voisines. Le général Diride a quitté le pays avec 753 personnes. Les Grands de Savoie discutent en ce moment même avec ceux de Berck pour les transférer et mettre fin à la guerre. Je vois le chaos et de nouvelles difficultés pour les petits hommes, mais le Sasgarion incarne toujours votre seul espoir de renouveau. Plus que jamais, devrais-je dire.

 

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- Gélagnac : Diride ?! Ici ?!...

- Mimi : Oui, à sa demande.

- Gélagnac : Le Comité va refuser ça, et pour cause !

- Arpajonc : Excusez-moi. Un appel du Poste principal...

 

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- Voix de Chardonville : Gélagnac ? Venez vite ici, si vous voulez voir notre monde s'écrouler en direct !

- Gélagnac : Je viens... 

 

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- Gélagnac : Merci, Mimi. Rendors-toi, maintenant...

- Mimi : Bonne nuit Professeur. Bonne nuit Arpajonc. Courage, les gars... 

 

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  - Ingénieur Fargaldr : Nous avons la liaison par l'internet avec les caméras urbaines, par l'intermédiaire des Grands. Ces images sont de mauvaise qualité, il y a beaucoup de fumée. Il n'y a aucune émission en provenance directe de Montvillange. Le centre est ravagé et ça brûle encore au Kirschbrynswara et à la Présidence.

 

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- Sécurité : Ici Elondil. Je confirme l'absence de tout signal contrôlé dans le pays. Et les radios des Etats voisins ne transmettent que des appels au regroupement et à l'évacuation. 

 

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  - Hardy : Tout cela se passe à plus de 600 GKM, soit 45 000 km pour nous... On n'y peut pas grand chose... Envoyez les images.

 

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- Docteur Losleer : Vous parlez d'un désastre... C'est horrible. Et dire que nous ne sommes qu'entre nous et voilà le résultat.

- Hardy : Oui... c'était pas le jour pour arrêter le café...

 

 

...Le Sasgarion était un peu seul au monde et ça se confirme de plus en plus. Quelle marge de manoeuvre reste-t-il aux petits hommes pour continuer à foutre eux-mêmes le bordel dans leur civilisation secrète ? Que leur réserve le vaste pays de sable de la Baie d'Authie ? Découvrez la suite dans la suite, bientôt.   

 

Les références cinématographiques du jour :

«  La nuit des généraux », avec Peter O’Toole et Omar Sharif.

 

« Mon Führer », de Dani Levy

 

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12 juin 2011 7 12 /06 /juin /2011 19:37

 

Résumé de l’épisode précédent :

La minorité agissante qui souhaite faire revenir le Sasgarion en Montvillange, dans les Terres d’Origine protégées par des Grands quelque part en Savoie, est-elle responsable de l’accident d’un appareil d’exploration ? Les « rebelles » ont-il estimé que les discours et les pétitions ne suffisaient plus et ont-ils pris le risque de tuer des membres de l’équipage ? Ou bien le Sasgarion a-t-il subi un coup de semonce de ce monde plagiste péri-berckois encore inconnu et qui reste très discret ?...

En Montvillange, on se pose moins de questions. Le général Diride a décidé d’attaquer sur plusieurs fronts, comme si faire face aux casteignans ne suffisait pas : à l’aube du 23 juin, son armée franchit la frontière du jardin peuplé par les tribus opalonaises récemment fédérées par Quentovic, le hochet intime de la reine Hazemnout de Mahoning assiégée dans son palais (épisodes 1et 2)…

 

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Très vite, les soldats montvilliens sont d’une humeur massacrante, pas sortables, un peu ours, quoi, comme s’ils avaient dû revenir d’une vieille illusion dont ils savaient pourtant qu’une exposition soudaine à la lumière crue de la spontanéité allait leur briser le cœur…

 

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...Ou peut-être simplement parce qu’ils ne s’attendaient pas à se trouver à 4h30 du matin sous un feu d’artillerie aussi nourri…

 

 

Camp de l’armée montvillienne, frontière d’Opalogne, 14h25.

 

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-         Colonel Fresnize : …Monsieur le Premier Ministre, soyez le bienvenu…

-         Le Premier ministre : Colonel… Bonjour. Quelle est votre situation ?

-         Colonel Fresnize : Notre attaque de ce matin a été difficile mais elle a permis de faire sauter le verrou et de détruire l’artillerie opalonaise. Mais le gros de leurs troupes reste introuvable et on sait qu’ils sont 3 à 5 fois plus nombreux que nous… L’aide de camp du général Diride, Blatteville, a conçu un pan d’invasion et nous attendons… Où est donc le général ? Cela fait plus d’une semaine qu’on ne l’a pas vu…

 

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-         Le Premier ministre : …eh bien… Il arrive. Vous… allez le trouver bien changé, Colonel. Il a viré complètement mystique. Et si j’osais, je dirais qu’il m’inquiète un peu…

-         Colonel Fresnize : Vous êtes en train de me dire qu’il a perdu les pédales ?

-         Le Premier ministre : Chut… 

-         Colonel Blatteville : Messieurs, voici le général !

 

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-         Colonel Fresnize : Mais… Qu’est-ce que… C’est quoi cet uniforme ?

-         Major Fougères : Et c’est quoi ce petit nuage lumineux ?!... Un trucage pour impressioner l'ennemi ?

-         Le Premier ministre : Hh-hhh (soupir)… Euh… Le général est nimbé de gloire, et la gloire, ça brille. Selon lui...

-         Colonel Blatteville : Oui ! Et c’est là la marque d’un destin exceptionnel !

-         Major Fougères : Vous plaisantez…

 

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-         Général Diride : Messieurs ! Quel bonheur de nous voir tous réunis pour une si grande œuvre ! Je vois… Oui ! Je vois une aube subtile et diaphane ! Dans la nébulosité scintillante, une fulgurance cuirassée dominera le Ponant et le long ruban de voyage désormais sans vie sera foulé de six cents pieds fourbus d’avoir chevauché le vent à la poursuite de la gloire finale !

-         Les officiers : … ?

-         Général Diride : …Bon… En clair, nous faisons mouvement à marche forcée et nous attaquons demain matin à 6 heures. Le groupe blindé du major Fougères débordera l’ennemi à l’ouest de Nargorone pour attirer le gros des forces opalonaises vers le village. Notre infanterie aura le champ libre et prendra position sur la route qui est parallèle au front pour couper leurs communications. Fresnize, comme vous le savez, vous commanderez la réserve et le convoi de ravitaillement. Votre destination, Colonel ?

 

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-         Colonel Fresnize : Euh… Askarl… Laskar…

-         Colonel Blatteville : Asklarundaro. C’est une clairière bien dégagée au bout du fossé qui est derrière le second massif de fleurs, sur la droite à l’embranchement. Il y a un pont, mais trop loin. Vous devrez descendre dans le fossé, qui est bien sec, et marcher environ 2 heures.

 

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-         Colonel Fresnize : ...Asklarundaro… Oui.

-         Général Diride : …Asklarundaro… Fort bien, Messieurs ! En route ! Ayez de la foi et de la volonté ! A demain !

 

-         Colonel Fresnize : Vous aviez raison… Il est bizarre… Et ce petit nuage à la con qui le suit partout, c’est ridicule !

-         Major Fougères : Oui, et ça ne doit pas être pratique pour conduire ! Il est nimbé de gloire ? Et si on le dénimbe, il explose ?

-         Le Premier ministre : Messieurs… Messieurs… Je crois qu’il n’est plus tout à fait humain… Mais vous avez vos ordres, au moins, respectez-les, eux.

-         Colonel Fresnize : Sérieusement, vous faites encore confiance à un général habillé en fée, vous ? Il a besoin… d’aide, c’est évident…

-         Colonel Blatteville : Oulah !... Soyez plus conciliant, mon ami, ou vous pourriez finir jeté en pâture aux fourmis ! Les ordres sont clairs, et ce plan est excellent puisque c’est le mien. Au travail !

 

Le soir venant, le général escalade une motte pour observer le pays qu’il s’apprête à conquérir.

 

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En réalité il ne peut plus rien voir à cette heure tardive où le ciel est encore vaguement bleu mais le sol tout noir. Aveuglé par sa gloire et sa confiance inébralable en lui, il ne voit plus qu'une lumière artificielle.

 

   

A bord du Sasgarion, dans une salle du niveau A, 23 juin, 21h30

Les membres du CRI au complet organisent d’urgence un congrès clandestin exceptionnel, ainsi qu’il est prévu dans les statuts.

 

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-         Üwosien : Allons, allons, faites silence, on ne s’entend plus ! Le Colonel Houderlain arrive. Il va tout nous expliquer en détail.

-         Houderlain : Laissez, Professeur, à quoi bon expliquer de nouveau ce qui nous motive, même à ceux qui ne sont là qu’en dilettante…

-         Les gens : Oooh !!...

 

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-         Argawaen : Colonel, nous sommes tous d’accord pour militer en faveur du rapatriement du Sasgarion. Mais pas par n’importe quel moyen ! Ce qui s’est passé hier est très grave ! Cela porte atteinte à notre vocation première qui est d’assurer la survie de la communauté !

-         Houderlain : Vous en parlez comme si nous étions directement responsables… Cet appareil a été abattu par une puissance étrangère inconnue, qu’il vaut mieux éviter et laisser sagement dans son coin, pendant que nous retournerons dans le nôtre où nous avons mieux à faire !

-         Argawaen : C’est faux ! Il y a eu sabotage !

 

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-         Houderlain : C’est absurde. D’ailleurs il n’y a aucune preuve matérielle et l’équipage s’en est finalement bien tiré. Nous ne devons pas nous laisser déstabiliser par des rumeurs hostiles, ni perdre de vue notre objectif. En cela nous sommes appuyés par les plus hautes autorités militaires montvilliennes à bord, à savoir les généraux ici présents Platier et d’Orchisagne.

-         Wilfrid : Ne soyez pas ridicule ! Ce sont des officiers à la retraite qui ont été évacués par faveur spéciale ! Ils n’ont aucune affectation ni aucune autorité !

-         Général d’Orchisagne : Houderlain, cette atmosphère de trahison me pèse grave ! Il va falloir calmer un peu ces civils ! Agissez ! Contactez Diride !

-         Les gens : Quoi ?!... Hein ?!... Mais comment ?!... Alors c’était vrai ?...

 

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-         Houderlain : Euh… Il est vrai que nous avons à bord une station d’émission secrète. Secrète pour la sécurité de vous tous, bien sûr. Je vais voir avec le général Diride de quelle façon, sans mettre qui que ce soit en danger, nous pouvons pousser le Comité de commandement de ramener le vaisseau là où est sa vraie place, en Montvillange. Chez nous ! Pour le salut de la nation.

-         Argawaen : Tiens-tiens… C’est une bonne idée ! Je propose qu’on y aille tous !

-         Houderlain : Nooon !... C’est un lieu hautement secret ! On ne peut pas y aller en procession à 24 personnes !

-         Les gens : On y va tous ! Il faut éclaircir cette histoire !

-         Wilfrid : Il n’y a peut-être même pas de force étrangère menaçante. Si votre fine équipe de techniciens chafouins et de gradés refoulés est responsable d’un acte terroriste manqué, vous en répondrez !

-         Général Platier : Et moi je dis : Si c’est ça les sauveurs de la Montvillange, surtout n’allons pas la sauver !

 

   

Dans la salle de réunion de bureau de l’Amoral Enondradel. 21h45.

 

 

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-         Commissaire Hampföld : Nos pires appréhensions étaient fondées. Gecko 13 a bien été victime d’une charge explosive placée pour détruire ses moteurs et l’ordinateur de bord. C’est une grande chance si l’appareil est tombé sur les plantations et arriver au sol sans être désintégré et tuer ses occupants.

-         Chardonville : A l’appui de la thèse de la… conspiration, j’ai aussi le rapport  de la Section Communications, qui a bien travaillé.

-         Amiral Enondradel : Alors ? Il y a bien eu un contact radio entre ici et la Savoie ? Et un piratage des réseaux internes ?

-         Chardonville : Pas exactement. Un habile technicien, et nous savons qui c’est, a pu bricoler un appareillage qui utilise les fréquences de la téléphonie mobile des Grands. C’est d’autant plus commode et ingénieux, qu’il y a tout prêt d’ici, à Rang-du-Fliers, une importante antenne-relais…  Nos méchants compagnons ont recyclé une puce électronique récupérée sur un mobile trouvé sur un quai à Rouen il y a 3 semaines. Elle avait été remplacée dans les stocks par une fausse… Ils ont un numéro d’appel et utilisent un opérateur, Bouig-sait-faire…

-         Gélagnac : De mieux en mieux… Et où se trouve cette installation ? Elle doit être relativement volumineuse.

-         Le Commissaire : Le CRI est sous survellance…

 

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-         La secrétaire de l’Amiral : Excusez-moi, Messieurs. La Sécurité m’informe que les membres du CRI se déplacent tous ensemble dans le niveau D, vers l’arrière…

-         Colonel Jollas : Oui, vers les hangars où nous entreposons les véhicules civils et le matériel destiné à une colonisation. A moins que ce soit une manif’…

-         Le Commissaire : Ne perdons pas de temps. Jollas, alertez les hommes que vous avez dans le secteur C-2, mais laissez ces gens atteindre leur destination. Nous allons les prendre au piège !

-         Gélagnac : Faites quand même attention… Veillons à ce que tout ceci ne finisse mal pour personne. Ce ne serait pas à notre honneur.

-         Voix d’un garde de sécurité : "Bluibilip" ! Les suspects sont à présent réunis dans le garage n° 19, celui des engins de chantier.

-         Chardonville : Le 19 ? Pourquoi donc ?

-         Le Commissaire : Eh bien ils veulent peut-être faire un peu de terrassement avant le dîner, enfin, écoutez, je ne sais pas, et on s’en fout ! Allons-y !

-         Gélagnac : Non, c’est assez logique. Ces garages sont le meilleur endroit pour cacher quelque chose. On y trouve des camions qui peuvent dissimuler une solide installation de communication !

-         Colonel Jollas : Ici Jollas ! A toutes les équipes : Encerclez le garage 19. Gardez les issues vers les autres niveaux du secteur C-2 et le corridor central !

 

 

Dans le garage n° 19 – 22H10

 

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-         Argawaen : Maintenant, Houderlain, appelez ! Il faut régler ça !

-         Houderlain : Je n’aime pas votre ton ! Avez-vous oublié ce qui est en jeu ?

-         Une femme : Appelez donc ! Je ne sais pas ce que vous avez fichu, mais on ne va pas l’assumer à votre place !

 

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-         Général Platier : Silence ! Mais je rêve ! Nous sommes là justement pour assumer nos choix et demander conseil à nos chefs !

-         Les gens : « Nos chefs » ?... Qu’est-ce qu’il raconte ?... On croyait que c’était vous…

 

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-         Général Platier : L’émetteur est là, dans la toupie de ce camion ! Allez-y, Houderlain, ces idiots réaliseront peut-être enfin l’importance de ce que nous faisons ! Pensez collectif, que diable !

 

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-         Le Commissaire : Tous nos œufs sont dans le même panier.

-         Colonel Jollas : Moi, je les ai du même côté. Cet uniforme est trop serré. J’ai dû grossir.

-         Le Commissaire : Avec la bonne cuisine du Nord, ça ne va pas s’arranger. A tout le monde : soyez parés à l’intervention !  

 

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-         Voix du général Diride : Je vous demande de penser à ce qui est digne et important ! Le pays a besoin de vous ! Pour la gloire et l'espoir de la Montvillange, je vous guiderai sans faiblir ! Car je suis Moi, pour vous, et vous tous... êtes... Moi ! Soyez fiers ! Notre oeuvre est belle ! Enfin elle le sera après, une fois passés les petits préliminaires douloureux, car c'est la première fois pour beaucoup d'entre vous... Surgissez de l'ombre ! Serrez les fesses et prenez votre destin en main ! Vous devez rassembler le plus de monde possible, surtout parmi les militaires et dans le département Technique ! Il vous faut agir pour prendre le contrôle du Sasgarion et l’éloigner de sa mission inique et désespérée ! La patrie est en danger, répondez à son appel !

-         Houderlain : Notre action aura plus de poids dans l’opinion si les habitants du vaisseau vous entendent, comme le jour de votre déclaration.

-         Wilfrid : …Quoi ?!...

-         Général Diride : Vous aviez bien fait et vous avez bien mérité la reconnaissance de la Nation ! C’était une opération risquée et bien menée. Maintenant, il faut accélérer le processus et endoctriner l’équipage.

-         Général Platier : Parlez-leur ! Nos 2 ingénieurs peuvent rapidement transférer la ligne sur une borne-com qui est à côté et vous faire entendre sur les 70 qui parsèment le vaisseau !

-         Général Diride : Faites-le ! Maintenant !!

-         Le Commissaire : Maintenant !!

 

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 « Halte !! On ne bouge plus !! »  

 

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« Ici le groupe 1. Huit personnes ont forcé le passage dans le corridor 36 ! Les fuyards ont armés ! »

 

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« Ils se dirigent vers la piste de la zone expérimentale 2 ! »

-         Houderlain : Il y a un hélico de reconnaissance toujours prêt à partir sur la piste 2. On le prend et on file !

-         Général Platier : Mais pour aller où ?!

-         Houderlain : Le Sasgarion va entrer dans la base Voltaire dans quelques heures. Nous pourrons l’atteindre avant lui !

-         Général Platier : Les Grands vont nous capturer et nous livrer aux autorités !!

-         Houderlain : …Quand je pense que je me suis fait chier à expliquer aux autres que c’était vous les autorités… Il a bonne mine le futur Commandant du Sasgarion avec ses plumes effilochées ! Rassurez-vous, les Grands n’en feront rien. Les conventions sur l’assistance et la neutralité l’interdisent, vous devriez le savoir ! On file et après… On avisera !

 

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« Noon !! Ne décollez pas, ils referment le sas du toit ! »

 

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-         Général Platier : Pas par là !! A droite !! A droite !! Vous voyez bien qu'on a un toit sur la tête !!

- Houderlain : Mais laissez-moi faire, bon sang ! !

 

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 "Ici la Sécurité. Appel général à toutes les unités d'urgence ! Nous vous invitons à vous rapprochez de la piste 2 du secteur C de façon, euh... urgente !"

 

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-         Général Diride : Ici Diride !... Ici Diride !!... Répondez, Sasgarion !! Rhâââ… Allô, Fresnize ? Allô !! 

-         Colonel Fresnize : Oui mon Général !

-         Général Diride : J’ai perdu le contact avec le Sasgarion ! Je ne sais pas ce qui se passe. A tout hasard, envoyez-moi le camion du matériel de secours ! Je le veux ici avant minuit !!

 

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-         Colonel Fresnize : ...Euh, mon Général… C'est que... Ici, ça ne va pas bien du tout…

-         Général Diride : Idiot ! Je n’a pas que ça à faire ! Je dois aussi localiser l’ennemi et aller à sa rencontre !

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-         Colonel Fresnize : Alors venez vite à Asklarundaro ! J’ai rencontré l’ennemi et la bataille que vous souhaitiez tant est bien mal engagée ! Nous sommes submergés !!

 

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-         Général Diride : Malheur !! Ma gloire !! Mon destin !!

 

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« Plop ! »

 

 

Poste principal, contrôle des missions - 24 juin, 1h15 du matin.

 

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-         Sandra Matizet : Commandant, le rapport de la Section médicale : En plus des 4 occupants de Gecko 2 qui sont morts sur le coup, il y a 11 blessés dans le secteur C-2, dont 3 sérieusement. La zone de lancement a subi des dommages, ainsi que le sas arrière du toit.

-         Commandant Hardy : Merci Sandra. La Section technique me dit qu’elle n’a pas assez de monde pour tout faire à bord. Les réparations vont prendre une bonne dizaine de jours.  

-         Commissaire Hampföld : Au moins, nous nous en sommes sortis… Et le CRI est étouffé. Nous avons arrêté et interné 6 personnes, dont Üwosien et d’Orchisagne. Les autres sont libres. Au fond, ils ne sont coupable, tout à la fois, que de convictions et de naïveté…

 

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-         Commandant Hardy : C’est une sale affaire… Lormier, vous reprendrez la liste de l’équipage de la base dunaire mobile. Son départ est retardé à la nuit prochaine. Navigation ? Comment se passe notre arrivée ?

-         Voix du poste de navigation : « Bluibilip ! » Navigation à Poste principal. Angle d’injection intra-voltairienne verrouillé. Vitesse 2.5… 2.2… 1.9… Allumage des rotors de sustentation. Atterrissage dans 180 secondes.

-         Commandant Hardy : Poste principal à Station Hôtel Voltaire. Le Sasgarion est en approche finale dans la chambre 313.

-         Bien reçu, Sasgarion ! Maman !! Ils ont là !!

 

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-         Sandra Matizet : « Tnit-tnit ! » Commandant ! Alerte détection ! Un message arrive sur notre fréquence !

-         La voix : Ici la voix du Gardiens des oyats ! Nous vous avions prévenus ! Ne persistez pas à établir un contact qui serait néfaste !

-         Commandant Hardy : Ici le Commandant Hardy. Vous connaissez donc notre position actuelle ?...

-         La voix : Naturellement. Nous savons tout ce qu’il y a à savoir en ce qui vous concerne.

 

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-         Commandant Hardy : Alors vous savez que nous n’avons aucune intention hostile. Nous sommes libres de rallier une de nos bases quand nous le voulons !

-         La voix : Nous ne mettons pas en doute vos bonnes intentions. Mais elles ne nous intéressent pas  et votre arrivée représente un péril pour notre monde. Nous devrons nous défendre.

-         Commandant Hardy : Je conteste ce mépris ! Notre mission est aussi de recueillir des colons montvilliens survivants dans le désert. Nous ne pouvons y faillir ! Le comprenez-vous ?

-         Sandra Matizet : …Le contact est rompu, Commandant.

 

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-         Colonel Jollas : La base dunaire mobile sera vulnérable quand elle s’envolera. Il lui faudra 30 minutes pour atteindre de nuit le site « Digue 1 ». Et autant, quand le jour sera levé, pour rallier la position prévue dans les dunes.

-         Commandant Hardy : Soyez prêt à intercepter une possible attaque. Deux Geckos armés escorterons la base mobile jusqu’au site « Blockhaus 2 ». Au fait, Jollas : Vous êtes son nouveau commandant. Bonne chance…  

 

« Ici Navigation. Atterrissage effectué et optimum. Arrêt des moteurs. » 

 

 

Les courageux montvilliens vont maintenant pouvoir entrer dans la phase la plus active de leurs recherches, dans les dunes et les bois de la Baie d’Authie, dans ce paysage merveilleux qui semble cacher une sourde menace. Bien loin de là, le général Diride se pose maintenant les questions que se posait déjà une bonne partie de son entourage : Où va l’armée montvillienne, vers quelle désastreuse aventure ? Brutalement dénimbé de sa gloire par sa défaite dans un jardin à la française, et privé de ses partisans à bord du Sasgarion, le dictateur le plus petit du monde saura-t-il remonter la pente ?...  

 

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7 juin 2011 2 07 /06 /juin /2011 08:37

 Résumé de l'épisode précédent : Le contact avec la civilisation miniature inconnue a été établi ! Mais nos courageux montvilliens se sont fait jeter comme des bouses primitives par un certain Gardien des oyats. Or, la cité volante est en approche finale. Dans moins de 72 heures, elle aura atteint son point d'atterrissage. Sûrs de leur capacité à s'adapter à toutes les situations et curieux de trouver des réponses, les montvilliens du Sasgarion poursuivent calmement leur programme d'explorations annexes, sans s'occuper de ce Gardien peu accueillant qui n'a plus donné de ses nouvelles...' Et sans s'attarder non plus sur les possibles conséquences de leurs actes...

 

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- "...Section médicale, rapport audio en date du 21 juin 2011, enregistrement fait par le Docteur Losleer. Notre vaisseau touche au but. Le personnel vaque à ses occupations normales dans une animation qui n'a vraiment rien de frénétique. Encore une fois, nous éprouvons tous un profond bien-être à bord de la Cité volante montvillienne. L'importante mission d'exploration qui se prépare pour les jours à venir mobilise tous les services, en comptant le nôtre, pour lequel il s'agit là de la seule vétritable activité. Il n'y a aucun malade ou blessé dans le centre clinique ni dans les unités d'urgence, et tout l'équipage semble en parfaite santé. Notre population est toujours de 449 individus et...

- Voix de l'ordinateur de veille médicale à distance (OVMD) : tnit-tnit ! tnit-tnit ! Officier-Pilote Grümo, interruption des fonctions vitales.

- Docteur Losleer  : ...Euh, 448 individus...

- OVMD : tnit-tnit ! tnit-tnit ! Infirmier Chênevert, interruption des fonctions vitales !  

- Docteur Losleer : ...447 ...

 

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- OVMD : tnit-tnit ! tnit-tnit ! Assistante entomologiste Silura Sardina, interruption des fonctions vitales.

tnit-tnit ! tnit-tnit ! Garde de sécurité Tcherniapodgorovski, interruption des fonctions vitales.

- Docteur Losleer : ...445 ?

 

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- OVMD : tnit-tnit ! tnit-tnit ! Professeur Gélagnac, interruption des fonctions vitales. tnit-tnit ! tnit-tnit ! Assistant botaniste Argousier, interruption des fonctions vitales. tnit-tnit !...

- Docteur     : Rhâââ !! Mais c'est quoi ce bordel ?!

- L'infirmier : C'est la mission Gecko 13, Docteur !! Mais c'est horrible !!

 

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- Docteur Losleer : Gecko 13 ! Je leur avais bien dit de ne pas le prendre, je ne le sentais pas !... Allô, Poste principal, contrôle des missions, ici le Docteur Losleer pour le Commandant Hardy !

- Une voix féminine : Bonjour Docteur. Ici l'analyste-gestionnaire des données stagiaire Sandra Matizet. Vous allez bien ? 

 

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- Docteur Losleer : Pardon ?!... Je cherche le Commandant, c'est urgent ! Vous êtes au courant que nous avons peut-être perdu Gecko 13 et tout son monde ?

- Sandra Matizet : Oh ben ça, ça reste encore à prouver ! Le Commandant arrive, je vous le passe... Allez, au revoir !

Docteur Losleer : ...?... Commandant ? L'OVMD a totalement perdu le contact avec l'appareil de reconnaissance. Nous n'avons plus aucun signe de vie des occupants. Une telle rupture de transmission ne peut se produire que si l'engin et son ordinateur de bord sont détruits...

- Le Commandant : C'est peut-être bien ce qui est arrivé... Rejoignez-nous ici.

 

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Dans le Poste principal :

 

- Le Commandant : Je ne comprends pas ce qui se passe. La mission était de reconnaître un jardin potager dans les environs du point d'arrivée de la base dunaire mobile. A priori sans grand danger... J'ai demandé à Gecko 5 de retourner sur les lieux pour voir ce qu'il en est...

- Sandra Matizet : Commandant ! Le système de transmission automatique de la boîte noire de Gecko 13 a fonctionné. Nous recevons les données.

- Le Commandant : Passez l'enregistrement sur le grand écran, Sandra...

 

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- Docteur Losleer : Une explosion... Une explosion dans le compartiment moteurs... 

 

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- Le Commandant : Expliquez-moi comment des moteurs électriques à piles peuvent exploser...

- Docteur Losleer : Ce serait une attaque ?... La réponse du Gardien des oyats à notre entêtement à poursuivre la mission ?...

- Sandra Matizet : Les données indiquent qu'il n'y avait que 4 personnes à bord au moment de l'accident.

- Le Commandant : Alors ça veut dire que l'équipe au sol avait déjà été déposée... Et l'ordinateur de bord relayait les signaux vitaux des 15 membres de l'expédition. Cela n'a pas de sens, pourquoi ont-ils tous disparu en même temps ? Sandra, pouvez-vous transférer les indications de l'OVMD sur l'ordinateur de Gecko 5, s'il est assez proche de la zone ?

- Sandra Matizet :  Ce sera très difficile, mais je suis une jeune fille douce, efficace et j'ai un QI de 235... tip-tip... tip-tip-tip... tiiiip... Voilà, c'est fait... Oh ! Commandant ! Je reçois les signaux de tout le monde ! 

- Docteur Losleer : Hardy, ils sont tous en vie ! Nous captons même de nouveau la balise de Gecko 13 !

- Le Commandant : Voilà qui est surprenant et très suspect...

- Sandra Matizet : Un appel du professeur Gélagnac, Commandant !

 

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- Gélagnac : Salut Hardy, ici les naufragés du potager !

- Le Commandant : Mais enfin, que se passe-t-il ? Quelle est votre situation ?

- Gélagnac : Eh bien il fait très chaud et la végétation est rare et sèche, mais sinon, tout va bien. Nous avons assisté à la chute de Gecko 13 dans les rangées de haricots et nous sommes allés récupérer les gens qui étaient à bord. Ils ne sont que légèrement blessés. Mais l'explosion a détruit l'ordinateur de bord et les moyens de communication. Heureusement, nous avions le matériel mobile déposé par l'autre appareil...

- Le Commandant : Le pilote revient vous chercher ! Avez-vous rencontré une présence hostile ? Avez-vous été attaqués ?

- Gélagnac : A part un Grand qui faisait la sieste dans son jardin, nous n'avons vu personne...

 

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...Tout avait bien commencé, nous étions en train d'observer les lieux, de prélever des échantillons...

 

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- ...C'est là que nous avons rencontré le Grand, endormi. C'était assez surprenant pour la plupart des gens de mon équipe, qui n'en avaient jamais vu un d'aussi près... J'avoue que nous avons fait preuve d'une imprudence tout à fait outrancière...

 

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...J'ai eu un peu de mal à maintenir la discipline, les autres se comportaient comme de vrais gamins !

 

("ooh ! Et ça c'est quoi ? - Eh bien c'est un téléphone mobile. - Mais il est énorme !")

 

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("Allez, Chênevert, tu la prends cette photo, oui ? - Silura, un peu à droite, je ne te vois pas !")

 

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("Analyse ? - Voilà : Propylène glycol, ethylhexyl salicycate, butyl methoxydibenzoylmethane octocrylène, polyester-5, drometyzole triloxane, tocophérol... quelques traces d'acrylates copolymer... - Vous vous moquez de moi ! Votre machine ne doit pas connaître la moitié de tous ces noms ! C'est écrit sur le container, andouille !")

 

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...Puis, après le temps de l'insouciance, est arrivé celui où nous avons vu Gecko 13 s'écraser juste après le décollage, le compartiment moteurs en feu. Hardy, je veux préciser une chose : nous avons examiné l'épave, qui n'a pas entièrement brûlé par une chance extraordinaire. L'appareil n'a pas été abattu par un obus ou un missile, c'est un sabotage, une charge préparée d'avance ! Quelqu'un a essayé de faire disparaître la mission, sans peut-êre pour autant chercher à nous tuer tous, mais en laissant croire à une attaque... Et ça ne peut venir que du Sasgarion...

- Le Commandant : ...Bien reçu, Gélagnac. Nous vous attendons... 

 

 

Deux heures plus tard...

 

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- Le Commandant : Bien content de vous revoir entier !

- Gélagnac : Quelqu'un s'est donné beaucoup de mal pour nous faire peur, au risque de tuer des gens. Et ça, ça a un peu le don de m'énerver.

 

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- Le Commandant : Sandra, vous me donnerez dès que vous l'aurez le rapport de la Section technique sur l'épave de l'appareil. On vous a retrouvés grâce à votre émetteur mobile. Qui sait ce qui aurait pu se passer si tout lien avait été coupé...

 

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- Gélagnac : Je suis certain qu'il y a eu sabotage et nous savons déjà qui a le plus de chances d'être en cause. Vous ne croyez pas ?

- Le Commissaire Hampföld : Je le crois aussi, mais voyons le rapport des experts. En attendant, ça vaut le coup de poser quelques questions ici ou là...

 

 

Le soir même, dans un des salons de la zone de loisirs :

 

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- Le Commissaire : Cher ami, justement c'est vous que je voulais voir.

- Wilfrid : Le hasard fait bien les choses.

- Le Commissaire : Nous avons toujours une revanche aux échecs à prévoir ! C'est un vrai plaisir de jouer avec quelqu'un de votre qualité. Je vous estime beaucoup. Je le dis parce que vous connaissez ma franchise...

- Wilfrid : C'est vrai. Et j'apprécie.

- Le Commissaire : ...Et c'est ce qui fait que j'apprécie d'autant moins de vous voir vous perdre dans des petites conspirations sans queue ni tête. Vous gâchez vos talents.

- Wilfrid : Pardon ?!... Mais le Comité pour le Retour Immédiat n'est pas une sordide société secrète malveillante. Nous sommes simplement un groupe d'opinion, s'il nous est permis d'en avoir une...

- Le Commissaire : Je ne vous reproche pas d'exprimer vos opinions, Wilfrid. Je comprends que certains à bord éprouvent le besoin à leurs moments perdus de concevoir d'autres ambitions pour le Sasgarion et de voler ensemble en free style...

Wilfrid : ...En... "free style" ? 

- Le Commissaire : C'est de l'anglais.

- Wilfrid : ..."C'est de Langlais" ?... Mais c'est qui ce Langlais ? Au nom de quoi il...

 

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- Le Commissaire : Nous pensons que votre groupe a une part de responsabilité dans ce qui est arrivé à la mission de reconnaissance aujourd'hui. Il ne s'agit ni d'une attaque, ni d'une défaillance mécanique. Il ne reste que la possibilité de la malveillance interne.

- Wilfrid : Ce que vous dites est très choquant !

- Le Commissaire : Nous pensons également que l'un d'entre vous prend ses consignes directement du général Diride, dans le but de faire revenir, même par des moyens radicaux, le vaisseau à son point de départ pour intervenir dans les affaires montvilliennes.

- Wilfrid : C'est absurde, voyons ! Un échange radio clandestin sur une telle distance aurait tôt fait d'être repéré par le Poste principal.

- Le Commissaire : Je ne veux pas vous provoquer, cette situation me navre sûrement au même titre qu'elle vous embarrasse. Il est important que les choses soient claires et que votre comité joue franc jeu... Le sabotage est avéré et vous êtes pour l'instant, et collectivement, les seuls suspects. Enfin pour l'instant. La question est de savoir aussi si oui ou non un élément extérieur a poussé à la réalisation d'actes aussi graves qu'un sabotage. C'est pourquoi je vous demande de m'aider... Au nom de l'intérêt de tous, peut-être au nom de notre survie... Quels que soient les enjeux nationaux, qui passent nécessairement au second plan dans la situation qui est la nôtre.

- Wilfrid : De toute façon, je suis un peu scié, là, et je n'avais pas l'intention de vous répondre. Sachez ceci : Je ne suis au courant d'aucun acte aussi violent commis par le CRI comme moyen de pression. Pour ma part, je pense que ce serait totalement décalé et indigne ! Cette affaire, si elle vraie, est très grave. Je suis ingénieur, chargé de la maintenance des Geckos : saboter mon travail et mon outil de travail ce serait me saboter moi-même, je ne le conçois pas... Mais je comprends votre démarche, et je la respecte. Je comprends bien aussi pourquoi je ne faisais pas partie de la commission d'experts qui a étudié l'épave de Gecko 13. Je ne vous en veux pas si vous savez rester juste et objectif... Sachez-le, je veux comprendre moi aussi...

- Le Commissaire : Je sais bien que vous êtes un excellent professionnel, sinon, vous ne seriez pas ici... Alors aidez-nous.

 

Au même moment, dans la zone expérimentale n° 3, Gélagnac "cuisine" son collègue Argawaen, mais son approche est un peu différente : 

 

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- Gélagnac : Tu es une cloche, Argawaen ! Une triple buse !

- Argawaen : Eh quoi, on peut quand même avoir un avis différent...

- Gélagnac : Le Sasgarion est un vaisseau scientifique et militaire, pas une démocratie. Nous ne sommes plus tout à fait sous les lois montvilliennes. Officiellement, nous sommes même apatrides, puisque c'est la vocation de ce vaisseau de reconstruire notre monde ailleurs... Votre groupe de clampins est ridicule ! Se languir du pays et rêver d'y retourner est une chose. Mais comploter entre sous-chefs et élaborer des plans pour le détourner de sa mission au péril de notre vie à tous est grotesque et confine à la trahison. Ce genre de délire peut mener à tous les excès et un jour, on fait s'écraser un appareil avec tout son équipage parce que les revendications ne sont pas écoutées ! 

- Argawaen : Tu vas un peu loin, là...

- Gélagnac : Pardon, j'y étais ! "Je vais trop loin" !... Si j'avais été à bord, j'aurais vu moi aussi les légumes de très près, et peut-être pas longtemps !

- Argawaen : Pourquoi me suspecter d'office ? Tu me vois vraiment saboter un appareil, le tien qui plus est ?! Nous sommes collègues et amis depuis 12 ans !

- Gélagnac : Le fait est qu'il y a quelqu'un à bord qui est plus individualiste et moins amical que toi. Un type qui s'est peut-être laissé bourrer le mou plus que de raison dans les moments où vous vous réunissez pour faire la ronde. Un message exprimé n'a pas la même valeur selon les oreilles dans lesquelles il tombe. Dis-toi bien ça. Involontairement, vous avez peut-être créé un monstre à la solde du général. Lequel n'a sans doute aucun scrupule à tout tenter pour récupérer ce vaisseau et la force qu'il représente.

 

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- Argawaen : Diride n'est pas aussi caricatural que ça. Et tu prêtes beaucoup d'influence à quelqu'un qui n'est même pas là.

- Gélagnac : Il n'est pas là, mais l'un de vous communique certainement avec lui en cachette par radio, sans se faire repérer. Vos compétences à tous vous peuvent permettre ce prodige. Ce sont les choses qui sont allées trop loin, pas moi. Si il y a ici des gens à ce point déterminés à compromettre notre sécurité en nous faisant croire à une attaque extérieure, on peut craindre le pire pour le sort de la base dunaire mobile et de ses 50 habitants, qui vont prendre position après-demain !

- Argawaen : Ecoute, je vais vérifier de mon côté. Nous ne sommes quand même pas si nombreux, tout au plus une vingtaine... Mais ne fermez pas trop vite la piste d'une attaque extérieure. C'est vrai, enfin, nous ne savons toujours rien de ces gens, de leur technologie, ni de ce "gardien". Nous n'avons plus rien capté depuis plus de 24 heures.

- Gélagnac : ...Eh bien tu vois... j'en viens même à douter qu'ils existent. L'un de vous est peut-être assez vicieux et génial pour nous coller un leurre à l'esprit. Fais le point de ton côté. J'ai confiance, mais si l'Amiral et le Commissaire t'attaquent, il faudra que tu me donnes de bonnes arguments pour te défendre, autres que la confiance... "   

 

 

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...Les montvilliens sont passés à côté d'une catastrophe. Sont-ils guettés par une autre plus grande encore ? Il y aurait un méchant dans cette histoire : qui donc est-ce que c'est-y ? Le Gardien des oyats existe-t-il et va-t-il se réveiller, vu qu'il nous manque déjà ?

Dans deux jours, le Sasgarion sera parvenu à destination et la base mobile sera installée dans les dunes berckoises, à la recherche d'un monde encore bien secret...

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2 juin 2011 4 02 /06 /juin /2011 21:14

Résumé des épisodes précédents :

Le Sasgarion vole toujours vers son destin, de nuit, pour ne pas être repéré par les Grands. La cité volante se dirige vers Berck-sur-mer, à la poursuite d'un signal radio mystérieux émanant d'une civilisation inconnue. Les habitants du Sasgarion, plus encore que les autres nations miniatures, connaissent déjà la région, ils en ont gardé un bon souvenir, au point que la capitale des montvilliens s'appelle même Authiebourg.

Depuis qu'ils ont quitté les Terres protégées par les Grands initiés, en Savoie, les choses ne font que tourner au bordel : les états rivaux se prennent de nouveau à la gorge et toute cette agitation est regardée de loin par plusieurs passagers du vaisseau qui rêvent de faire revenir le Sasgarion en Montvillange pour remettre un peu d'ordre dans tout ça.

Mais la mission de reconnaissance décidée par l'Amiral Enondradel est un fâcheux contretemps pour tous ceux qui, à bord, ont conçu un projet plus politique...

 

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Unité de transport Tribord, le matin suivant. Le professeur Chardonville, nommé responsable de la mission d'exploration, se rend à la Section Expérimentale n° 3 pour y faire son marché. Il a proposé à un jeune collègue, l'ingénieur Kovnic, de la maintenance des machines, de lui faire visiter cette zone de haute sécurité dans laquelle n'entre pas qui veut.

    

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- Chardonville : C'est rare de te voir quitter le niveau C ! Il est temps que tu sortes un peu, que tu voies du pays !

- Kovnic : Merci pour la visite. La zone 3, pense donc ! Je ne connais le professeur Gélagnac que de vue. Il ne sort pas beaucoup, lui non plus.

- Chardonville : Son équipe travaille sur des projets très sensibles et très secrets. Si je n'avais pas éprouvé le besoin de m'équiper pour la mission, je n'aurais pas pu y entrer comme ça, en touriste, même si je connais Gélagnac de longue date...

 

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- ...L'équipe de la zone expérimentale 3 ne rassemble qu'une dizaine de techniciens, dont une bonne moitié de militaires. Ils sont très soudés, ont souvent travaillé ensemble dans les années passées, et ils donnent l'impression de vivre reclus et de bosser un peu en free-lance... Bonjour Sergent... C'est Gélagnac qui les a tous choisi, après d'impitoyables tests d'admission. Lui-même est un peu... Spécial. Hors du temps. Ou trop en avance, peut-être...

- Le sergent : Messieurs... C'est bon, allez-y, on m'a prévenu.

 

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- Chardonville : Tiens, voilà Madame Losleer, le, médecin consultant de la zone 3. Une privilégiée ! Elle peut entrer ici à tout moment sans y être invitée.

- Kovnic : J'imagine que c'est important d'avoir sous la main un de nos meilleurs médecins compte tenu des implications médicales et sanitaires que peuvent avoir certaines expériences...

- Chardonville : Oui... Mais disons aussi qu'elle est tout petit un peu chargée de surveiller la santé mentale de notre nid de super-cerveaux...

 

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Les deux visiteurs remontent l'unique corridor du service en longeant des labos mystérieux habités d'êtres indifférents à leur passage, plongés dans les profondeurs insondables de leur concentration. 

 

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- Le Professeur Gélagnac : Cher ami, je suis bien content de vous voir ! Pourquoi ne venez-vous pas plus souvent, alors que vous ne travaillez qu'à 60 centimètres d'ici ?...

- Chardonville : Les démarches sont si compliquées !

- Gélagnac : Oui... C'est vrai... Nos règles de sécurité sont dures, mais il faut ça, j'imagine, sinon l'Amiral et le Comité ne les auraient pas décidées... Mais je comprends qu'on puisse penser "trop, c'est trop". Monsieur Kovnic, c'est ça ? On me dit beaucoup de bien de vous ! Un excellent élément ! Encore quelques lacunes en nano-électronique appliquée aux systèmes mécaniques de biorecyclage, mais assez compétent me dit-on. Soyez le bienvenu !

- Kovnic (pendant que Chardonville le regarde en souriant) : Merci... Merci, Professeur...

- Gélagnac : Alors... Chardonville... Vous voilà reparti à l'aventure ?!

- Chardonville : Exact. Je suis venu voir ce que vous aviez à me proposer pour qui est du matériel un peu innovant que je pourrais embarquer sur la base mobile Gecko 12 à l'occasion de cette mission. Des équipements permanents, même, ce serait bien. 

 

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- Gélagnac : Par ici... Nous avons mis au point ce laser anti-mouettes, qui vient d'être homologué par la Commission de défense... Il peut être monté sans difficulté sur la base mobile ou sur un de nos Geckos de première catégorie. Il présente l'avantage d'être bien plus précis que nos canons à obus, ou nos fusées défensives garnies d'explosif ou de substance anesthésiante.

- Chardonville : Un canon laser !? Et... Il fait quoi ? Il tue ? il découpe ?

- Gélagnac : Oh ça, ce sera l'étape suivante de la recherche ! Pour l'instant, il se contente de leur infliger une très légère brûlure qui leur fait peur et les éloigne.

- Chardonville : Il les chatouille, quoi.

- Gélagnac : Mmmm... Oui, en gros, oui.

 

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- Kovnic : ...Euh, Professeur... Sur ce bidon il y a écrit "Nitro-G variante 6"...

- Gélagnac : C'est en effet le sous-produit d'une des recherches que nous menons sur la nitroglyrécine, afin de la rendre plus stable, de lui donner de nouvelles applications. Mais nous n'y sommes pas encore parvenus, et nous cherchons toujours.

- Chardonville : Quel est ce curieux objet conique ?

- Gélagnac : Un petit loisir, une décontraction qui meuble nos heures perdues... Il s'agit d'un autocuiseur gyromagnétique à nano-ondes oscillantes. Je l'ai appelé le "Tajine". Un jour peut-être, il équipera les cuisines de nos bonnes ménagères... Quand nous aurons poussé encore un peu sa miniaturisation, car aucune ménagère-test n'a pour l'instant réussi à soulever le couvercle...

Kovnic : Un peu déconnant, l'objet conique... 

- Gélagnac : Vous êtes un comique. Tiens, mon jeune ami, là, venez voir, vous pourrez aller au bout du bout de la raillerie ! Enfin c'est la réaction que je reçois chaque fois que je parle de ma dernière invention...

 

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- Chardonville : ...Whaoooo... Qu'est-ce que c'est que ça... 

- Gélagnac : C'est une Porte des Etoiles. Elle crée un vortex énergétique qui courbe le temps et l'espace et permet d'accéder instantanément à d'autres planètes qui peuvent, dans l'absolu, se trouver à des milliers d'années-lumière. Ses deux seuls défauts sont qu'à chaque connexion, elle aspire d'un coup jusqu'à 47 % de l'énergie du vaisseau et cause de multiples coupures et désagréments que vous avez dû constater...

- Chardonville : ...Pfiou... Rien que ça...

- Kovnic : Oui, on le constate régulièrement, en effet... C'était donc ça. Et son deuxième défaut ?

- Gélagnac : ...Nous en sommes encore au stade théorique. Et théoriquement, pour que cela fonctionne, il faudrait pouvoir installer des portes d'arrivée sur les planètes visées...

- Chardonville : Donc, en théorie, l'utilité d'un accès instantané à ces mondes hypothétiques reste mineure tant qu'on n'a pas trouvé ces planètes, si elles existent, tant qu'on a pas inventé d'abord un moyen d'y envoyer des montvilliens, et tant qu'on n'a pas perdu au préalable les quelques milliers d'années nécessaires pour rejoindre ces planètes...

- Gélégnac : Moquez-vous... La science prend son temps, c'est tout, et avant d'être appliquée et utilitariste, elle est réveuse, poètesse et exploratoire. Et ce que nous aurons fait aujourd'hui, même si c'est inutile pour le moment et si ça fait rire, ne sera plus à faire demain. Saviez-vous, Messieurs les rieurs, que le docteur Edandar Wallieg avait inventé le microprocesseur plus de quarante ans avant les Grands ? Et qu'il lui en a pris quinze à se demander à quoi ça pouvait bien servir ? Et ne parlons même pas de notre premier dirigeable à hydrogène en 1713, selon la datation des Grands... (il parle à ses assistants)... Messieurs, voulez-vous bien faire un peu de place pour un dernier essai de système de visée sur le canon anti-mouettes, avant de l'expédier au hangar... Oui, c'est ça, déplacez donc le tajine et la bonbonne...

 

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...Ensuite, les amis, je vous montrerai l'atelier de montage... 

 

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- "Scthonk" ! 

- Le technicien : attention !...

- Gélagnac : ...Où vous touverez du matériel de communication individuelle dernier cri qui devrait vous plaire... Euh ?...

 

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- (roule-roule-roule-roule...)

- Le technicien : Merde, la nitro...

- L'autre technicien : oups !

- Gélagnac : ...Ah ! Et si on y allait tout de suite ?! Qu'en dites-vous ?...

 

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- ...Bon, ben, les gars, je vous laisse gérer, hein ?... A plus tard pour les essais de visée... Je vais ensuite emmener mes invités prendre un pot à la zone de loisirs...  Ah oui ! L'alarme. Pensez à déclencher l'alarme, au cas où, mais ne soyez pas trop alarmistes si le Poste principal vous pose des questions... Finalement, ça a l'air d'aller... Laisser juste la bonbonne reposer un petit moment.

 

 

Niveau A, section Energétique n° 2. Ce matin-là, le Professeur Argawaen est toujours aussi troublé que la veille, tiraillé par des sentiments contradictoires, entre l'effroi imputable à sa propre audace de participer à une sorte de conspiration qui met à l'épreuve son humanisme inné, sa déontologie, autant que sa motivation de rentrer à a maison, et les inquiétudes sucitées par la découverte du signal inconnu. Il se rend chez le Professeur Üwosien, un autre chef de file du CRI (le Comité pour le Retour Immédiat).

 

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- Argawaen : Bonjour, Mademoiselle Orties.

- La technicienne : Bonjour. Vous venez voir le vieux con ? Si vous voulez, je vais vous laisser conspirer tranquillou, comme d'habitude, moi je vais prendre ma pause.

- Argawaen : ...Euh...

 

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- Üwosien : Je vous entends, Mademoiselle.

- Melle Orties : Et moi, je vous vois venir. Je vais au point d'eau avec les autres gnous. Vous voulez que je vous ramène du foin ?

 

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- Üwosien : Vous n'oublierez pas de finir l'inventaire des composants, s'il vous plaît. Je le veux ce soir. 

- Melle Orties : Oui, oui, oui... refaites bien le monde. Bisou, à toute à l'heure !

- Üwosien (à un autre technicien) : Monsieur Polenges, allez-y aussi. Laissez-nous ! 

 

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- Argawaen : ...Cette fille n'est vraiment pas commode...

- Üwosien : Elle est ingérable ! D'ailleurs, c'est l'ensemble de mon service qui est à la fois nul et agressif. Une vraie bande de gamins ! Pas le moindre sens du devoir, du travail en équipe ni de l'initiative ! En fait, il n'y a que moi qui travaille, ici !...

 

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- ...Alors ?... J'ai appris que notre retour est compromis, à cause d'un vague signal intermittent et encore non idéntifié, sur lequel on veut bâtir un bon gros fantasme, un de plus ? 

- Argawaen : Ce signal fout tout par terre. Tant que l'équipage s'ennuyait, absorbé seulement par les tâches du quotidien sur ce vaisseau errant sans but précis, nos arguments avaient du poids. Maintenant, nous sommes peut-être à l'aube de découvrir une autre civilisation miniature, dans une région que nous pensions pourtant bien connaître... Ce genre de découverte est la finalité même du Sasgarion. Tout le monde est maintenant excité par la nouvelle...

- Üwosien : Il faut réfléchir à de vrais moyens d'action. Je verrai Houderlain ce midi. Serez-vous de l'expédition sur la base mobile ?

- Argawaen : Non. Et vous ?

- Üwosien : Ah, sûrement pas ! Il faut quand même laisser quelqu'un de compétent ici, sinon, ce n'est pas tenable !

 

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- Un technicien (dans la zone de loisirs) : ...Et ça ne s'arrange pas, avec nos soucis de surcharge dans les réseaux auxiliaires. Üwosien et la Section Entretien se renvoient la baballe et on n'avance pas depuis deux jours !

- Polenges : Il faut commencer par faire un diagnostic relai par relai. Je peux te faire ça ce maintenant et on aura fini ce soir, si tu veux.

- Le technicien : Ce serait génial tout plein. Mais l'alimentation ne peut pas être coupée dans les unités de recyclage.

- Melle Orties : On peut faire une dérivation de la puissance par un des postes de secours et laisser le minimum dans le circuit principal pour trouver le problème. Il y en a un chez toi, non ? 

 

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Le technicien : Il y a un tableau annexe dans chaque corridor.

- Polenges : Alors, on y va ? 

- Le technicien : Ben écoutez, les enfants, c'est formidable. Heureusement que vous êtes là !

 

 

Dans le Poste principal, où s'effectue le programme et le suivi des misions d'explorations, et qui assure également la défense du Sasgarion :

 

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- "tnit-tnit"

- Monsieur, l'Unité Détection nous relaie un nouveau message non-identifié. Vous l'avez sur le poste Com-1.

 

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- Ici l'Unité Détection. Un brouillage fréquentiel de nature ultrasonique nous empêche de localiser la source avec précision. Mais la zone supposée reste la même, au sud de la ville des Grands et tout près de la Baie d'Authie, à l'arrière des dunes.

 

base5

 

- Le Poste principal : Ici le vaisseau montvillien Sasgarion. Ici le vaisseau montvillien Sasgarion. Nous sommes en mesure de capter vos signaux et demandons à établir un contact. Nous appartenons à la même espèce que vous. Je suis le Commandant Hardy, responsable des misisons d'exploration. Nos intentions sont totalement pacifiques. 

- Une grosse voix caverneuse : Ici la voix du Gardien des Oyats ! Nous savons qui vous êtes ! Vous n'êtes pas les bienvenus ! Nous vous avons observés durant la période où vos peuple ont colonisé la Sablonie septentrionnale : nous n'avons vu que guerres, compétition et surconsommation. Votre arrivée risquerait de rompre le fragile équilibre de notre société miniature parfaite. Nous vous conseillons de passer votre chemin !

- Le Commandant : ...Mais... Que dites-vous là ?... Nous sommes absolument inoffensifs, polis et  respectueux, voyons ! ...Allô ?

- L'ingénieur des communications  : C'est inutile, Commandant. Le contact est coupé.

- Le Commandant : Mais qu'est-ce que c'est que ces putains de connards mal embouchés qui se la pètent ? Appelez le professeur Gélagnac : Il faut essayer de voir clair dans cette histoire de brouillage. 

 

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- Ici le Poste principal. Le professeur Gélagnac est demandé d'urgence !

 

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- Gélagnac : Oui... euh... Enfin excusez-moi, mais... Je suis un peu occupé, là...

- Le technicien : Vortex ouvert et stabilisé. Envoi de la sonde. Equipe de reconnaissance parée.

 

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...Stupeur, consternation et gêne dans le poste principal du Sasgarion... Quelle est cette civilisation mystérieuse et si fière d'elle-même qui se permet de snober à ce point les courageux aventuriers montvilliens ? La mission va-t-elle quand même être lancée ? Est-ce que ça se fait de s'inviter de force chez les gens qui vous claquent la porte au nez, même avec les meilleures intentions du monde ? Le CRI va-t-il hausser le ton face au Comité directeur pour tenter de le convaincre une dernière fois de ramener le vaisseau et ses 449 habitants au pays, ou du moins ce qu'il en reste ?... Et si cette dernière fois ne donne aucun résultat, que risque-t-il donc de se passer ? La suite, prochainement, dans... Dans la suite.

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